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le blog d'Edmée - Page 520

  • Cinéma: "Blanche-Neige" revisité par l'Espagnol Pablo Berger. Un somptueux muet en noir et blanc

    images[2].jpgBlanche-Neige a beaucoup inspiré les réalisateurs ces derniers mois. Après deux adaptations américaines des aventures de la célèbre héroïne, c’est au tour de l’Espagnol Pablo Berger (photo)de détourner le conte des frères Grimm, pour nous livrer une version muette au noir et blanc somptueux. 

    Voilà qui nous rappelle évidemment The Artist, qui a coiffé au poteau l’infortuné cinéaste, qui s'était  attelé au projet il y a un bon bout de temps. Sans doute Blancanieves, également nominé aux Oscars, ne connaîtra pas le fabuleux destin du film de Michel Hazanavicius. Il n’en séduit pas moins par l’excellence de l’image, de la réalisation, des comédiens, ainsi que par le côté émouvant et original de l’intrigue. 

    Transposée dans les années 20 espagnoles, dont le réalisateur propose une minutieuse et splendide reconstitution, la fameuse histoire est ici celle d’une petite fille qui ne connaissait pas sa mère biologique. Sa belle-mère, redoutable marâtre (jouée par Maribel Verdu qui présente une ressemblance troublante avec Rachida Dati…), la déteste. Pour lui échapper, elle s’enfuit et décide de devenir un célèbre toréador, comme son père. Elle est accompagnée de sept nains, petits toréros protecteurs, qui s’exhibent dans les fêtes foraines.

    De passage à Genève, le chaleureux et sympathique Pablo Berger, 51 ans, auteur de Torremolinos 73, un immense succès commercial dans son pays, nous parle de son second long-métrage, à la fois une comédie musicale, un mélodrame poignant, une belle histoire d’amour et un hommage au cinéma européen, aux Renoir, Duvivier, Murnau ou Pabs. 

    "J’adore les films muets. J’avais 18 ans lorsque j’en ai vu un pour la première fois à San Sebastian.  j’ai ressenti des choses jamais éprouvées auparavant. Je me suis alors juré qu’un jour j’en ferai un. Cela m’a pris 25 ans".

    Malheureusement, vous arrivez après le triomphe quasi planétaire de The Artist.

    Je reconnais que je n’étais pas très heureux que The Artist gagne la course. C’est d’autant plus frustrant que je l’avais commencée avant. Mais j’ai eu énormément de mal à financer le film. Cela m’a demandé plus de trois ans.

    Finalement, l’avez-vous vécu comme un handicap ou un atout ?

    Les deux. D’un côté l’élément de surprise n’existait plus et de l’autre, pour le public aujourd'hui, un film muet n’est plus si étrange. J’ai positivé le côté négatif de l'affaire. Il faut avancer. Surfons sur la vague me suis-je dit. Les deux films sont très différents. J’ai beaucoup aimé The Artist, que je trouve à la fois magnifique et très drôle.

    Vous surfez aussi sur la vague du sujet, dont on a vu deux longs-métrages l’an dernier. 

    C’est vrai. Toujours ce retard pour une question d'argent. Au départ j'avais choisi ce conte parce que le genre offre plein de possibilités, d’intrigues et de sous-intrigues notamment.

    Pourquoi faire de Blanche-Neige un toréador vedette, qui  marche sur les traces de son père?

    2583_gl[1].jpgJe ne voulais pas en faire une simple princesse alors qu’à l’époque, le toréador était un roi en  Espagne. Sinon un mythe. 

    Comment ont réagi les comédiens?

    Ils ont été les premiers à se déclarer enchantés par l'idée. Maribel Verdu était sous le charme. Elle n’avait jamais joué un tel personnage de méchante. Et puis, en général, les acteurs s'abritent derrière les dialogues. Là, leur absence leur donne une incroyable liberté. Pas besoin de mémoriser de surcroît.

    Un mot sur les nains toréros qui veillent sur votre Blancanieves.

    Ils ont été très longs à trouver. J’ai parcouru toute l’Espagne pour les dénicher. Trois d’entre eux sont des professionnels.

    Le film a cartonné en Espagne et il est nominé pour l’Oscar du film étranger. Que du bonheur pour vous.

    Absolument. C’est aussi une énorme responsabilité et un grand honneur. J’avoue que je suis ravi. Et si j’obtiens une statuette, peut-être cela créera-t-il un véritable phénomène. En tout cas, le tournage était  pour moi un moment si joyeux  qu’il m’est difficile de revenir au 21e siècle. Raison pour laquelle, j’envisage un autre film  muet en noir et blanc.

    Film à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 30 janvier.

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  • Cinéma: "Lincoln", la croisade contre l'esclavage

    32dfe4a4-1237-11e2-967c-887ea45d5373-493x328[1].jpgNous sommes en 1865. Alors que la guerre de Sécession fait rage dans le sud des Etats-Unis, Abraham Lincoln, qui vient d’être réélu, vit ses derniers mois puisqu’il fut assassiné le 14 avril. Dans un pays qui traverse la pire crise de son histoire, le seizième président  tente de persuader les membres du Congrès de voter le treizième amendement de la Constitution visant à abolir l’esclavage .

    Des agents sont recrutés pour convaincre un à un les indécis et décrocher le nombre de voix requises. Mais face à l’opposition violente des démocrates, la tâche se révèle  beaucoup plus rude que prévu. Lincoln doit peser de tout son poids, de tout son pouvoir et user de toute sa force de conviction pour l’emporter.

    Un épisode capital

    Inspiré de Team Of Rivals: the political genius of Abraham Lincoln de l’historienne Doris Kearns Goodwyn, Lincoln n’est ni un film sur la guerre civile ni une biographie. Spielberg ne s’aventure qu’occasionnellement sur le terrain des combats et se concentre sur l'épisode capital de la carrière du président mythique, sa croisade abolitionniste pour faire rétablir l'union entre le nord et le sud.    

    Rien de spectaculaire donc, le réalisateur s’attachant avant tout à montrer les coulisses de la politique et les mécanismes du système américain. Sur un scénario du dramaturge Tony Kushner, la quasi-totalité de l’œuvre se déroule ainsi au parlement, dans la chambre de Lincoln, dans son bureau où il tient réunion sur réunion. 

    Daniel Day-Lewis, un Lincoln plus vrai que nature

    Le film est magnifiquement porté par Daniel Day Lewis (photo), qui campe un Lincoln plus vrai que nature, tant la ressemblance physique est  saisissante. Le comédien, qui s’est d’ailleurs déclaré habité par l’homme, semble littéralement porter la charge présidentielle, faisant corps avec un personnage  dont il montre aussi l’humanité, la bienveillance, l’humour et les talents de conteur. 

    Un grand coup de chapeau également  à Tommy Lee Jones dans le rôle du député républicain Thaddeus Stevens, incarnant la frange la plus progressiste du mouvement abolitionniste (il vit d’ailleurs maritalement avec sa femme de ménage noire), ainsi qu’à David Strathairn, qui se glisse lui dans la peau du secrétaire d’Etat William Seward. On n’en dira pas autant de Sally Field en femme de Lincoln, qui a une forte tendance à surjouer son personnage.

    Aux Etats-Unis, cette véritable leçon de politique toujours pertinente aujourd'hui, divise la critique qui va en gros de monumental et remarquable à carrément ennuyeux. On peut en effet reprocher à Spielberg de trop s’effacer derrière l’importance de son sujet et de son légendaire héros. La réalisation demeure très classique et le scénario repose essentiellement sur les dialogues, les protagonistes ne cessant de faire faisant assaut d’arguments, de répliques chocs et se répandant en invectives au long du récit.

    Mais cela n’empêchera pas Lincoln, nominé aux Oscars dans douze catégories dont les plus importantes, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur de rafler quelques statuettes lors de la cérémonie du 24 février.

    Film à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 30 janvier.

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  • Open d'Australie: Federer-Wawrinka, même combat!

    _63995534_155708639[1].jpgIl aurait vraiment fallu un séisme pour que Djokovic ne parvienne pas en finale, en considérant son tableau. Une vraie voie royale s’était ouverte devant le Serbe dès le premier tour de l’Open australien, ses deux seuls éventuels réels adversaires étant Tomas Berdych, dont on connaît l’inconstance et David Ferrer, qui n’a jamais eu le tennis pour venir à bout des cadors du circuit. Sans oublier que son pote Almagro avait déjà failli le crucifier en quarts de finale. 

    image[3].jpgPresque pareil pour Murray. Il avait lui aussi touché le gros lot dans sa partie de tableau jusqu’à son affrontement avec Sa Grâce. Un combat à l'issue malheureusement prévisible. Non seulement en raison des progrès réalisés par ce cher Andy, mais aussi à cause des redoutables et nombreux obstacles que le sort avait sadiquement placés sur la route du Suisse.

    Ne parlons pas des ses deux premiers tours, avec en face le Bleu Benoît Paire puis le Russe Nikolay Davydenko, dont les spécialistes, je ne sais trop pourquoi, avaient fait des épouvantails. En revanche, se coltiner tour à tour les bombardiers de service comme l’Australien Tomic, le Canadien Raonic, le Français Tsonga et, cerise sur le gâteau la belette écossaise, voilà qui n’était pas franchement de la tarte!

    Au bout du compte, Federer-Wawrinka même combat. Ce qui n’est en plus pas à l’honneur du king. A l’image de Stan contre le vampire de Belgrade, se montrant certes accrocheur mais moins conquérant que le Vaudois, le Bâlois s'est ingénié à se flageller. S’épuisant par exemple à survivre dans une quatrième manche qu’il dominait pourtant avant de se faire débreaker. D'accord, il a fini par la gagner, mais à quel prix physique. Un effort démentiel qu’il a logiquement fini par payer cash.

    A part ça, je me réjouis de voir les retournements de veste à propos de la légende. On pouvait en effet lire, jusqu’à sa victoire sur Tsonga, que ce brave Rodgeur n’avait pas fini de nous surprendre. Du haut de ses 31 ans et de ses quinze années passées sur le circuit pro, ajoutait en substance notre expert, le Suisse, imperturbable, est toujours animé de la même passion… Et après cette quinzaine australienne, on dirait même qu’il est entrain de faire renaître de ses cendres cette chimère, bête fabuleuse qui est toujours en lui…

    Mais je doute qu'après l'échec du maestro cette admiration sans borne demeure. Et comme chimère signifie aussi rêve, fantasme, utopie, il reste à espérer que l’avenir ne sera pas celui des illusions perdues pour le mythe helvétique.

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