En 1961, la célèbre philosophe allemande Hannah Arendt est envoyée par le New Yorker à Jérusalem pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann. Elle publie ensuite une série d’articles où elle développe sa théorie de la « banalité du mal » qui provoquent un scandale, certains l’interprétant comme une justification des atrocités commises par le criminel nazi. Devant l’ampleur de la polémique et les violentes critiques dont elle est l’objet, Hannah Arendt est lâchée par ses amis.
Tout t en se concentrant sur le procès, Margarethe Von Trotta se penche sur quatre ans de la vie de cette femme en exil forcé pour en brosser un magnifique portrait. Explorant la personnalité de cette fascinante intellectuelle rebelle à l’esprit libre, elle nous permet de mieux comprendre son combat, sa détermination inébranlable, l’exigence de sa pensée.
Une belle leçon d’histoire, même si on peut regretter, dans ce long-métrage à vocation didactique, une mise en scène parfois empesée. Un reproche mineur cependant, en regard d’un sujet passionnant et surtout de la performance de Barbara Sukowa, qui parvient non pas à interpréter, mais à «être » Hannah Arendt. Remarquable de bout en bout, l’égérie du cinéma allemand des années 80 se révèle à la fois ardente, sensible et émouvante.
Film à l’affiche dans les salles romandes, dès mercredi 5 juin.