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le blog d'Edmée - Page 513

  • Cinéma: "L'homme qui rit", portrait d'un adolescent différent

    220px-Jean-Pierre_Améris_Cabourg_2011[1].jpgLe réalisateur français Jean-Pierre Ameris (photo), à qui l’on doit une douzaine de films de cinéma et de télévision, dont le plus récent Les émotifs anonymes, s’est toujours intéressé aux marginaux, à la différence. Egalement sensible à la pensée de Victor Hugo, il s’est lancé dans une vaste entreprise: adapter L’homme qui rit, une œuvre culte de l’immense écrivain.
     
    Publié sans succès en 1869, situé dans l’Angleterre du XVIIe siècle et porté à l’écran pour la quatrième fois, ce roman étrange, baroque, surréaliste, politiquement engagé, raconte l’histoire de Gwynplaine, un jeune garçon horriblement défiguré par une cicatrice au visage que lui a infligée un trafiquant d’enfants et qui lui donne un douloureux et indélébile sourire. Abandonné, luttant contre uneviolente  tempête hivernale, il est recueilli avec Dea, une petite orpheline aveugle, par le forain Ursus, un costaud pittoresque au grand cœur.
     
    Déterminé à tirer parti de son apparence physique, une singularité dont s’est notamment inspiré le dessinateur Bob Kane pour le Joker de Batman, Gwynplaine acquiert une telle renommée dans le spectacle de rue, qu’il est appelé à la Cour. Mais les portes de la célébrité et de la richesse s'ouvrent pour mieux l’éloigner de Dea et Ursus, les seuls qui l’aient toujours aimé pour lui-même.
     
    Beaux costumes et beaux décors dans cet hommage admiratif où on retrouve Gérard Depardieu aux côtés de Marc-André Grondin, Christa Théret et Emmanuelle Seignier. Mais à l’exception de quelques scènes réussies, l’opus peine à convaincre au niveau de la réalisation et de l’interprétation, trop inégale.

    De passage à Genève, le cinéaste évoque la genèse de l’opus, qui remonte à loin. "En 1971, j’avais dix ans et le feuilleton passait à la télévision. Ca m’a impressionné, j’ai eu peur et ma mère n’a pas voulu que je voie la fin. A 15 ans, je retrouve l’histoire, me plonge dedans. Elle correspond à l’ado que suis, très complexé car je mesurais déjà deux mètres. Du coup, je suis bouleversé, je m’identifie au héros qui a des doutes sur son apparence, mais se sert de cette faille pour avancer".

    Vous avez eu beaucoup de difficultés à parvenir à vos fins.

    Effectivement que ce soit dans le financement qui m'a été refusé en 2002, l’adaptation ou la mise en scène. Avec mon co-scénariste Guillaume Laurant nous avons écrit de 2007 à 2010. Mon problème était de rester fidèle à l’esprit de Victor Hugo, tout en me centrant particulièrement sur Gwynplaine, un garçon dans lequel un jeune d’aujourd’hui pourrait se reconnaître. En ce qui concerne le style, j’ai consulté des spécialistes de l’écrivain. Je redoutais leur vision avec ce mélange de tragique d’émotion, de mélodrame, de  grotesque.

    images[2].jpgLa transformation de Marc-André Grondin en Gwynplaine a-t-elle exigé beaucoup de travail?

    Il porte une prothèse des paupières au menton et on dessine les cicatrices dessus. Cela demande trois heures de maquillage, sans compter les corrections dans la journée.  

    Comment s’est passée la collaboration avec Gérard Depardieu?

    C’était également pas mal de travail... mais cela correspondait heureusement à son désir du film. Il aime ce roman, qui représente quelque chose d’autobiographique pour lui. Il y a mis beaucoup de lui-même. Mais il faut batailler contre son impatience. Gérard a des points communs avec Benoît Poelvoorde. Tous deux veulent être dirigés. Mais souvent les réalisateurs en ont peur.

    Pourquoi tourner à Prague?

    C’était un autre parti pris pour rendre hommage au cinéma de studio dont on a perdu le savoir-faire. Mais surtout, je ne voulais pas réaliser le film en décors réels. Une féérie exige le studio. Et depuis 2006, ceux de Barrandov représentent le top du top.

    Film à l'affiche dans les salles romandes, mercredi 26 décembre.

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  • Cinéma: Omar Sy joue au flic "De l'autre côté du périph"

    omar sy et Laffite.jpgQuand Omar Sy paraît, le cercle des groupies applaudit à grands cris… Autant dire que le césarisé de 2012 devrait rester intouchable pour ses fans. Du bon côté de la loi, il repasse De l’autre côté du périph, signé David Charhon, où il fait équipe avec l'acteur et humoriste Laurent Lafitte.

    Dans le binôme, Omar Sy incarne Oussmane Diakhaté un flic de la brigade financière de Bobigny. Obsédé, au grand dam de ses chefs, par la capture d’un gros bonnet du banditisme, il vient de le repérer dans une salle de jeux clandestine. Quant à Laurent Lafitte, il tient le rôle de François Monge, capitaine de la police criminelle de Paris. Bourge arrogant, cireur de pompes, il est prêt à tout pour grimper les échelons.

    Ces deux personnages que tout sépare devront bosser ensemble lorsque le cadavre de la femme du patron des patrons français est découvert près du tripot. Leur enquête les emmène tour à tour des deux côtés du périphérique.

    Tourné juste avant le succès planétaire d’Intouchables, cette comédie policière fait aussi s’affronter deux mondes différents représentés par le privilégié en costard et le banlieusard à capuche. Le plus vulgaire ou le plus conservateur des deux n’étant pas celui qu’on pense.

    Sympathique, Omar la tachtche fait quelques clins d’œil dansés à Intouchables et Laurent Laffitte se montre plus tête à claques que nature. Et bien que l’intrigue se révèle des plus minces, on a droit à quelques bons dialogues et répliques amusantes. C'est déjà ça lorsqu'on redoute le pire...

    Love is all you need avec Pierce Brosnan

    pierce_2328456b[1].jpgAll you need is love, chantaient les Beatles sur un texte de Lennon. La réalisatrice danoise Susanne Bier a retourné le titre qui devient donc Love is all you need, pour livrer une romance mettant en scène deux cabossés de la vie. D’un côté Philip (Pierce Brosnan), quinqua solitaire au cœur sec d’origine anglaise, qui s’est établi au Danemark après la mort de sa femme. De l’autre la courageuse Ida (Trine Dyrholm) qui lutte contre un cancer. Alors qu’elle se remet progressivement d'une lourde chimiothérapie, son odieux mari la quitte pour une femme plus jeune.

    Ce qui doit arriver arrive, Philip et Ida vont tomber amoureux. Mais leur relation commence on ne peut plus mal par un accrochage automobile à l’aéroport de Copenhague. Tôle froissée, échange de propos peu amènes avant qu’ils réalisent qu’ils se rendent tous deux au même mariage en Italie, le fils de Philip, épousant la fille d’Ida.

    Et c‘est parti pour une comédie sentimentale mièvre émaillée de révélations et de situations qui se veulent audacieuses, scabreuses, voire politiquement incorrectes, mais sont pour la plupart téléphonées, grossières, ou les deux. On se demande quelle mouche a piqué Susanne Bier, notamment couronnée d’un Oscar, d’un Golden Globe et d'autres prix avec Revenge en 2011, pour nous infliger ce sous Festen à vocation clairement lacrymogène.

    Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 décembre.

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  • Cinéma: "L'Odyssée de Pi", splendide aventure... à l'eau de rose

    lifeofpi[1].jpgForcé de quitter l’Inde avec ses parents pour le Canada, le jeune Pi Patel, 17 ans, perd toute sa famille à la suite d’un naufrage et se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul survivant humain, car il doit partager l’embarcation avec quelques animaux, dont Richard Parker, un superbe mais féroce tigre du Bengale qui ne pense qu’à une chose, le bouffer.

    Sous la menace incessante de ses redoutables crocs, Pi n’a pas d’autre solution que de trouver d’ingénieux stratagèmes pour lui échapper. Et pour résister aux éléments aussi déchaînés que destructeurs. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera ainsi vivre une incroyable aventure.

    Adapté en 3 D par le Taïwanais Ang Lee du best-seller fantastique, humaniste, philosophique et mystique de Yann Martel, L’Odyssée de Pi a unanimement enchanté les critiques américains. Délirant d’enthousiasme, ils parlent de merveille, d’exploit, de nouvel Avatar et parient déjà sur lui pour la prochaine cérémonie des Oscars.


    Il faut admettre que c’est visuellement splendide et que les effets spéciaux sont époustouflants. Ce n'est malheureusement  pas le cas de l'intrigue, longuette et répétitive, dégoulinante de bons sentiments de principes moralisateurs et de symboles surlignés. Pour tout dire, à l’exception de certaines scènes ébouriffantes, dont le spectaculaire et ahurissant naufrage, ce prêchi-prêcha à l'eau de rose finit par lasser ferme. 

    Le jour des corneilles

    Le jour des corneille.jpgElevé par son père, effrayant colosse tyrannique qui lui interdit de sortir, le petit Courge grandit en sauvage au cœur de la forêt. Maigrichon, chauve, le gamin au look du fameux Gollum de Tolkien ignore tout de la société des hommes. Il ne croise que des fantômes à tête de biche ou de chat. Jusqu’au jour où son ogre de géniteur est victime d’un grave accident. Le garçon décide alors de se rendre au village le plus proche pour tenter de le sauver.

    Quittant ses futaies protectrices, il franchit audacieusement la frontière de l’Outremonde où, selon son père, règnent le malheur et le néant. Mais c’est là qu’il apprend à parler aux vivants dont l’affreuse commère du cru, la jeune Manon, ou le médecin humaniste, à qui Claude Chabrol prête sa voix. C’était sa dernière prestation.

    Le jour des corneilles adapté d’un roman pour adultes de Jean-François Beauchemin, est le premier long-métrage d’animation du jeune réalisateur français Jean-Christophe Dessaint. Tout en puisant son inspiration dans les éléments qui fondent traditionnellement les contes, il les revisite pour livrer une œuvre touchante et déroutante, où il n’hésite pas à parler de souffrance, de mort ou de rejet.

    Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 décembre.

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