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le blog d'Edmée - Page 569

  • Nadal-Federer, même galère

    atsonga.jpgDémantelé le gang des quatre. Après Murray et Nadal, au tour de Federer de subir un cuisant échec. Ne reste plus pour l’instant en quarts que le boss Djokovic. Mais vu la manière cauchemardesque dont Sa Grâce a commencé son tournoi à Montréal contre l’inconnu canadien Vasek Pospisil, rien d’étonnant à ce qu'il se fut à nouveau laissé lamentablement piétiner par Tsonga la bomba en huitièmes de finale.

     

    Ce qui n’a pas empêché le Suisse de minimiser le désastre, à son habitude. «Je savais qu’il pouvait me battre. Il joue bien en ce moment. J’aurais dû gagner la première manche car j’ai eu des occasions que je n’ai pas su concrétiser, a-t-il déclaré, reprenant en quelque sorte le texte qu’il avait passé à Nadal la veille.

     

    Le pitbull, victime d’entrée de jeu par l’insignifiant Croate Dodig qu’il avait pourtant ridiculisé en début de rencontre, avait lui aussi surfé sur la méthode Coué en nous servant du Federer tout craché. Du genre je n’ai pas le sentiment d’avoir mal joué, ce n’est pas la première fois que je perds en menant. Je dois accepter les défaites comme les victoires, blablabla… 

     

    Le pire n'est cependant pas le énième revers de Federer, mais le fait que plus personne, à commencer évidemment par les Français, ne considère le succès de Jo-Wilfried comme un exploit. La preuve, ils ne parlent plus du déclin du mythe. C’est dire si pour eux, il est désormais acquis!

     

    Le phénix, qui a de plus en plus de mal à renaître, ne veut pas moins rassurer son monde. J’ai du temps d’ici à l’US Open, je me sens bien physiquement et mentalement a-t-il ajouté. Autrement posé, il croit fermement en ses chances de remporter son dix-septième Grand Chelem  à New York.

     

    Une chose est sûre, le Bâlois ne tranquillise que lui-même. Parce que là, il me paraît encore plus  ridicule que nos footeux, qui imaginent toujours se qualifier pour l’Euro 2012. Même après avoir si laborieusement réussi à terrasser … le Liechtenstein en match amical. 

     

    Bref, sale temps pour les fans. Et ce n’est pas avec Wawrinka  qu’on risque de se titiller la fibre nationaliste. Pas banal en effet de perdre sept fois d’affilée sa mise en jeu. Mais au moins le Vaudois ne pratique-t-il pas la langue de bois. Mon service s’est avéré très mauvais, point barre. C’est déjà ça!

     

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  • Festival de Locarno: à qui le Léopard d'Or?

    azazel.jpgAlors que la compétition s’achève, lequel des vingt prétendants partis à la chasse au Léopard d’Or parviendra à mettre le fauve en cage? Bien malin celui qui peut le deviner. Cela n’a rien d’étonnant si on considère la faiblesse du concours, comme d’habitude hélas le parent pauvre du festival.

      

    Restons en donc à nos premières émotions avec Vol Spécial de Fernand Melgar, Another Earth de Mike Cahill, Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love, trois longs-métrages dont on a déjà eu l’occasion de vous parler dans les précédentes chroniques.

     

    On y ajoutera Terri, de l’Américain Azazel Jacobs (photo, le jeune Jacob Wysocki et John C. Reilly). Il traite avec originalité de la différence menant à l’exclusion, à travers le portrait d’un adolescent obèse, victime de la cruauté de ses camarades de lycée. Jusqu’au jour où, grâce au proviseur, il noue une relation avec deux autres élèves marginaux. Les comédiens sont excellents.

     

    Parmi les films que certains critiques voient paré d’or, sinon au palmarès, il y a El ano del tigre du Chilien Sebastian Lelio. Au cours d’un tremblement de terre, un prisonnier parvient à s’échapper et erre dans des paysages dévastés  tout en s’interrogeant sur son propre anéantissement. Rude, mais belle prestation de l’acteur Luis Dubo.

     

    De son côté The Loneliest Planet de la Russo-Américaine Julia Lovek  nous emmène à pied dans les montagnes du Caucase en compagnie d’un couple à la veille de se marier et de leur guide.  Nature splendide, beaux comédiens, anecdotes rigolotes pour passer le temps. Et le nôtre, cette marche se révélant quand même assez interminable.

     

     Mais on s’y morfond avec grâce. Car côté ennui mâtiné d’exaspération, ce fut parfois vertigineux. A l’image d’Abrir puertas y ventanas, de la cinéaste helvético-argentine Milagros Mumenthaler, qui nous propose en gros trois pétasses vautrées sur un canapé à Buenos Aires. Ou de Dernière séance du Français Laurent Achard, faux film d’art et d’essai d’une rare prétention à propos d’un tueur de dames. Sans parler du pire, le plombant Tanathur du Palestinien Tawfik Abu Wael, évoquant un couple empêché par un terrible accident de quitter Jérusalem pour Paris.

     

    Les Suisses Frédéric Choffat et Julie Gilbert relèvent un peu le niveau avec Mangrove, où une jeune femme (la charmante Vimala Pons) revient plusieurs années après sur les lieux d’un crime avec son fils. Peu de choses à retenir pourtant, à part de belles images, limite touristiques, de la côte sud du Pacifique.

     

    En attendant samedi soir le verdict du jury présidé par Paulo Branco, qui peut totalement nous démentir, un mot sur l’une des plus belles surprises venue de la Piazza Grande: Bachir Lazhar, du Québécois Philippe Falardeau. Une vraie pépite surfant avec légèreté sur de graves problèmes comme le suicide, le système d’éducation ou l’immigration. Bouleversant, délicat, sensible mais sans pathos, il pourrait bien remporter le prix d’un public en larmes après avoir gagné son cœur.  

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  • Festival de Locarno: Depardieu se raconte, en faisant le clown

    depa.jpgLe comédien français peut se vanter d’avoir autant la cote à lui tout seul que Daniel Craig et Harrison Ford réunis. C’est par la foule des grands jours que Gérard Depardieu, cheveux longs et costume clair à rayures, a été accueilli façon rock star au Forum de Locarno. Pour un débat public à propos de sa collaboration avec Maurice Pialat, en compagnie de Sylvie, la femme du réalisateur disparu en janvier 2003.

     

    Ce qu’il y a de bien avec Depardieu, c’est qu’il suffit de demander pour qu’il déroule, pratiquement sans respirer. Comme a pu le constater un rien désarçonné le directeur du festival Olivier Père, en lui posant une question sur leurs quatre films tournés ensemble Loulou, Police Sous le soleil de Satan (Palme d’Or à Cannes en 1987) et Le Garçu. Et qu’il y aurait dû y avoir un autre,  La gueule ouverte.

     

    Savoureuses anecdotes

     

    C’est alors parti pour une longue réponse agrémentée d’anecdotes savoureuses et de remarques désopilantes. Surtout que cabotin, il ne ménage personne. A commencer par lui d’ailleurs. Du genre. « J’avais tourné  avec un abruti, Claude Lelouch… Ou encore: «J’ai fait un paquet de films avec un paquet de cons. Mais du moment que j’étais comme eux, je ne sentais pas la douleur…»

     

    Dans sa bouche, Jean de Florette de Berri devient «Jean défloré». Et le suivant «Manon la suçeuse…»  A propos de sa rencontre avec Alain Resnais: «C’était le même boy scout que maintenant, avec le même talent. Il ne mangeait pas grand-chose, mais il faisait du bruit. Et en moi-même, je me demandais quand il allait la fermer… »

     

    Il a aussi son avis sur le web. « Une boîte à porno qu’on appelle Internet.  Il est vrai que je ne sais pas m’en servir… » Maniant le compliment et déclenchant les applaudissements après les rires, il ajoute: «Le cinéma est dépassé. A Locarno, avec les 8000 spectateurs sur la Piazza Grande, on est dans la fête  qu’il devrait être. »,

     

    « Maurice s’est toujours senti trahi»

     

    Retour au cœur du sujet: «J’ai fait Les valseuses à la place de La gueule ouverte sans savoir que ça allait torturer Pialat. Sur le tournage de Loulou, au début c’était tendu. Moi avec ma prétention, lui avec sa rancune. En outre, avec ce film, il s’est revu dans un autre monde que le sien. Il m’a haï comme il se haïssait. Puis on s’est réconcilié et on a tourné Police. On n’aimait pas trop Sophie Marceau. On savait qu’elle allait trahir l’amour. Maurice s’est toujours senti trahi…»

     

    L’un des meilleurs moments fut celui où Sylvie Pialat a rappelé le tournage de  Sous le soleil de Satan. «Pour l’abbé, on a tout de suite pensé à Gérard. On croyait qu’il mincirait pour l’occasion. Mais quand il est arrivé, il faisait 150 kilos. J’avais dit, mais j’ai pas pu, on mettra un corset, nous avait-il déclaré ».

     

    «C’est dur et c’est lourd, la grâce»

     

    Il a donc fallu refaire tous les costumes. Ce qui permet à l’intéressé d’en rajouter. «Je n’enlevais plus la soutane car j’avais du mal à la remettre, La foi n’entraîne pas forcément un manque d’appétit. C’est dur, c’est lourd, la grâce. Parfois on était vidé et on se remplissait de cuisses de grenouilles au beurre.» Avec un coup de pinard. On le sait le vin est l’une de ses passions. Pour lui c’est comme le cinéma. «Je n’aime pas les films où il y a 1000 plans qui me soulent avant de boire…»

     

    Gérard Depardieu ne se contente pas de faire le clown. Sous les gags, il y a de la culture, de la finesse, de la classe. Cet acteur magnifique, incontournable depuis des décennies, qui a apporté une nouvelle façon de jouer, une de plus belles voix du cinéma, rappelle Olivier Père, se définit comme un être sensible, normal.

     

    «J’ai eu du mal à être viré de l’Eglise, de l’école. Je n’ai pas appris, j’ai vécu. Par exemple j’ai été musulman deux ans. Je n’ai jamais eu de carcan pédagogique, de maître. Rien ne m’est tombé dans la gueule. J’ai beaucoup travaillé, sans m’en rendre compte. La vie m’a rendu ce que j’attendais.»

     

     

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