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le blog d'Edmée - Page 511

  • Festival de Cannes: "La vie d'Adèle" pour une Palme d'or

    La%20Vie%20d'Adèle_0[1].jpgContrairement aux stars américaines, le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche qui vivait sa première à Cannes avec son cinquiuème film et ses deux sublimes héroïnes n’avaient pas rameuté la grande foule en conférence de presse.

    Et pourtant ce sont bien eux qui nous ont procuré jusqu’ici  la plus formidable émotion du festival en nous racontant la plus bouleversante des histoires d’amour vues au cinéma depuis longtemps. Un pur joyau de trois heures qui passent comme un éclair.

    La révélation cannoise Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux sont évidemment pour beaucoup dans la réussite de l’œuvre. Elles mériteraient le prix d’interprétation pour leur extraordinaire prestation dans cette torride passion homosexuelle, magnifiquement mise en scène.
     
    Coup de foudre se muant en liaison, puis en rupture sur fond d’éducation, de transmission, ce film toujours vrai, juste, sous tension érotique extrême, contraste avec la platitude de certains autres prétendants à la Palme d’or. Il est librement inspiré de la bande dessinée de Julie Maroh, Le bleu et une couleur chaude.

    On y suit Adèle, une très jolie fille de 17 ans. Exaltée par la lecture de La vie de Marianne de Marivaux, elle sort avec des garçons, mais n’est pas très emballée par une brève aventure avec l’un d’eux. Sa vie de lycéenne bascule alors en rencontrant dans un bar lesbien Emma, un peu plus âgée qu’elle. Adèle succombe follement à cette jeune femme aux cheveux bleus qui veut devenir peintre et lui fait découvrir le désir.

    Une confiance aveugle en leur réalisateur

    Terrassées, toutes les deux se laissent emporter par l’ivresse et la violence irrépressible des sentiments qui culminent dans de sulfureuses scènes sexuelles, mais dont le côté sculptural des corps et la grâce des visages font oublier la crudité. Un total don de soi de la part des deux actrices, avouant  non seulement leur confiance aveugle en Abdellatif Kechiche, mais leur grosse envie  de travailler avec lui.

    Adèle Exarchopoulos a parfois oublié la caméra tant elle se sentait libre. Ce n’est pas  vraiment le cas de Léa Seydoux qui entretient un rapport particulier avec l’objectif. "On a tourné très longtemps et il nous arrivait d’avoir des fous rires. C’était un challenge". Rappelant un rôle osé, elle avouait sa fébrilité à l’idée de voir ces scènes dans la grande salle de l’Auditorium Lumière. "Cela s’est fait dans des conditions particulières, c’était assez éprouvant et cela va provoquer c’est sûr".

    De son côté, le cinéaste dédramatise en  évoque la notion de jeu. "En plus de la beauté de l’acte en soi, c’est amusant pour des acteurs de jouer quelque chose qui ne leur appartient pas".

    Interrogé sur la  coïncidence du sujet avec le battage autour de l’égalité des droits et du mariage gay, Kechiche répond que ce contexte politique n’existait pas quand il s’est lancé dans l’aventure de La vie d’Adèle. "Je n’ai pas réalisé un film militant sur l’homosexualité. Mais s’il est vu de cette manière, cela ne me dérange pas".

    Serait-il prêt à procéder à des coupes pour le vendre dans des pays qui ont d’autres manières d’aborder l’amour ou le sexe? "Je considère qu’un film sert à exprimer quelque chose d’artistique. On m’a parfois demandé des coupes à cause de la censure. Je n’ai pas envie qu’un film ne soit pas vu à cause d’une scène. Je peux donc faire des compromis".

    Cela dit, l'opus est par exemple déjà vendu aux Etats-Unis parfois à cheval sur la morale, mais il n’y a eu jusqu’ici pas une seule demande dans ce sens.

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  • Festival de Cannes: "Only God Forgives", en l'absence sur la Croisette de Ryan Gosling

    ryan-gosling-only-god-forgives-garticle[1].jpgLes fans étaient en pleurs. Impossible de voir le sulfureux sex-symbol. Vedette du dernier long-métrage de Nicolas Winding Refn, auteur du cultissime Drive, Ryan Gosling n’a pu venir à Cannes pour cause de tournage à Detroit. Mais il a écrit un petit mot pour nous consoler. Dans lequel il affirme ne pas pouvoir croire qu’il n’est pas ä Cannes, tout en nous assurant être en pensée avec nous et souhaitant que Dieu le soit aussi. Gentil tout plein ce Ryan.

    Plus en tout cas que dans Only God Forgives de son metteur en scène préféré, réalisé en Thaïlande et dédié à Alejandro Jodorovsky et Gaspar Noé. Toujours aussi érotisé, monolithique, distant et carrément mutique, le beau Gosling doit affronter, sous les traits d'un Julian en quête du pardon divin, Chang, un étrange policier à la retraite adulé par les flics du coin.
     
    Nicolas Winding Refn avoue en conférence de presse qu’il était dans une  période existentialiste, en colère et qu’il fallait la canaliser. Du coup, il livre une lente, surréaliste, onirique et hypnotique odyssée sanglante en forme de tragédie grecque esthétisée à outrance, qui ne fait pas dans la dentelle. Elle nous réserve même quelques scènes ultraviolentes genre clouage d’un mec dans un fauteuil à qui on crève ensuite les yeux et le tympan. Il ne s’en remettra pas…

    Aux côtés de Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas offre une version plutôt cauchemardesque de Madonna avec sa perruque blonde, jouant la mère de Julian dans un rôle inédit de garce meurtrière ivre de vengeance. «En principe ce type de film ne me plaît pas du tout. Ce qui m’intéressait, c’était de travailler avec Nicolas qui m’a offert un rôle aussi éloigné de moi que possible», a déclaré l’aristocrate de la pellicule.

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  • Festival de Cannes: "La Grande Bellezza" aux accents felliniens

    grande-bellezza-3-1389030_0x410[1].jpgPour la cinquième fois en compétition à Cannes, Paolo Sorrentino, 43 ans, prix du jury avec Il Divo en 2008, présente La Grande Bellezza, un hommage à la Rome éternelle, où les touristes subjugués se pressent dans la chaleur et la splendeur de l’été.

    On y retrouve son acteur fétiche,Toni Servillo (à droite sur la photo), qui traverse tout le film dans le rôle de Jep Gambardella. Avec Michael Douglas, il est actuellement favori des critiques pour le prix d’interprétation.

    Ecrivain et journaliste à succès, dandy que l’on s’arrache dans les fêtes et les soirées, le nonchalant Jep se balade dans la ville, promenant un regard désenchanté, désabusé, cynique, mais terriblement lucide sur les aristocrates, parvenus, criminels, acteurs, prélats ou autres artistes. Un petit monde qui s’agite frönéltiquement et vainement dans les palais antiques, les villas luxueuses ou les terrasses dominant le Colisée. Tandis que Jep, auteur frustré d’un seul livre L’appareil humain même s’il lui a valu un prix, se demande s’il va se remettre à écrire, tout en s’accrochant aux souvenirs merveilleux d’un amour de jeunesse.

    On aime dans ce film typiquement italien sa beauté visuelle, sa mise en scène fluide, ses accents et ses côtés felliniens, ainsi que sa critique, de la religion à l’art moderne en passant par la politique, des travers d’une société décadente. On regrette en revanche son côté longuet et trop bavard. 

    Comme "Le passé" d’Asghar Farhadi, "La Grande Bellezza" est déjà à l’affiche dans les salles romandes.

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