Spectaculaire cascadeur à moto, Luke le rebelle tatoué apprend qu’il a un fils, Jason, issu d’une aventure d’un soir avec Romina. Déterminé à jouer son rôle de père et subvenir à leurs besoins, il abandonne son numéro du globe de la mort et se met à braquer des banques avec un ami. Il parvient chaque fois à échapper à la police grâce à ses talents de pilote. Jusqu’au jour fatidique où il croise la route d’un ambitieux policier, Avery Cross, lui-même papa d’un garçon du même âge que Jason…
Il serait dommage d’en révéler davantage sur ce thriller aux allures de mélodrame en trois actes signé Derek Cianfrance On se contentera de dire qu’il n'hésite pas à sacrifier ses héros et qu'il continue à surfer avec talent dans cet opus sombre, poignant et palpitant, sur les thèmes de la famille, de la paternité, de la filiation, de la transmission, de la morale et de la rédemption.
Ancrée dans l’Amérique profonde entre violence, nostalgie et mélancolie, son histoire s’étale sur une quinzaine d’années, passant d’une génération à l’autre, naviguant entre des vies en morceaux, les relations entre les hommes, leur désespoir, leur tentative de payer les pots cassés. Fan de Scorsese, alliant la tension dramatique à l’émotion, Derek Cianfrance nous évoque des cousinages avec les grands cinéastes américains, d'Elia Kazan à James Gray, en passant par les frères Coen ou Paul Thomas Anderrson..
La séduction de cette saga tient évidemment aussi à la performance des acteurs. A commencer par le beau Ryan Gosling. Sulfureux sex symbol à moto cette fois, il nous offre une nouvelle composition de dur mutique, en miettes. Bradley Coper se montre à la hauteur, tout comme Eva Mendes. A signaler également la présence du jeune Dane DeHaan, genre DiCaprio en herbe, dans ce film d’auteur à vocation de divertissement grand public, où on ne voit pratiquement pas passer les deux heures vingt. Un exploit.
Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes.