Quand je vous répétais que la quantité ne faisait pas la qualité, je ne me doutais pas à quel point. C’est nettement pire que j'imaginais. Carrément l’hécatombe. Vingt-cinq joueurs français hommes et femmes confondus engagés à Melbourne et plus un rat au stade des quarts de finale. Peut-être bien du jamais vu.
Mais croyez-vous que les spécialistes tricolores de la raquette en conçoivent la moindre vergogne? En tout cas pas à l’antenne d’Eurosport. Frédéric Verdier ou Bertrand Millard peu importe c’est du pareil au même, continuait à se vanter sottement de cette France nantie du plus grand nombre de représentants à Melbourne.
Sous-entendant par là naturellement la vigueur extraordinaire du tamis hexagonal. Et pourtant je ne vous raconte pas l’amateurisme crasse de l’armada bleue dans cet Open d’Australie 2012. Particulièrement illustré par la pathétique inconsistance de Gaël Monfils. Ou par la redoutable inexistence de Richard Gasquet dont on exaltait pathétiquement "le tennis fabuleux et le revers merveîlleux" avant son match face à l’Ibère David Ferrer, la mobylette de Valence.
Et que penser des propos d’Amélie Mauresmo à propos de Tsonga, tanné par le modeste Japonais Kei Nishikori, 26e à l’ATP? Je reste persuadée que Jo-Wilfried avait les armes pour l’emporter aujourd''hui affirmait-elle. Mais lesquelles? Un lance-pierres peut-être! Boxing Jo n’a pas encore l’étoffe d’un champion, analysait justement le Suédois Mats Wilander, évitant pour une fois de proférer une de ses grosses bêtises habituelles.
En revanche, bien que cela me coûte, je vais me fendre d’un petit mea culpa. Alors que je me plaignais de manquer de gloires nationales pour m'éclairer le quotidien, ce fut un feu d’artifice ce week-end. Non seulement la Suisse conserve son triple A, mais j’ai eu mon KKK. Pour Kings, pas pour Ku Klux Klan…
Entre Cuchebuehl le nouveau tsar de la Streif, Cologna, vainqueur impérial et plus favori que jamais pour remporter la Coupe du monde de ski de fond, ce n'est rien de dire que j'ai été comblée. Sans oublier Federer, qui a plongé les kangourous dans le désespoir en anesthésiant en souplesse Bernard Tomic, leur nouvelle idole. Pourvu que ça dure jusqu’en finale! Mais j’avoue ne pas pouvoir m’empêcher d’en douter.