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le blog d'Edmée - Page 516

  • Cinéma: "A Home Far Away", passionnant documentaire

    A-Home-far-Away-VDR[1].jpgParmi les sorties de la semaine, un documentaire passionnant. Il est signé du Suisse Peter Entell, à qui l'on doit notamment Le tube, opus réalisé en 2001, qui décrit les effets de la télévision sur le cerveau.

    Averc A Home Far Away, il s’est penché sur la vie de l’Américain Edgar Snow, premier journaliste occidental à avoir interviewé Mao Zedong et Zhou Enlai. Soupçonnés de sympathie communiste et mis sur liste noire, le reporter et sa seconde femme, l’actrice américaine Lois Wheeler qu’il a épousée en 1949, sont contraints de quitter les Etats-Unis. Ils s’établissent alors avec leurs deux enfants à Eysins, près de Nyon.
     
    Commençant à sillonner la Chine en 1928, Edgard Snow a été le témoin de la famine, de la misère, de la corruption, de la révolution. Un chaos et des bouleversements qu'il a filmés et racontés. Il a écrit onze ouvrages dont le célèbre Etoile rouge sur la Chine, qui a fait le tour du monde. Paru en 1937, il retrace l’histoire du mouvement communiste depuis sa fondation. A l’origine de la rencontre entre Nixon et Mao le 29 février 1972, Edgar Snow meurt quelques jours avant l’instant historique qui a rapproché les deux Etats.
     
    Pour Peter Entell, Lois Wheeler aujourd’hui nonagénaire, a accepté d’ouvrir la boîte à souvenirs. Son témoignage, complété par des films et divers documents permettent au cinéaste de revenir sur un parcours hors du commun fait d'utopie et de désillusions. Un film à ne pas manquer, même si on regrette quelques digressions peu essentielles, qui nous éloignent du destin captivant du "vieil ami" du peuple chinois.

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes.

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  • Cinéma: "20 ans d'écart", "Au bout du conte", La stratégie de la poussette", "The Sessions", "Hansel et Gretel"

    20+ANS+D'ECART+PHOTO1[1].jpgTrès demandée ces temps au cinéma, l’ex-présentatrice de télévision Virginie Efira vient d’enchaîner trois films, dont 20 ans d’écart de David Moreau, où elle partage la vedette avec le jeune premier Pierre Niney, pensionnaire de la Comédie Française que s’arrachent également les réalisateurs. 

    Virginie incarne la belle Alice Lantins, freinée dans son ambition de devenir rédactrice en chef d’un magazine de mode par son image de psychorigide. Pour la casser et parvenir à son but, elle se fait violence et feint une idylle avec Balthazar, de 20 ans son cadet. Mais ce qui devait arriver se produit, elle se laisse prendre à son propre jeu.

    Femme cougar, un sujet on ne peut plus actuel mais un terme que déteste la jolie Virginie. Elle le trouve affreux dans son côté prédatrice suspecte en rut et lui préfère MILF (Mother I’d Like To Fuck), un rien vulgaire mais finalement plus flatteur. Elle n’en était pas moins très attirée par le rôle. Comme elle nous le disait dans une interview, elle avait envie d’une comédie romantique, drôle, légère, bien écrite, remettant en cause des clichés et traitant de choses essentielles emballées avec humour.

    Et c’est le cas dans la façon du réalisateur de montrer comment empêcher la résignation de s’installer chez une quasi quadra, qui s’affranchit des normes et finit par refuser de se sentir coupable de ses désirs. Une  oeuvrette sympathique, amusante et sans prétention, où Virginie Efira et et Pierre Niney, formant un couple parfaitement crédible, nous offrent une jolie performance d’acteurs. 

    Au bout du conte avec le duo Jaoui-Bacri

    20400066.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgLe tandem Agnès Jaoui /Jean-Pierre Bacri se livre à une petite étude de mœurs matinée de satire sociale, sous forme d’un mélange de divers contes où on retrouve des personnages traditionnels revus et corrigés. Il y a Sandro, le prince charmant étudiant en musique, Laura, la princesse héritière croyant avoir trouvé le grand amour, Marianne la bonne fée, comédienne ratée se contentant de spectacles de patronage, Pierre, l’ogre que perturbe l’annonce, par une  voyante quarante ans plus tôt, de sa mort aujourd’hui  imminente. Et enfin le grand méchant loup prêt à croquer le petit chaperon rouge.

    Tout ce petit monde se promène et se croise dans cette fable fantaisiste où les auteurs ne nous séduisent pas autant que d’ordinaire. Même s’il y a de l’humour, de bons dialogues et des situations cocasses. Peut-être parce que Jean-Pierre Bacri a trop  tendance à s’autoparodier dans son éternel  rôle de grincheux désabusé, qu’Agnès Jaoui arrondit trop les angles ou que Benjamin Bioley se révèle plus irritant que convaincant dans son rôle de séducteur odieux, amateur de chair fraîche. En l’occurrence celle de la ravissante Agnès Bonitzer.

    La poussive stratégie de la poussette

    1811367_7_e5a1_raphael-personnaz-dans-le-film-la-strategie-de_4b6c90d3298c245d4fa37b8f68544a5f[1].jpgMais si Au bout du conte déçoit un peu, que dire de La stratégie de la poussette… Lasse du manque d’engagement de Thomas qui refuse de lui faire un enfant, Marie finit par le quitter le soir de son anniversaire. Thomas est inconsolable. Au bout d’un an, se retrouvant pendant quelques jours avec le bébé de sa voisine sur les bras, il va s’en servir pour reconquérir son amour perdu.

    Après un début prometteur, la suite s’enlise dans les couches, les biberons et les berceuses. Inutile de préciser qu’on est loin du charme de Trois hommes et un couffin. Dommage pour les deux comédiens Raphaël Personnaz et Charlotte Le Bon, qui méritaient mieux que ce plan de bataille laborieux et mollasson aux gags éculés.

    The Sessions évoque sans tabou la sexualité des handicapés

    121018_MOV_TheSessions.jpg.CROP.rectangle3-large[1].jpgSe déroulant à San Francisco en 1988, l’intrigue est adaptée du roman autobiographique du poète  Mark O’Brien, mort en 1999. Paralysé des épaules aux orteils, alors âgé de 38 ans, il gagne sa vie comme journaliste. Un travail qu'il effectue depuis le poumon d'acier à l'intérieur duquel il passe la majeure partie de son temps. À la suite du départ d'une aide soignante dont il était amoureux, Mark, très croyant et ami du père Brendan, lui demande son avis pour surmonter un obstacle de taille: la perte de sa virginité.

    Le père se montre compatissant et Mark se sent libre de requérir les services d’une thérapeute sexuelle. Elle va lui apprendre le plaisir et redonner ainsi un sens à sa vie. Pour traiter un sujet aussi délicat et tabou que la sexualité des handicapés, il fallait un bon réalisateur et d’excellents acteurs. Ben Lewin se montre à la hauteur du défi dans The Sessions, à l'image de ses deux comédiens. Entouré de John Hawkes et de la belle Helen Hunt, il livre une comédie dramatique à la fois grave, légère, touchante, pimentée d’humour. Il parvient même à mêler assez habilement la religion à l’histoire. Un petit tour de force.

    Hansel et Gretel, pathétiques chasseurs de sorcièree

    HANSEL-AND-GRETEL_510x317[1].jpgRien à sauver dans le film horrifique du cinéaste norvégien Tommy Wirkola, basé sur Hansel et Gretel des frères Grimm. On se demande d’ailleurs bien pourquoi, dans la mesure où le film commence au moment où le conte se termine. Pour rappel, deux enfants abandonnés par leur père dans la forêt se retrouvent devant une maison en pain d’épice recouverte de gâteaux. Affamés, ils se mettent à la dévorer, avant d’être faits prisonniers par la propriétaire, une méchante sorcière bien déterminée à les boulotter à son tour. Mais ils réussissent à fuir après avoir poussé dans un four la redoutable anthropophage. 

    On retrouve donc les deux héros devenus grands, interprétés par Jeremy Renner et Gemma Arterton, transformés en chasseurs de primes à la recherche de harpies sur balais volants à tuer à coups d’arbalètes automatiques des plus sophistiquées. Le tout dans de grotesques déferlements d’hémoglobine. Sans oublier la ridicule utilisation, alors que l’histoire se déroule au moyen-âge, de taser, de défibrillateur et d’insuline pour réguler le taux de sucre d’Hansel, qui s’est laissé aller à des excès glycémiques quelques années plus tôt. Pathétique, sans intérêt et en 3D.

    Nouveaux films à l’affiche dans les salles romandes.

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  • Cinéma: "Spring Breakers", sex, drug and guns pour sexy bad girls

    spring-breakers-image09[1].jpgChantre de la culture pop, alors enfant terrible et surdoué du cinéma indépendant américain, scénariste à 19 ans de Larry Clark dans les années 90 pour Kids et Ken Park, Harmony Korine a secoué la Mostra de Venise en septembre dernier, avec Spring Breakers.

    Après les radicaux Gummo (1998), Julien Donkey Boy, étiqueté dogme (1999), et Trash Humpers en 2009, il met en scène de sulfureuses créatures peu vêtues à la plastique de rêve. S'exhibant dans de suggestifs bkinis, sa femme Rachel Korine, Ahsley Benson, ainsi que Vanessa Hudgens et Selena Gomez (l'ex de Justin Beaber), issues de l’école Disney, qui viennent casser leur image de jeunes filles sages.  

    Et ça dérape vite fait, les sexy girls fauchées et sans état d’âme braquent un restaurant pour financer leur Spring Break. Autrement dit la semaine de vacances d’avril, où les étudiants fondent sur la Floride pour s’éclater sur la plage au soleil, dans une débauche de drogue, d’alcool, d’électro et de sexe. Toujours aussi gras et moche, le sexe, avec cette exaspérante manie des Américains de mimer sottement l’éjaculation via des canettes de bière!  

    Mais bref. Alors qu’elles se lâchent dans un motel, les minettes en folie sont embarquées par les flics et se retrouvent en mini deux pièces dans une cellule. D’où, flairant le bon filon, les sort l’improbable gangsta sudiste et dealer Alien (James Franco) aux dents métallisées, aussi porté sur le flingue que sur le mysticisme. Sentant les choses se gâter, l’une des filles, c’est le côté moral, décide de rentrer chez papa-maman.

    Dès lors le teen movie trash sombre dans le glauque infernal, à la fois cauchemardesque et fantasmatique. Les  bad girls en survêtements flashy ivres d'une jouissive puissance, virent carrément sociopathe et défouraillent à volonté sur tout ce qui bouge dans des décors acidulés. Entre jeu vidéo, clips de rap ou MTV, films de gangsters revisités, le réalisateur donne ainsi une fois encore l’image d’une jeunesse américaine naïve, decadente, perdue et livrée à elle-même.

    On perçoit certes ses intentions symboliques et métaphoriques. Voire comiques. On peine toutefois un peu à imaginer l’innocence et la beauté dans l’apologie d’un monde violent et sans valeurs, sinon celles, éternelles et plus mainstream qu'underground du fric, du sexe, du pouvoir. Reste que ce Spring Breakers sous substance, labellisé expérience sensorielle par son auteur et déjà considéré comme le  "it film" de l’année, ne devrait pas tarder à devenir culte.

    Film  à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 6 mars.

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