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le blog d'Edmée - Page 521

  • Cinéma: "Wadjda" premier film saoudien, une pépite au pays de l'or noir

    Haifaa-al-Mansour-and-Waa-010[1].jpgCoup d’essai coup de maître pour ce tout premier film produit en Arabie Saoudite, réalisé de surcroît par une femme, Haifaa Al-Mansour et entièrement tourné à Riyad.  Cette pionnière de 39 ans, qui a souvent dû se cacher de la population pour diriger ses acteurs, a été ovationnée à la dernière Mostra de Venise. Elle  lève un pan du voile sur le quotidien des Saoudiennes à travers l’histoire d’une gamine de 12 ans, Wadjda, qui veut absolument s’acheter un vélo pour faire la course dans les rues avec un voisin de son âge.

    Un sacré défi dans un pays où existe une ségrégation hommes-femmes, où ces dernières sont privées de droits et où la bicyclette constitue une menace pour la vertu des jeunes filles. D’où le refus de sa mère de lui donner l’argent nécessaire à cet achat. Qu’à cela ne tienne. Wadjda, aussi têtue qu’ingénieuse, issue d’un milieu conservateur mais portant jeans et baskets, ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.

    Elle va ainsi s’inscrire, avec l’ambition de le gagner évidemment, au concours de la meilleure élève coranique, doté d’un prix qui lui permettra de s’offrir l’objet de ses rêves. Fine ironie de l’intrigue, dans la mesure où la réalisatrice se sert habilement d’un système non seulement pour en contourner les interdits, mais les retourner contre lui.

    Tout en suivant les efforts de cette gosse délurée, frondeuse et rebelle, Haifaa Al-Mansour montre les tensions entre les traditions et le monde moderne dans un pays riche où fleurissent les écrans plats et les belles voitures, qui fonctionne sur un mode tribal. Elle nous parle en particulier de la  difficile pour ne pas dire effrayante condition des femmes, dont celle, exemplaire, de la mère de Wadjda qui se soumet douloureusement à la volonté de son mari de prendre une seconde femme. Elle nous emmène aussi à l’école où les jeunes filles usent d’astuces diverses pour braver la censure.

    La réalisatrice nous offre ainsi un excellent film, simple, intelligent, plein d’informations sur le royaume wahhabite. Les acteurs participent à la réussite de l’opus, à commencer par l'irrésistible et pétillante Waad Mohammed dans le rôle de Wadjda (photo avec sa réalisatrice). Cette comédie courageuse à l’humour teinté d’amertume, prudemment militante, percutante sans provocation, de nature à ouvrir une porte, ne sera toutefois pas distribuée en Arabie Saoudite faute de salles de cinéma.

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 3 avril.

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  • Miami: Ferrer pour sauver Federer, le miracle de Pâques aura-t-il lieu?

    ferrer_nishikori_aus_300[1].jpgJe ne pensais franchement pas avoir à ce point tout faux, en imaginant Djokoviv se pointer comme une fleur en finale, tant il s’engageait, ainsi que je vous le racontais dans un précédent billet, sur un parcours outrageusement balisé. Eh bien non. En dépit de l’extraordinaire nouvelle mansuétude du sort, le saigneur des courts, après sa défaite dans le dernier carré à Indian Wells, trouvait encore son maître à Miami .

    En huitièmes de surcroît et battu en deux sets secs par le revenant Haas, le joueur le plus âgé du top 50. Mais je ne vous raconte pas si le papy du tamis a fait de la résistance face au vampire serbe un rien exsangue. Qui, tout en félicitant son exceptionnel vainqueur, n’a pas moins rendu en partie responsables de son cuisant échec, le vent et le froid.

    Fringantissime, Haas se débarrassait ensuite encore plus rapidement du Français Gilles Simon qui, sonné par les coups répétés d’un rival au sommet de son art, ne savait plus  où donner de la raquette.  Avouant avoir eu l’impression d’avoir dû affronter à la fois Federer à l’attaque et Murray en défense!

    Hélas pour le joli Tommy, sa folle aventure prenait fin en demi. La faute à un David Ferrer plus conquérant que jamais. Redépassant cavalièrement Nadal, il va donc défier demain Andy Murray en finale. D’où une question cruciale. Après avoir réduit en miettes le rêve de l’Allemand, la mobylette de Valence va-t-elle aussi briser celui de la belette écossaise ?

    Je ne serais pas contre, à ‘image de quelques autres. Un euphémisme évidemment, car une chose est sûre, l’Espagnol n’aura jamais autant de fans que lors de cette rencontre. Les siens évidemment, mais surtout les millions de supporters de la légende helvétique qui vont se ronger les ongles jusqu'au sang. Car en cas de victoire de Murray, le king de la raquette se retrouvera troisième au classement. Une descente dangereuse, dans la mesure où elle risque fort de ne pas s’arrêter là. 

    Puisque nous serons le dimanche de Pâques, j’aimerais croire au miracle. Sauf que ma foi n’est pas trop au rendez-vous. Certes Ferrer n'est pas du genre à renoncer et il abordera ce match le couteau entre les dents. Mais il est un peu comme le président Hollande face au chômage, ce brave David. Après avoir vu le yéti rosbif découper Richard Gasquet en tranches dans les deux dernières manches de sa demi-finale, je crains que notre Ibère n’ait pas, dans sa boîte à outils, une lame suffisamment affûtée pour gagner le deuxième Masters de sa carrière...

    P.S.- Comme je m'en doutais, Ferrer n'a finalement pas réussi à s'imposer face à Murray. Voici donc, faute de miracle pascal, Rodgeur retombé au troisième rang. C'est d'autant plus frustrant pour lui et surtout pour le malheureux finaliste que ce dernier a non seulement eu une balle de match mais a marqué un jeu de plus que le vainqueur. La cruelle injustice du tennis...

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat
  • Cinéma: "Les amants passagers", un gros raté de Pedro Almodovar

    Im-so-Excited-Pedro-Almodovar[1].jpgQuelle mouche a donc piqué Pedro Almodovar pour qu’il se laisse aller à une médiocrité si indigne de lui dans Les amants passagers ? Avec cet improbable retour aux sources, le réalisateur livre une comédie qui se veut loufoque, provocatrice, transgressive, déjantée et kitchissime. Seulement dans sa tête, hélas!

    Le cinéaste a situé son 19e long-métrage dans un avion qui, au départ, devait se rendre à Mexico. Mais, victime au décollage d’une panne technique qui l’empêche de poursuivre sa route ou de se poser, il est obligé de tourner en rond au-dessus de l’Espagne. L’intrigue se déroule ainsi entre la cabine des pilotes, l’office du personnel de bord, tous gays ou bi, et quelques obsédés sexuels de la classe affaires. 

    Parmi eux une voyante provinciale quadra en quête de dépucelage, un tueur à gages, une maquerelle qui fiche la trouille au gratin politique, un financier véreux, un séducteur d’opérette ou encore un couple de jeunes mariés en chaleur. Imaginant leur dernière heure venue, ils se dévoilent, tandis que les stewards jouant leurs grandes sucrées façon cage aux folles grossièrement revisitée, tentent de les réconforter à coups de cocktails explosifs à la mescaline.

    De leur côté, drogués aux anxiolytiques, les passagers de la classe éco dorment, échappant aux galipettes de la business dans cette farce lourdingue, louvoyant grossièrement entre l’hymne à l’homosexualité (si on la nie on ment..) et le message politique. L’appareil coincé dans le ciel ibérique est en effet censé renvoyer à une société espagnole en crise, que le gouvernement va contraindre à un difficile atterrissage forcé.

    Rien à sauver dans ce laborieux huis-clos couronné par une chorégraphie démente de trois stewards sur I’am so excited des Pointer Sisters (photo). Cette sitcom pathétiquement ringarde, vulgaire et caricaturale est saturée de surcroît de couleurs agressivement criardes. Antonio Banderas et Penelope Cruz ont été bien inspirés de n'y faire qu’une apparition. Il reste à espérer que ce gros ratage n’est que... passager pour le grand Almodovar qu’on aime.

    Nouveau film à l’affiche dès mercredi 27 mars dans les salles romandes.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine