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le blog d'Edmée - Page 515

  • Cinéma: Avec "Le Hobbit", Peter Jackson recycle sa saga culte

    2695246ab3ee484129fe79742bdce388[1].jpgBlockbuster de la semaine, très attendu par des millions de fans, il va surtout venir grossir le compte en banque de Peter Jackson, récompensé aux Oscars pour Le Seigneur des Anneaux, qui lui a rapporté la bagatelle de trois milliards de dollars. Après King Kong et Lovely Bones, le réalisateur néo-zélandais a décidé, au bout de neuf ans, de renouer avec J.R.R.Tolkien en adaptant Le Hobbit: Un voyage inattendu, paru il y a 75 ans.

    Avec ce prologue de la série culte,  Peter Jackson retourne donc aux sources de l’œuvre pour suivre les aventures, se voulant trépidantes, de Bilbon Sacquet (Martin Freeeman). Demi-homme, le petit être paisible  aux grands pieds se voit enrôlé quasiment de foce par le magicien Gandolf et treize nains barbus mal élevés, décidés à récupérer leur royaume perdu  d’Erebor, conquis par le dragon Smaug.

    Avant de parvenir au but sur une route où pullulent de redoutables  orques, ouargues, gobelins ou autres araignées géantes, Bilbon sera capturé par des trolls immondes avides de chair humaine, et devra résoudre les énigmes posées par l’affreux Gollum au bord d’un lac souterrain. Le Hobbit fera non seulement preuve d’intelligence et de courage, mais s’emparera du précieux anneau de Gollum lié, on l'aura compris, au sort de la Terre du  Milieu…

    En gros, Peter Jackson fait du neuf avec du vieux, recyclant sa saga en nettement moins bien, enchaînant d’incessantes et ennuyeuses batailles mettant aux prises des créatures d‘une laideur repoussantes et des nains qui n’en sont physiquement pas, le politiquement correct oblige. Certes, il y a quelques scènes grandioses dans de vertigineux décors naturels. Mais hélas décolorés comme d’habitude par la 3D.

    Précisons encore qu’on n’en a pas fini avec Jackson et Tolkien. Ce film est le premier volet d’une nouvelle trilogie qui comprendra Le Hobbit: La désolation du Smaug et Le Hobbit: Histoire d’un aller et retour. A paraître en  2013 et 2014.

    Mes héros avec le trio Balasko-Jugnot-Cornillac

    mes-heros-josiane-balasko-gerard-jugnot[1].jpgPour son quatrième long-métrage, Eric Besnard a réuni Josiane Balasko et  Gérard Jugnot, qui jouent deux sexagénaires, Olga et Jacques. Retirés à la campagne, ils ne cessent de s’engueuler, mais évidemment s’adorent et ne peuvent se passer l’un de l’autre.

    Leur fils Maxime (Clovis Cornillac), qui vient de sortir sa mère d’une courte garde à vue où l’avait conduite son foutu caractère, se débattant lui-même dans des problèmes professionnels et de cœur, en profite pour passer le week-end chez papa-maman. Une pièce rapportée, faire-valoir de Balasko et Jugnot, tout comme  le petit garçon noir sans-papier qu’ils ont recueilli et qui doit être reconduit à la frontière.

    Mais sous les yeux de Maxime qui en reste comme deux ronds de flan, le couple infernal se dressera héroïquement devant les gendarmes, défiant les lois et le gouvernement…

    On sait que Josiane Balasko s’est mobilisée pour les sans-papiers avec d’autres personnalités du spectacle. Cela n’en donne pas davantage de crédibilité à cette laborieuse et franchouillarde comédie champêtre, au scénario convenu à but lacrymogène, dégoulinante de bons sentiments et d'improbables intentions politico-sociales.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 décembre.

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  • Ski: le mutant français et la locomotive suisse

    Ski-alpin-Val-d-Isere-Geant-Pinturault-Tout-est-jouable_reference[1].jpgSamedi, lors du slalom spécial de Val d’Isère, les commentateurs d’Eurosport étaient saisis de folie furieuse. C’était même à craindre pour leur santé tant ils hurlaient à se péter les cordes vocales. La cause de ces débordements sonores tonitruants? Ils venaient d’assister au spectacle hallucinant offert par un monstrueux tueur des neiges. Epouvantant ses petits camarades de jeu en revenant de nulle part, pour rafler la victoire grâce à une deuxième manche de "mutant" ainsi que l’ont inlassablement répété les spécialistes de la chaîne, ivres de bonheur.

    Ce yéti qui met ses compatriotes en transes, c’est Alexis Pinturault, le nouveau héros de la latte hexagonale qui déplace des montagnes au point de donner l'impression qu'il skie sur une autre piste! Quasiment sans entraînement de surcroît. Veni vidi vici, les doigts dans le nez. Du jamais vu.

    Et l'extraterrestre de poursuivre son extraordinaire mutagénèse lors du premier tracé du géant de dimanche, provoquant de nouveaux transports exaltés de la part de la pléthore de journalistes et de consultants présents dans la station française pour témoigner de ce fabueux l'exploit. 

    Certains que personne ne parviendrait à rivaliser, ils devaient pourtant rabattre un chouïa leur caquet, l’Autrichien Marcel Hirscher venant coiffer le martien au poteau. Mais de quelques misérables centièmes seulement. De quoi continuer à redouter le pire. Me préparant à une éventuelle énième explosion de glapissements assourdissants lors du second parcours, j’avais prévu des boules quiès.

    Bien m'en a pris. Se remettant à survoler outrageusement son sujet, Alexis reprovoquait un indescriptible délire. Mais soudain, funérailles! Le malheureux se mélangeait les pinceaux à trois portes de l’arrivée, pour terminer dans les profondeurs du classement. Je ne vous raconte pas l’intense frustration de la smala tricolore face à cet affreux coup du sort.

    Pour ne rien vous cacher on aurait dit un Suisse. Presque une insulte je l’admets, les pauvres Helvètes devant se contenter de la locomotive Didier Défago. A vapeur la locomotive, inutile de préciser. Mais ce n’est pas grave, on l’attend  sur les grosses courses, a déclaré l’inénarrable Fabrice Jaton pour expliquer les gros ratés du véhicule ahanant péniblement sur les pistes.

    En plus il y aura Didier Cuche pour booster les troupes. A entendre pourtant le Morginois ironiser sur le fait qu’avec lui ils allaient tout gagner, sûr qu’il n’a pas du tout envie d’avoir la flèche des Bugnenets dans les spatules. Et il n’a pas l’air d’être le seul...

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  • Sortie cinéma: avec "Tango libre", l'impossible devient possible

    w_131_729008_affiche_t[1].jpgGardien de prison, JC ne se permet qu’une fantaisie pour pimenter son morne quotidien. Il prend des leçons de tango. Un soir au cours, il danse avec Alice et la revoit le lendemain au parloir. D’abord avec un détenu, puis avec un autre. Alice est la femme de deux hommes, Fernand et Dominic. JC n’a pas le droit de fréquenter la famille des prisonniers. Mais pour la première fois, il va violer le règlement.

    Plein de folie et d’irrationnel, se déroulant en majorité dans un pénitencier utilisé comme une allégorie, Tango libre parle d’amour, d’exclusivité, de rivalité entre hommes, d’homosexualité latente. Il raconte l’histoire d’un homme qui n’a pas de vie. Il rencontre une femme qui en a trop, l’amène à transgresser tout ce qu’il était et le pousse à tenter autre chose.

    C’est le troisième volet d’une trilogie signée de Fréderic Fonteyne, commencée en 1999 avec Une liaison pornographique et poursuivie par La femme de Gilles quatre ans plus tard. De passage à Genève, le cinéaste belge dit réaliser des films pour aller, comme ses personnages, voir ailleurs qu’en lui-même, pour découvrir les autres et leur univers. Mais aussi pour les retrouver.

    Tango libre est donc né d’une volonté de retravailler avec Sergi Lopez et Jan Hammenecker, de la rencontre avec sa compagne et co-scénariste Anne Paulicevich, au centre du récit, de son envie de collaborer depuis longtemps avec François Damiens dans le rôle du timide maton amoureux. "J’ai des liens avec tous les personnages du film. Si l’un d’eux avait refusé, il n’aurait jamais existé. Pour autant ce n'est une affaire de potes, mais de famille".

    Pourquoi  baser l’intrigue sur le tango?

    Pour plusieurs raisons. La tango est plus qu’une danse. Proche du cinéma il se révèle magnifiquement  énergique, est à la fois un combat et un moyen de communiquer entre un homme et une femme. Là, je l’utilise comme une métaphore de l’amour tout en remontant à ses origines. En Argentine, il y avait alors plus d’hommes que de femmes. Et pour avoir la chance de danser avec une femme, ils étaient obligés de s’entraîner entre eux.

    D’où ces scènes pour le moins insolites où les détenus se mettent à danser entre eux.

    C’était une façon de laiser entrer quelque chose de féminin dans un univers masculin, une forme de provocation, de révolte face aux gardiens. Si je montre le monde tel qu’il est, c’est un monde impossible. Et je veux montrer qu’il est possible de se libérer d’un endroit impossible, en allant contre les règles. Pendant quelques secondes, les prisonniers oublient qu’ils sont enfermés. Et je trouve beau que la libération vienne du tango.

    Vous êtes plutôt rare à l’écran. Pourquoi cette parcimonie?

    D’abord pour une raison simple, cette histoire a pris beaucoup de temps. Par ailleurs le cinéma n’est pas la seule chose importante pour moi. J’écris, même si je ne publie pas, j’étudie la Bible en hébreu, je m’intéresse aux paradoxes de la vie, je m’interroge. Notamment sur l’utilité d'un film de plus alors qu’il en sort déjà beaucoup. Tango libre m’a heureusement permis de repartir sur mes bases. Aujourd'hui j’ai même deux projets. Mon travail sert à continuer à me questionner et à trouver éventuellement des formes de réponse.

    Film à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 5 novembre.

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