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le blog d'Edmée - Page 528

  • Ski: le mutant français et la locomotive suisse

    Ski-alpin-Val-d-Isere-Geant-Pinturault-Tout-est-jouable_reference[1].jpgSamedi, lors du slalom spécial de Val d’Isère, les commentateurs d’Eurosport étaient saisis de folie furieuse. C’était même à craindre pour leur santé tant ils hurlaient à se péter les cordes vocales. La cause de ces débordements sonores tonitruants? Ils venaient d’assister au spectacle hallucinant offert par un monstrueux tueur des neiges. Epouvantant ses petits camarades de jeu en revenant de nulle part, pour rafler la victoire grâce à une deuxième manche de "mutant" ainsi que l’ont inlassablement répété les spécialistes de la chaîne, ivres de bonheur.

    Ce yéti qui met ses compatriotes en transes, c’est Alexis Pinturault, le nouveau héros de la latte hexagonale qui déplace des montagnes au point de donner l'impression qu'il skie sur une autre piste! Quasiment sans entraînement de surcroît. Veni vidi vici, les doigts dans le nez. Du jamais vu.

    Et l'extraterrestre de poursuivre son extraordinaire mutagénèse lors du premier tracé du géant de dimanche, provoquant de nouveaux transports exaltés de la part de la pléthore de journalistes et de consultants présents dans la station française pour témoigner de ce fabueux l'exploit. 

    Certains que personne ne parviendrait à rivaliser, ils devaient pourtant rabattre un chouïa leur caquet, l’Autrichien Marcel Hirscher venant coiffer le martien au poteau. Mais de quelques misérables centièmes seulement. De quoi continuer à redouter le pire. Me préparant à une éventuelle énième explosion de glapissements assourdissants lors du second parcours, j’avais prévu des boules quiès.

    Bien m'en a pris. Se remettant à survoler outrageusement son sujet, Alexis reprovoquait un indescriptible délire. Mais soudain, funérailles! Le malheureux se mélangeait les pinceaux à trois portes de l’arrivée, pour terminer dans les profondeurs du classement. Je ne vous raconte pas l’intense frustration de la smala tricolore face à cet affreux coup du sort.

    Pour ne rien vous cacher on aurait dit un Suisse. Presque une insulte je l’admets, les pauvres Helvètes devant se contenter de la locomotive Didier Défago. A vapeur la locomotive, inutile de préciser. Mais ce n’est pas grave, on l’attend  sur les grosses courses, a déclaré l’inénarrable Fabrice Jaton pour expliquer les gros ratés du véhicule ahanant péniblement sur les pistes.

    En plus il y aura Didier Cuche pour booster les troupes. A entendre pourtant le Morginois ironiser sur le fait qu’avec lui ils allaient tout gagner, sûr qu’il n’a pas du tout envie d’avoir la flèche des Bugnenets dans les spatules. Et il n’a pas l’air d’être le seul...

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  • Sortie cinéma: avec "Tango libre", l'impossible devient possible

    w_131_729008_affiche_t[1].jpgGardien de prison, JC ne se permet qu’une fantaisie pour pimenter son morne quotidien. Il prend des leçons de tango. Un soir au cours, il danse avec Alice et la revoit le lendemain au parloir. D’abord avec un détenu, puis avec un autre. Alice est la femme de deux hommes, Fernand et Dominic. JC n’a pas le droit de fréquenter la famille des prisonniers. Mais pour la première fois, il va violer le règlement.

    Plein de folie et d’irrationnel, se déroulant en majorité dans un pénitencier utilisé comme une allégorie, Tango libre parle d’amour, d’exclusivité, de rivalité entre hommes, d’homosexualité latente. Il raconte l’histoire d’un homme qui n’a pas de vie. Il rencontre une femme qui en a trop, l’amène à transgresser tout ce qu’il était et le pousse à tenter autre chose.

    C’est le troisième volet d’une trilogie signée de Fréderic Fonteyne, commencée en 1999 avec Une liaison pornographique et poursuivie par La femme de Gilles quatre ans plus tard. De passage à Genève, le cinéaste belge dit réaliser des films pour aller, comme ses personnages, voir ailleurs qu’en lui-même, pour découvrir les autres et leur univers. Mais aussi pour les retrouver.

    Tango libre est donc né d’une volonté de retravailler avec Sergi Lopez et Jan Hammenecker, de la rencontre avec sa compagne et co-scénariste Anne Paulicevich, au centre du récit, de son envie de collaborer depuis longtemps avec François Damiens dans le rôle du timide maton amoureux. "J’ai des liens avec tous les personnages du film. Si l’un d’eux avait refusé, il n’aurait jamais existé. Pour autant ce n'est une affaire de potes, mais de famille".

    Pourquoi  baser l’intrigue sur le tango?

    Pour plusieurs raisons. La tango est plus qu’une danse. Proche du cinéma il se révèle magnifiquement  énergique, est à la fois un combat et un moyen de communiquer entre un homme et une femme. Là, je l’utilise comme une métaphore de l’amour tout en remontant à ses origines. En Argentine, il y avait alors plus d’hommes que de femmes. Et pour avoir la chance de danser avec une femme, ils étaient obligés de s’entraîner entre eux.

    D’où ces scènes pour le moins insolites où les détenus se mettent à danser entre eux.

    C’était une façon de laiser entrer quelque chose de féminin dans un univers masculin, une forme de provocation, de révolte face aux gardiens. Si je montre le monde tel qu’il est, c’est un monde impossible. Et je veux montrer qu’il est possible de se libérer d’un endroit impossible, en allant contre les règles. Pendant quelques secondes, les prisonniers oublient qu’ils sont enfermés. Et je trouve beau que la libération vienne du tango.

    Vous êtes plutôt rare à l’écran. Pourquoi cette parcimonie?

    D’abord pour une raison simple, cette histoire a pris beaucoup de temps. Par ailleurs le cinéma n’est pas la seule chose importante pour moi. J’écris, même si je ne publie pas, j’étudie la Bible en hébreu, je m’intéresse aux paradoxes de la vie, je m’interroge. Notamment sur l’utilité d'un film de plus alors qu’il en sort déjà beaucoup. Tango libre m’a heureusement permis de repartir sur mes bases. Aujourd'hui j’ai même deux projets. Mon travail sert à continuer à me questionner et à trouver éventuellement des formes de réponse.

    Film à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 5 novembre.

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  • Sortie cinéma: "Trois mondes" fait basculer trois univers

    trois-mondes-250512[1].jpgD’origine modeste, Al a grimpé les échelons et tout lui sourit. Jeune et beau, ce vendeur de voitures va épouser la fille du patron qui le propulse à la tête de l’entreprise. Et puis une nuit, après une soirée trop arrosée avec deux amis d’enfance, sa vie bascule. Il renverse  un piéton et, poussé par ses potes, s’enfuit lâchement, abandonnant le blessé.
     
    De sa fenêtre, Juliette a vu l’accident et va tout faire pour aider Vera, la femme de la victime, à retrouver le chauffard. De son côté, ce dernier, hanté par sa lâcheté, hésite à se dénoncer.

    En dépit de certaines invraisemblances, de situations téléphonées et de dialogues improbables, le film se laisse voir pour son thème traitant avant tout de la culpabilité et pour la qualité de ses comédiens, dont l’excellent Raphaël Personnaz au look Delon,  Clotilde Hesme (photo)et Arta Dobroshi.

    Ce drame, construit comme un polar, est signé de la réalisatrice française Catherine Corsini qui le présentait en mai dernier à Cannes dans la section Un certain regard.

    "J’ai eu envie de confronter trois univers qui se tournent autour, qui se croisent et s’entrechoquent », explique la réalisatrice. "Celui d’un fils de femme de ménage en pleine ascension sociale,  d’une étudiante en médecine  avec des états d’âme, complètement désemparée, prisonnière de sa bonne conscience et d’une jeune Moldave sans papier à qui on a tout pris et qui exprime son trop-plein de souffrance".

    Trois mondes est traversé par les dilemmes moraux de vos personnages, mais surtout par celui qui ronge ce jeune commercial, meurtrier par accident que joue Raphaël Personnaz.

    Effectivement, c’est mon héros, celui auquel on s’identifie, celui qui nous fait nous demander ce qu’on ferait confronté à la même situation, comment on vit avec cette culpabilité. Comment ça se passe, pourquoi on n’a pas le courage de s’arrêter après avoir renversé quelqu’un, comment on tente d'oublier. Ce sont des questions importantes dans notre société, qui nous interpellent, qui nous concernent tous. J’ai rencontré un commissaire de police qui lui-même m’a dit qu’il ne savait pas  d quelle manière il se comporterait dans une telle circonstance.

    Les acteurs principaux sont tous jeunes

    Je n’ai en effet voulu que des trentenaires, pour me réveiller, me booster, me rajeunir. Par ailleurs cela correspondait  bien au film. Je crois au déterminisme social et je trouve  que non seulement ils se ressemblent, mais chacun pourrait être à la place de l’autre

    Film à l'affiche dans les salles romandes dés mercredi 5 novembre.

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