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le blog d'Edmée - Page 527

  • Cinéma: "Winter, Go Away!", vent de révolte sur la Russie

    get[4].jpgAu lendemain des élections législatives du 4 décembre 2011 marquées par des fraudes massives, Moscou et Saint-Pétersbourg ont été le théâtre de manifestations qui ont peu à peu gagné l’ensemble du pays. Des protestations d’opposants, mais également d’une partie du peuple, fatigué du manque de transparence, sinon de l’opacité totale du pouvoir détenu depuis dix ans par Vladimir Poutine.

    Ce vote contesté n’était qu’un prélude aux présidentielles prévues le 4 mars 2012, où "réduit" à un rôle de premier ministre, l’homme fort briguait la tête de l’Etat: Un fauteuil qu’il a évidemment obtenu depuis le tournage d’un film, réalisé de février à mars de cette année. Caméra au poing, un collectif de dix jeunes diplômés de la Marina Razbezkina’s School Of Documentary Film and Documentary Theater témoignent du vent de révolte qui a soufflé sur la Russie. 

    Nous voulons des millions pas des millionnaires!

    Ce documentaire est intitulé Winter,Go Away!, un slogan scandé par des opposants qui, tout en martelant également «nous voulons des millions, pas des millionnaires», font brûler une poupée de paille. Elle symbolise  à la fois l’hiver et la classe politique liée à Poutine et Medvedev. Rigoureux, l'opus adopte différentes approches selon qui officie derrière l’objectif.

    C’est ainsi qu’il suit divers manifestants, dont certains affrontent le froid glacial, défilant dans les rues où leurs chefs se font brutalement arrêter par des policiers débarqués en masse. D’autres, équipés comme des alpinistes, escaladent un immeuble en travaux pour remplacer une gigantesque banderole à la gloire de Poutine par la leur, lui demandant de partir.

    L’interview des Pussy Riot et leur arrestation

    Changeant d’angle, les cinéastes en herbe s’intéressent aux hommes de main de l’Eglise orthodoxe, soutien du pouvoir, qui menacent les activistes se rapprochant trop de la cathédrale du Saint-Sauveur. C’est là que les célèbres Pussy Riots ont dit leur messe anti-Poutine. On découvre  l’interview où, le visage masqué par des cagoules, les égéries aussi décomplexées que déterminées et téméraires du groupement féministe, affirment être opposées à la violence. Puis on les voit chanter et se faire embarquer par les flics.

    Tous les points de vue sont représentés à l’image de celui d’une jeune fille  qui, brandissant un smart phone à l’effigie de Poutine, explique à un opposant qu’il n’y a aucun intérêt à changer le pouvoir dans la mesure où, avec ses représentants, on obtient tout ce qu’on veut. Sa démonstration est relayée par des fans du futur président, qui reprochent vivement à ses adversaires de manifester. 

    Winter Go Away!, photographie d’une Russie contemporaine divisée, faite par dix paires d’yeux neufs, est un documentaire percutant, révélateur, édifiant, donnant la dimension des élans démocratiques au sein d’une société répressive. Il mérite largement le détour.

    A l’affiche à Genève,  au Spoutnik, jusqu’au 18 décembre.

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  • Cinéma: "Ernest et Célestine", petit bijou d'animation

    20118226.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20120524_112151[1].jpgLes ours et les souris ne font en principe pas bon ménage, les premiers ayant une fâcheuse tendance à manger les secondes… Mais Ernest, gros plantigrade marginal, clown et musicien, n’en a cure de ces conventions. N’écoutant que son grand cœur tendre, Il va recueillir Célestine, une orpheline craquante qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Bousculant l’ordre établi, tous deux vont désormais s’aider et se soutenir.

    Cette fable, petite merveille d’animation, a été adaptée, d’une BD éponyme de Gabrielle Vincent,  par les réalisateurs belges Stéphane Aubier et Vincent Patar sur un scénario de Daniel Pennac. Réussite technique et artistique qui mêle un dessin aérien et délicat à de magnifiques décors,  ce conte initiatique, poétique,  politique, est aussi un hymne à la tolérance.

    Mais sans prêchi-prêcha, au contraire. C’est un film qui fait réfléchir, plein de péripéties, d’humour, d’émotion, d’insolence et d’espièglerie. A ne pas manquer, qu’on  soit petit ou grand.

    On se lâche à Télé Gaucho,

    20275417[1].jpgAprès l’excellent Le nom des gens, Michel  Leclerc revient avec Télé Gaucho, qui raconte la vie d’une TV française locale et indépendante dans les  années 90, gérée par des anarchistes  provocateurs et révolutionnaires.

    Né de l’expérience de Télé Bocal, petite chaîne anar à laquelle Michel Leclerc a participé entre 1995 et 2000,Télé Gaucho suit, entre manifs musclées, émetteur pirate, foutage de gueule ou affrontement avec les flics, l’aventure d’un collectif. Composé en 1996, il réunit des militants divers, allant du leader charismatique déglingué à la militante gauchiste pure et dure. 

    Parmi eux Victor (Félix Moati), un provincial créatif fou de cinéma monté à Paris et qui, parallèlement,  joue les stagiaires dans l’émission de merde d’une grande chaîne nationale. Conformiste  réactionnaire et racoleuse, elle n’en a rien à cirer du contenu pourvu que la pub crache. Mais son côté poubelle ne  l’empêche pas d’être regardée. Par des cons, évidemment.  Refrain connu, qui plombe un peu l’idée de départ.

    Se montrant moins inspiré que dans son film précédent en sacrifiant le collectif à l’ambitieux Victor, Michel Leclerc nous propose quand même des scènes joyeusement bordéliques, servies par un bon casting. Aux côtés de Félix Moati, on retrouve Maïwenn, Eric Elmosnino ou encore Emmanuelle Béart.

    Films à l’affiche dans les salles romandes, dès mercredi 12 décembre.

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  • Cinéma: Avec "Le Hobbit", Peter Jackson recycle sa saga culte

    2695246ab3ee484129fe79742bdce388[1].jpgBlockbuster de la semaine, très attendu par des millions de fans, il va surtout venir grossir le compte en banque de Peter Jackson, récompensé aux Oscars pour Le Seigneur des Anneaux, qui lui a rapporté la bagatelle de trois milliards de dollars. Après King Kong et Lovely Bones, le réalisateur néo-zélandais a décidé, au bout de neuf ans, de renouer avec J.R.R.Tolkien en adaptant Le Hobbit: Un voyage inattendu, paru il y a 75 ans.

    Avec ce prologue de la série culte,  Peter Jackson retourne donc aux sources de l’œuvre pour suivre les aventures, se voulant trépidantes, de Bilbon Sacquet (Martin Freeeman). Demi-homme, le petit être paisible  aux grands pieds se voit enrôlé quasiment de foce par le magicien Gandolf et treize nains barbus mal élevés, décidés à récupérer leur royaume perdu  d’Erebor, conquis par le dragon Smaug.

    Avant de parvenir au but sur une route où pullulent de redoutables  orques, ouargues, gobelins ou autres araignées géantes, Bilbon sera capturé par des trolls immondes avides de chair humaine, et devra résoudre les énigmes posées par l’affreux Gollum au bord d’un lac souterrain. Le Hobbit fera non seulement preuve d’intelligence et de courage, mais s’emparera du précieux anneau de Gollum lié, on l'aura compris, au sort de la Terre du  Milieu…

    En gros, Peter Jackson fait du neuf avec du vieux, recyclant sa saga en nettement moins bien, enchaînant d’incessantes et ennuyeuses batailles mettant aux prises des créatures d‘une laideur repoussantes et des nains qui n’en sont physiquement pas, le politiquement correct oblige. Certes, il y a quelques scènes grandioses dans de vertigineux décors naturels. Mais hélas décolorés comme d’habitude par la 3D.

    Précisons encore qu’on n’en a pas fini avec Jackson et Tolkien. Ce film est le premier volet d’une nouvelle trilogie qui comprendra Le Hobbit: La désolation du Smaug et Le Hobbit: Histoire d’un aller et retour. A paraître en  2013 et 2014.

    Mes héros avec le trio Balasko-Jugnot-Cornillac

    mes-heros-josiane-balasko-gerard-jugnot[1].jpgPour son quatrième long-métrage, Eric Besnard a réuni Josiane Balasko et  Gérard Jugnot, qui jouent deux sexagénaires, Olga et Jacques. Retirés à la campagne, ils ne cessent de s’engueuler, mais évidemment s’adorent et ne peuvent se passer l’un de l’autre.

    Leur fils Maxime (Clovis Cornillac), qui vient de sortir sa mère d’une courte garde à vue où l’avait conduite son foutu caractère, se débattant lui-même dans des problèmes professionnels et de cœur, en profite pour passer le week-end chez papa-maman. Une pièce rapportée, faire-valoir de Balasko et Jugnot, tout comme  le petit garçon noir sans-papier qu’ils ont recueilli et qui doit être reconduit à la frontière.

    Mais sous les yeux de Maxime qui en reste comme deux ronds de flan, le couple infernal se dressera héroïquement devant les gendarmes, défiant les lois et le gouvernement…

    On sait que Josiane Balasko s’est mobilisée pour les sans-papiers avec d’autres personnalités du spectacle. Cela n’en donne pas davantage de crédibilité à cette laborieuse et franchouillarde comédie champêtre, au scénario convenu à but lacrymogène, dégoulinante de bons sentiments et d'improbables intentions politico-sociales.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 décembre.

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