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le blog d'Edmée - Page 462

  • Cinéma: Valeria Bruni Tedeschi se raconte dans "Un château en Italie"

    critique-un-chateau-en-italie-de-valeria-bruni-tedeschi,M110968[1].jpgAprès Il est plus facile pour un chameau...et Actrices, Valeria Bruni Tedeschi livre le troisième volet avec Un château en Italie, toujours largement imbibé de son histoire familiale. Seule femme prétendante à la Palme d'Or cannoise de mai dernier, elle avait été assez logiquement boudée au palmarès.

    Fofolle, loufoque, volontairement choquante, limite hystérique parfois, Valeria alias Louise raconte la maison, le déracinement, sa mère avec qui elle entretient une relation tumultueuse, la perte de son frère adoré décédé du sida en 2006. Une maladie dont il lui a été longtemps pénible de parler.

    Le tout se déroule sur fond à la fois fantaisiste, triste et burlesque d’un monde qui se termine et d’un amour qui commence avec Nathan. Un garçon qui a presque vingt ans de moins qu’elle et dont elle veut désespérément un enfant pour donner à la fois une réponse à l'angoisse de la mort et un sens à son existence.

    Valeria a écrit le scénario avec ses deux complices de toujours Noémie Lvosky et Agnés de Sacy qui, à son image, s’inspirent de la réalité qui les entoure. Toutes trois mettent leur patte, leurs idées, leur imaginaire, leur vision des choses dans cette autopsie d’une famille en crise où se mélangent le réel et le faux, mais qui se veut un cri de vérité. 

    Pas de Carla dans le tableau

    Disons-le tout de suite, sa célèbre sœur Carla, ex-mannequin et chanteuse, n’apparaît pas dans le tableau. Pas de secrets révélés donc sur l’épouse de Nicolas Sarkozy. Ou l’ancien président. Pour la réalisatrice récemment rencontrée à Genève, "Carla n’est pas présente car je voulais raconter l’histoire d’un frère et d’une sœur. La présence d’une autre sœur aurait brouillé le couple". Il faudra se contenter de cette explication un rien sibylline.

    Lorsqu’on lui demande si elle a éventuellement cherché à régler quelques comptes par le biais de cette biographie nombriliste pus ou moins autofictionnelle, aux allures de comédie romantico-dramatique où le drôle alterne avec le tragique, Valeria s’en défend. "Je ne règle pas beaucoup de comptes dans ma vie. Je me confesse, j’avoue des choses. Comme si j’enlevais un voile"

    A l'instar de ses deux films précédents, elle s’entoure de ses proches, faisant jouer Louis Garrel son compagnon d’alors (photo) et sa mère, Marisa Borini, à qui elle a réservé des scènes parfois cruelles. "Elle aime beaucoup tourner. C’est une vraie Rolls. Elle se montre très naturelle. Et comme c’est une pianiste accomplie, elle est également très concentrée",

    La cinéaste aime l’humour. «C’est très agréable. Le rire vous donne de l’oxygène. Il permet non seulement de parler de choses graves mais de les supporter. Ainsi que notre condition humaine. J’essaye d’en faire bon usage dans mon travail. Ce travail, dont elle dit qu’il la rend libre. "Dans la vie je me sens coincée".

    Film à l'affiche dans les salles romande dès mercredi 30 octobre.

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  • Cinéma: "L'expérience Blocher", portrait d'un homme et d'un pays

    bron[1].jpgC’était l’un des films le plus attendu du dernier Festival de Locarno. En raison de la personnalité de son protagoniste bien sûr, mais également suite aux à la polémique provoquée par les critiques socialistes autour de la subvention fédérale allouée à un documentaire sur un politicien de droite.

    Plus précisément le ténor de l'UDC, qui a forcé Jean-Stéphane Bron à se poser quelques questions avant de mener son projet à terme. A commencer par celle-ci? Comment faire le portrait de quelqu’un dont on ne partage ni les idées, ni les méthodes, ni les convictions? Le ràalisateur y répond avec une expérience de cinéma en mettant en place une stratégie, comme dans ses œuvres précédentes.

    La voiture, un poste d’observation

    Il ne propose donc pas une enquête dans cette fable sur le pouvoir à valeur de document, émaillée de clins d’œil au septième art, notamment  (c’est un peu sa limite à cet égard) au célèbre Citizen Kane d’Orson Welles. Il nous livre avant tout un face à face inédit se déroulant essentiellement dans une voiture sillonnant les routes de Suisse..

    Un poste d’observation pour le cinéaste qui raconte de l’intérieur, en voix off et à la première personne l’histoire du tribun zurichois en campagne dès l’automne 2011 pour les élections fédérales. Une façon de s’impliquer dans le processus en créant un hors-champ.

    Un milliardaire et une bête politique

    1410899_pic_970x641[1].jpgAu cours de ce périple rythmé par des discours, des rencontres avec ses partisans, les non familiers de l’homme découvrent la vie de ce fils de pasteur pauvre aux origines allemandes né dans une fratrie de dix, qui va devenir en quelques années et sans état d’âme un industriel milliardaire.   

    Ainsi qu’une bête politique qui a provoqué, contre toute attente, le refus des Suisses d’entrer dans l’EEE en 1992.Le fameux dimanche noir. Et pourtant la star, accédant au Conseil fédéral en 2003 avant d'en être évincée quatre ans plus tard, a exercé une telle influence dans les années 1990 et 2000, qu’elle en profondément a modifié le paysage politique helvétique.

    Ceux qui attendent un opus agressif, à charge, réglant le sort d’un vilain bonhomme à coup de critiques ou de révélations explosives seront déçus. Même si le film ne sert pas la cause de Blocher ou de son parti, Bron conservant une distance critique.

    Pas de pour ou de contre

    Ils n'apprendront rien sur l'homme public dans ce film de cinéaste qui n'avait pas l'intention de faire un pour ou un contre. Mais de boucler en quelque sorte une trilogie commencée avec Le Génie helvétique en 2003 tourné avant la crise économique, Cleveland contre Wall Street (2010) pendant et L’expérience Blocher après. "Le fil rouge est la démocratie à travers un prisme qui est Blocher", explique-t-il.

    oc705009_p3001_176473_4_-36655534[1].jpgEn passant dix-huit mois au contact de l’un des politiciens les plus haïs et admirés du pays, n’a-t-il pas craint de se laisser manipuler? "Non. je ne lui donne pas la parole ». En fait le cinéaste l’en prive en racontant lui-même ce qu’il est et ce qu’il représente. Il rappelle d’ailleurs que le film s’intitule L’expérience Blocher, et non Le système Blocher. "Je raconte mon expérience avec lui. Notre relation n‘a pas évolué".

    Dans l’intimité du tribun et de sa femme Silvia

    Le cinéaste ne révèle pas non plus quelle a été la réaction de son "acteur" en se découvrant dans ce documentaire. "Secret médical", remarque-t-il, se contentant de déclarer qu’il n’a exigé aucun changement. "Tout ce qu’il a demandé à Christoph Blocher il l’a facilement accepté et c’était assez jouissif".

    On pénètre ainsi dans sa maison, dans son intimité, le voyant comme personne ne l’a jamais montré. Insomniaque, en robe de chambre dans son salon, nager dans sa piscine, effectuer quelques mouvements de gymnastique en survêtement, se mettre de la crème sur le visage dans sa salle de bains, ou encore chanter un air d'opéra dans son château de Rhäzüns.

    Sa femme Silvia, qui voyage pratiquement  toujours avec lui, s’est également pliée à une mise en scène pour le moins surprenante. Bron la filme en train de lire dans son lit, à l’hôtel, tandis que son mari travaille à côté…

    La fin d’un homme, d’un règne

    Certains ont reproché au cinéaste de glisser sur la surface, de ne pas avoir réussi à percer ses secrets, son mystère. D’avoir par exemple utilisé la voix off pour meubler, parce qu’il n’en avait pas appris autant qu’il l’aurait voulu.

    "Pas du tout. Encore une fois c’est une expérience, Je n’ai pas posé de questions pour en savoir plus. Je n’ai travaillé qu’avec des sources connues. Je me suis interdit d’aller au-delà. Il s’est livré petit à petit. Au bout d’un an, j’ai découvert qu’il détestait le crépuscule. Il a des angoisses vespérales".

    Et c’est bien le crépuscule d’un homme, la fin d’un règne qu’annonce ce documentaire qualifié de film de fantôme par l’auteur. Et qui, à travers le portrait sombre d'un Blocher finalement montré dans sa solitude, raconte aussi la Suisse. En explorant la part d’ombre qui sommeille en lui et dans le pays.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 30 octobre. 

     

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  • Bâle: nouvelle boulette de Federer, sonné par Delpo le bombardier

    1114030-17617842-640-360[1].jpgC’était inévitable au vu du mal qu’il a eu à venir au bout d’adversaires bien peu prestigieux jusqu’en finale. C’est donc logiquement que Federer a plié à Bâle face, comme l’an dernier, à la redoutable asperge Juan Martin Del Potro.

    La légende a même à peine fait mieux que le Français Edouard Roger-Vasselin, 65e à l'ATP, qui a également tenu tête pendant un set à la tour de Tandil.

    Le géant au sourire si doux a avoué, en recevant son trophée, qu’il était très content de jouer contre le maestro. Et pour cause, il n’arrête plus de le battre…

    A part ça, je ne vous cacherais pas que je reste très inquiète quant à la participation de Rodgeur aux Masters de Londres. Certes il faudrait un hyper malheureux concours de circonstance pour qu'il n'en soit pas, mais avec la calamiteuse saison de notre gloire nationale, le contraire ne me surprendrait pas vraiment.

    Aussi peu en tout cas que les élucubrations du duo infernal Dupuis-Rosset. Il a frappé encore plus fort que d’habitude me semble-t-il. Je ne vous raconte pas par exemple les vociférations du tandem fou, portant aux nues le roi Federer qui rencontrait pour la première fois, en quarts de finale, son double, le Bulgare Dimitrov. A la fin de la rencontre, j'avais juste l’impression que le Bâlois avait remporté son dix-huitième Grand Chelem, avec de surcroît la paire Nadal-Djokovic unie pour le terrasser de l'autre côté du filet!

    Sans compter que dès lors, nos deux comiques voyaient l’idole helvétique avec son sixième titre rhénan en poche. Las, à peine avaient-ils installé le phénix sur le trône qu’il a failli s'en faire chasser par le modeste Canadien Vasek Pospisil. Et en fut donc rudement finalement écarté, sonné par les coups de canon du  bombardier argentin.

    En passant, le jeune Grigor en a ras la raquette d’être réduit à servir de miroir à son illustre aîné. "Bien sûr, nous avons quelques similarités dans le jeu. Je suis flatté qu’on me compare à lui et en fait je trouvais ça sympa au début. Mais avec le temps, j’ai réalisé qui j’étais. J’essaie donc de construire mon propre style. Quand je suis sur le court, je frappe mes propres coups. J’espère que c’est ce que tout le monde retiendra." Oui. Malheureusement, il eût mieux fallu en l’occurrence pour Baby Fed d’avoir ceux de Daddy Federer!

    Pour en revenir à la perruche et son consultant Rosset, on peut dire qu’ils ont de la suite dans les idées. Surtout le grand Marc, martelant en gros et à l’envi que le Guillaume Tell du tamis devait absolument marquer ses jeux de service pour avoir une meilleure chance de s’en sortir. Une telle science dans le domaine, ça vous laisse carrément baba. 

    Sans oublier de répéter cent fois que Del Potro n’avait que trois raquettes à disposition, ce qui est tout bonnement incroyable pour un cinquième joueur mondial, plus ou moins 200 fois qu’il fallait s’en méfier en dépit de ses airs parfois nonchalants, près de 300 fois que Federer n’avait quand même pas perdu son tennis en six mois et pas loin de 400 fois qu’un match risquait de tourner à chaque instant... Je vous assure que j’exagère à peine.

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