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le blog d'Edmée - Page 463

  • Cinéma: "Transperceneige" évoque une lutte des classes post-apocalyptique. Lourd

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    Nous sommes en 2031, dans une ambiance de fin du monde. Dix-sept ans auparavant, l’humanité a été pratiquement anéantie lors d’une catastrophe écologique et ses derniers représentants vivent dans un train, tournant autour d’’une terre réduite à une vaste étendue gelée.

    Avec Transperceneige, adaptation de la BD française éponyme de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette datant de 193, le Sud-Coréen Bong Joon-ho, aimant varier les plaisirs comme le prouvent The Host ou Mother, retrouve la science-fiction, genre qu’il avait brièvement exploré dans le tryptique Tokyo en compagnie de Michel Gondry et Léos Carax. 

    A bord de ce train perpétuellement en mouvement sur les mêmes rails, se joue un terrifiant combat entre pauvres entassés à l’arrière dans l’obscurité et riches se vautrant dans le luxe à l’avant. Chaque wagon représente ainsi une étape à franchir, prétexte à de nombreux rebondissements, pour passer de l’ombre à la lumière. Et surtout d’atteindre et de renverser l’ignoble dictateur, profitant de cette abominable lutte des classes pour tirer les ficelles et régner sans partage.

    Entre deux tueries sanglantes, la révolte jusqu’au-boutiste est menée par un personnage charismatique joué par Chris Evans. Opposant les esclaves désarmés à la redoutable milice du tyran, elle conduira jusqu’à l‘inévitable et lourdement symbolique déraillement du convoi.

    Au-delà de somptueux paysages neigeux d’un blanc immaculé et de décors joliment colorés pour illustrer l’univers paradisiaque des nantis, rien de bien nouveau dans cette fable métaphysico-politique, odyssée post-apocalyptique en forme de métaphore d’une humanité aux mains d’une force brutale et ultra-répressive. Où apparaissent, aux côtés de Chris Evans, Ed Harris et une méconnaissable Tilda Swinton.

    Dans la distribution de "nourriture" aux laissés-pour-compte, Bong Joon-ho fait même sans vergogne un emprunt à Soleil vert de Richard Fleischer (1973), où une population miséreuse, faute de ressources naturelles, était contrainte d'ingurgiter une mystérieuse pastille avant d’en découvrir l’effroyable source…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 janvier.

     

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  • Cinéma: "Mary Queen Of Scots", héroïne moderne et passionnée

    1176941_Mary-Queen-of-Scots[1].jpgDans son dernier film un peu atypique, Thomas Imbach, s’inspirant d’une biographie de Stefan Zweig parue en 1935, se penche sur le destin de Marie Stuart. Fascinante souveraine, elle est plongée dans un seizième siècle tumultueux, marqué par de violentes luttes de pouvoir entre les maisons royales d’Europe et les religions.

    Le réalisateur suisse brosse un portrait très personnel et intéressant de cette femme hors du commun, qui perdit trois royaumes, trois maris et… la tête. Reine d’Ecosse à sa naissance, Marie a émigré à l’âge de six ans en France, dont elle coiffe la couronne avant de s’en voir dépossédée à la mort précoce du roi François. Elle rentre alors dans une Ecosse ravagée par la guerre, épouse Lord Darnley qu’elle fait assassiner, puis lord Bothwell l’amour de sa vie. 

    Rejetée par tous, elle demande de l’aide à sa cousine Elisabeth, qu’elle a toujours considérée comme une sœur jumelle à laquelle elle pouvait se confier. Mais Marie a n’a cessé de représenter, avec ses prétentions légitimes au trône anglais, un danger pour Elisabeth qui la fit enfermer pendant dix-neuf ans fans ses appartements, puis décapiter. 

    Dans un monde dominé par les hommes, Thomas Imbach propose l’image d’une Marie anticonformiste, indépendante, à la fois naïve et idéaliste, refusant farouchement de se soumettre aux conventions ou aux règles de la société. Mue par la passion, elle n’obéit qu’à sa loi intérieure. Cette héroïne moderne est incarnée par une convaincante Camille Rutherford, actrice puissante et bilingue.

    Le cinéaste, qui a notamment tourné au château de Chillon, séduit par ailleurs en se concentrant sur l’échange de lettres entre ces deux reines, deux rivales, deux "lionnes" qui ne se sont jamais rencontrées. Il donne ainsi une touche littéraire originale à sa Mary Queen Of Scots, tout en évitant le piège de la reconstitution souvent empesée dans le film en costumes.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 15 janvier.

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  • Cinéma: "Yves Saint Laurent", un biopic qui craque aux coutures...

    guillaume-gallienne-yves-saint-laurent[1].jpgLa vie du célèbre couturier, mort en 2008, ne semblait pas inspirer les cinéastes. Et voici que soudain, elle est portée par deux fois à l’écran, provoquant depuis deux ans une  "bataille des Saint Laurent". Avec un premier opus à l’affiche signé par Jalil Lespert, et un autre par Bertrand Bonello, actuellement en cours de montage.

    Dans son biopic, Lespert nous emmène à Paris en 1957. Yves Saint Laurent, 21 ans seulement, succède à Christian Dior récemment décédé. Lors de son premier défilé, un triomphe, il rencontre l'entrepreneur  et patron des arts Pierre Bergé. Devenus amants et partenaires en affaires, les deux hommes créent trois ans plus tard la société YSL.

    Pour incarner ses héros (photo), le réalisateur a choisi le comédien Pierre Niney, hallucinant et troublant de ressemblance avec le grand couturier, tandis que le talentueux Guillaume Galienne, nouvelle figure incontournable de la pellicule française, se coule dans le costume de Pierre Bergé. Bluffante, leur excellente interprétation constitue le grand atout de l’opus, sinon le seul.

    Yves Saint Laurent, un film d’acteurs donc, devant lesquels le réalisateur est contraint de s'effacer par manque d'envergure. Sous couvert d’une intense et poignante histoire d’amour de cinquante ans entre deux personnalités diamétralement opposées, et au delà d’une reconstitution du climat de la France des années 60, Jalil Lespert a concocté une oeuvre sans souffle, sans rythme, dont les coutures craquent. 

    A-still-from-the-new-Yves-Saint-Laurent-movie-2014[1].jpgQui s’intéresse à YSL n’apprend rien, qui ne le connaît pas ne peut mesurer l’importance de cet artiste qui, par son génie novateur, a révolutionné pour toujours le monde de la mode. Par ailleurs, tout en le réduisant à un créateur toxicomane, obsessionnel et dépressif, il peine à illustrer la souffrance et la déchéance d’un homme torturé, en proie à ses démons intérieurs.

    Cette réserve, ce côté lisse en dépit de quelques scènes intimistes entre les amants qu’il veut érotiques et tendues, mais qui frisent parfois le ridicule, n’ont en réalité rien d’étonnant. Lespert a en effet reçu l’aval de Bergé, à qui il a donné le beau rôle. Pour le remercier en somme de lui avoir permis l’accès à l’atelier et le droit d’utiliser modèles de robes et dessins originaux. Un précieux soutien qu’il exploite hélas très mal.

    Pour mieux cerner la douloureuse part d’ombre d’YSL, il faudra peut-être attendre l’adaptation de Bertrand Bonello, s’annonçant en principe plus sulfureuse, voire scandaleuse. Elle n’a pas l’approbation du mécène, très en colère de ne pas avoir été consulté au préalable. Il faut savoir que ce dernier détient le droit moral sur l’œuvre d’YSL, son image et la sienne propre.

    L’auteur de L’Apollonide s’est plus particulièrement penché sur la période 1965-1976, pour montrer un homme professionnellement au sommet de sa gloire et de son art, mais qui, victime de ses tourments existentiels, va tomber sur le plan personnel. Cette version devrait sortir le 14 mai, jour de l’ouverture  du 67e Festival de Cannes. Simple coïncidence ?

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 15 janvier.

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