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le blog d'Edmée - Page 527

  • Sorties cinéma: Oliver Stone revient avec "Savages". Moyen, le come-back

    20184017.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgSexe, drogue et violence, un cocktail qui se veut détonant pour Savages, le dernier Oliver Stone. Adapté d’un roman de Don Winslow, auteur du scénario, ce thriller met en scène la guerre que se livrent les trafiquants de drogue entre la Californie et le Mexique.

    Une guerre qui finit par tourner autour d’un trio amoureux. Il est formé de deux beaux gosses, Ben le botaniste idéaliste surdoué (Aaron Johnson) Chon, un ancien combattant aux abdos d’acier (Taylor Kitsch). New age et bohêmes, ils partagent tout, leur vie, leur maison leurs affaires et leur lit avec la sulfureuse O (Blake Lively, l’héroïne de Gossip Girl).

    Deux gars une fille. Heureux, pas jaloux pour un sou mais roulant sur l’or dans leur petit paradis entre plage, mer, surf et soleil, grâce  à la culture d’un cannabis exceptionnel. Officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, mais qu’ils ne se privent pas de dealer. Le tout avec la complicité d’un agent des stups corrompu (John Travolta).

    Leur commerce marche même tellement bien qu’un cartel mexicain dirigé par l’impitoyable Elena (Selma Hayek) et représenté par Lado son affreux homme de main (Benicio del Toro), leur propose une association. Face à leur refus, les vilains méchants kidnappent O. Et c’est parti pour un affrontement sans merci sur fond de complaisantes tueries, exécutions sommaires et autres embuscades meurtrières.   

    Après les échecs d’Alexander, de World Trade Center et la suite de Wall Street, Savages était annoncé comme le grand retour du réalisateur engagé, frondeur, dénonciateur et contestataire. Mais en-dehors d’un certain rythme,  de quelques qualités esthétiques et de mise en scène, le spectaculaire come-back attendu de l’impertinent rebelle hollywoodien se révèle moyen. En raison surtout d’un scénario en forme de vaste foutoir, un comble sur une idée aussi simple qu’une prise d’otages, ne trouvant son salut laborieux que dans un double épilogue.

    Côté personnages, on n’est pas trop gâté non plus. Au groupe des jeunes, plus romantiquement niais que sexy notamment  dans une scène de baise à trois faussement torride, s’oppose celui des anciens, trop outrancièrement caricaturaux pour amuser. A commencer par Selma Hayek, en Médée façon Cléopâtre qui nous joue une baronne de la drogue psychopathe et hystérique.  Quant à la voix off de Blake Lively, elle contribue à plomber un film aux accents un rien tarantinesques et aux allures de farce. 

    Ruby Sparks surfe sur le processus de création

    images[1].jpgIls avaient séduit et cartonné avec Litte Miss Sunshine. Jonathan Dayton et Valerie Faris reviennent avec Ruby Sparks. Une drôle de comédie, mâtinée de fantastique, sur un scénario de Zoe Kazan, qui partage aussi l’affiche avec Paul Dano, son compagnon à la ville (photo).
     
    Ecrivain à succès révélé à même pas vingt ans avec son premier roman, Calvin Weir-Fields connaît désormais  les affres de la page blanche. Incapable de pondre un nouveau chef d’œuvre, il suit les conseils de son psy, qui l’encourage à décrire la femme de ses rêves. Et puis miracle, un beau matin, elle se matérialise dans sa cuisine, idéalement conforme à ses fantasmes. En chair et en os de surcroît.

    Calvin et Ruby vivent alors une relation amoureuse enchanteresse, jusqu’au jour où la jeune femme manifeste un désir d’indépendance intolérable pour son créateur. Usant d sa machine à éàcrire, il se laisse alors aller à remodeler sa créature et à modifier ses réactions dans le sens qui lui convient. Une reprise de contrôle qui sera fatale à l’amour, par essence incontrôlable.

    Cette petite fable morale permet aux auteurs de surfer sur le processus de création sinon avec originalité, du moins avec grâce, simplicité et légèreté. Malgré quelques scènes inutilement outrées.

    Le sommeil d’or ou l’histoire méconnue du cinéma cambodgien

    1761891_3_c10f_une-image-du-film-documentaire_f69830b802837a90e87ebb1ea2222e25[1].jpgAvec son documentaire, qui est aussi son premier long-métrage, Davy Chou, petit-fils d’un des plus grands producteurs cambodgiens tente de nous raconter l’histoire du cinéma de son pays. Une entreprise difficile car, né en 1960 et devenu incroyablement populaire, le septième art cambodgien est anéanti quinze ans plus tard par les redoutables Khmers rouges.

    Tous les protagonistes de la branche, cinéastes, producteus, acteurs sont déportés, souvent assassinés, les films détruits ou abandonnés, les salles fermées. Ne subsiste qu’une trentaine d’œuvres sur les quatre cents tournées. Elles ont été pour la plupart sauvegardées par des exilés à travers des vieilles cassettes. Inédit, émouvant et révélateur, ce témoignage doublé d’une réflexion esthétique devrait surtout passionner les cinéphiles.

    Autres sorties

    Pour les amateurs de dessins animé, Michel Ocelot propose la deuxième série, en 3 D, des contes dérivés de Kirikou et la Sorcière. Avec son fameux minuscule héros toujours aussi intrépide. Dans un genre totalement différent, sort Taken 2, suite du premier volet et nouveau navet produit par Luc Besson. Un ex-agent spécial (Liam Neeson) est enlevé à Istanbul après savoir tiré sa fille des griffes d’ignobles proxénètes albanais. Inutile de préciser qu’il va s’en sortir plus ou moins les doigts dans le nez…

    Films à l’affiche dans les salles romande depuis mercredi 3 octobre

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  • Sortie cinéma: Yvan Attal traque l'homo chez l'hétéro avec "Do not disturb"

    do-not-disturb-13-10773050ehcbb[1].jpgPour son troisième long métrage, Yvan Attal a accepté une commande de producteur, le remake de Humpday, une comédie de l'Américaine Lynn Shelton. Elle surfe sur une idée inspirée par le festival du film de Hump, spécialisé dans le porno amateur homo aux prétentions artistiques.  

    Avec Do not disturb, le compagnon de Charlotte Gainsbourg oeuvre dans le copié-collé avec quelques ajouts personnels dont une scène grotesque avec JoeyStarr. Il raconte le débarquement inopiné de Jeff, artiste bourlingueur douvblé d'une sorte d'ado péniblement attardé chez son vieux copain Ben. Ce dernier mène une vie rangée et tranquille auprès de sa jolie femme qui manifeste une forte envie de maternité.

    Pour fêter leurs retrouvailles, les deux potes se retrouvent dans une fête branchée et très arrosée. Vient alors sur le tapis le fameux festival porno et le pari que font nos hétéros, histoire d’innover dans le genre: coucher ensemble devant la caméra. Mais attention, rien de graveleux, c'est juste pour l’amour de l’Art…

    Malheureusement on en est très loin, de l’art, dans cette triste pochade qui se veut grinçante et anticonformiste. Ambitionnant de confronter deux mondes, deux milieux sociaux, elle révèle la beaufitude des deux protagonistes Yvan Attal et François Cluzet (photo), velléitaires pathétiques et empêtrés dans une partition laborieuse. Singulièrement, Laetitia Casta est la seule à  s'en sortir en jouant la destabilisatrice, bien décidée à s’immiscer dans l’histoire pour faire échouer le plan.

    Voilà pourtant qui n’empêche pas Yvan Attal, joint par téléphone, d’être content de lui. "J’ai trouvé l’idée aussi intéressante qu’amusante. Le remake est un exercice assez rare et je me suis vraiment senti réalisateur en m'attelant à quelque chose qui ne vient pas de moi mais que j’essaie de m’approprier".

    En ce qui concerne le défi ridicule que se lancent ses héros, il évoque des moments où, jeune acteur, il fallait tout expérimenter. "Là, ce sont des frustrés qui veulent le faire de la façon la plus grotesque. Mais en réalité, sous des dehors comiques, il s'agit surtout d'un prétexte pour parler d’autre chose. De la virilité trouble de deux copains se plaçant dans une situation ambiguë qui les met plus mal à l’aise qu’ils ne veulent l’admettre, du jeu autour du désir, des hétéros qui ont la trouille des homos…"

    Yvan Atal dit aussi vouloir parler des failles et des faiblesses des gens, de la mise en péril d’un couple où l’un des conjoints a envie de pimenter un quotidien qu’il trouve trop sage ou trop terne. Que de belles intentions en somme. Dommage que cela se voie si peu  à l’écran.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 3 octobre.

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  • Sortie cinéma: Melvil Poupaud change de sexe dans "Laurence Anyways"

    rz1gak8719dhka7z[1].jpgLe comédien français porte sur ses épaules le troisième film du Québécois Xavier Dolan. Après J’ai tué ma mère et Amours imaginaires, le jeune prodige de 23 ans s’est lancé dans un mélodrame particulièrement ambitieux de 160 minutes, Laurence Anyways. Il y suit dès 1989 et pendant dix ans le difficile parcours d’un professeur de lettres qui, se sentant femme depuis son enfance et en quête du grand amour, a décidé de changer de sexe.

    Dans une mise en scène à la fois flamboyante, baroque, kitsch et queer, le talentueux cinéaste, qualifié de Fassinder pop ou de coqueluche tête à claques, reprend les thèmes qui lui sont chers. Dont les rapports avec la mère et le droit à la différence sexuelle. La réussite de ce très, sinon trop long métrage doit beaucoup à l'excellente interprétation de Melvil Poupaud, que nous avons rencontré à Genève lors du festival LGBTIQ  Everybody’s Perfect.

    Au départ, l’acteur fétiche de feu Raoul Ruiz n’était pourtant pas prévu pour le rôle. Il a remplacé au pied levé Louis Garrel qui s’est soudainemet retiré du projet trois semaines avant le début du tournage. Inutile de dire que Poupaud n’a pas eu le temps de stresser. D’autant que pressenti pour un caractère secondaire, il connaissait le scénario. Et comme en plus il avait aidé sa mère à monter un documentaire sur des hétéros se travestissant en femmes, le sujet lui était familier.

    Melvil-Poupaud-Laurence-Anyways[1].jpgUne chance car les choses n’ont pas traîné A peine débarqué à Montréal, Melvil subissait déjà la torture de l’épilation et d’éprouvantes séances d’essayage de costumes. En revanche marcher avec des talons ne lui a pas posé de problèmes.

    L’idée du film n’est pas de jouer la femme, mais que Laurence soit enfin elle-même.  

    Effectivement. Il fallait de la sobriété dans le jeu, éviter le côté hystérique grande folle ou drag queen. Par exemple, je n’ai pas changé ma voix, ce que font certains transsexuels. Mais c'est logique, car la prise d’hormones ne transforme pas la tessiture.

    Cette conversion a-t-elle été perturbante?

    Non, dans la mesure où j’ai souvent été en costume à l'écran. Une robe n’en était qu’un autre et je n’ai pas éprouvé de problèmes psychologiques à entrer dedans. Sauf un jour où je me suis regardé dans une glace et où je ne me suis pas reconnu. Je me tenais devant le miroir, épilé, hyper maquillé, avec mes faux seins en silicone, et j’avoue que j’ai un peu flippé.

    "Mais en fait, ce qui m’a le plus dérangé, c’était le regard parfois ambigu des autres,  des figurants,  de membres de l’équipe qui avaient des soucis d’identité sexuelle. Il m’est arrivé de me sentir agressé par les yeux des machos posés sur moi. En même temps, ce rôle m’a conforté dans mon hétérosexualité. Je me suis même rendu compte qu’habillé comme elles, je plaisais presque plus aux femmes..."

    Vous êtes de toutes les scènes. Avez-vous été tenté de mettre votre grain de sel?

    Pas du tout. Je n’avais aucune envie  d’imposer ma vision. Cela faisait longtemps que Xavier avait ce film en tête. Il savait exactement ce qu’il voulait. J’étais disponible à l’écoute et je lui faisais une confiance totale. C’est un metteur en scène exceptionnel. Il a une énergie folle. Il est incroyablement professionnel, travailleur. D’une telle exigence d'ailleurs qu’il peut se montrer dur. Dire des choses blessantes. Par exemple: "Tu es vraiment nul". Remarquez, il vaut mieux qu'il fasse ce genre de remarques avant que les spectateurs s'en aperçoivent...

    Considérez-vous ce rôle comme un tournant dans votre carrière ?

    Il marque en tout cas plein de choses. Je l’attendais depuis quelques années. J’avais très envie de travailler avec un jeune réalisateur. En outre le film a provoqué en moi de petits changements. je vais avoir 40 ans et je suis aujourd’hui davantage attiré qu’avant par les femmes de mon âge. Cela m’a aidé à mûrir.

    Dans la foulée de Laurence Anyways, Melvil  Poupaud s’est aussitôt retrouvé sur un autre plateau, en maréchal Masséna, notamment aux côtés de John Malkovich dans Les lignes de Wellington de Valeria Sarmiento. Le film se déroule en 1810 et retrace l’invasion du Portugal par les troupes de Napoléon. Et il va tourner un nouveau Frankenstein signé Philippe Pareno. "Je ne suis pas la créature, mais son créateur".

    Cette boulimie de pellicule est liée au virus attrapé à l’âge de dix ans. "On n’en a jamais assez. Je fais un métier de frustré, d’égocentrique, de narcissique et de jaloux… "

    Film à l'affiche aux Cinémas du Grütli.

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