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le blog d'Edmée - Page 467

  • Cinéma: "Gloria" révèle la pétillante actrice chilienne Paulina Garcia

    images[2].jpgAlors que ses enfants ont quitté la maison, Gloria, une divorcée de 58 ans refuse la solitude. Attachante, pétillante, débordante de vie, pleine d’humour, elle sort dans des fêtes et des soirées dansantes pour célibataires.

    L’esprit large, elle multiplie les aventures sans lendemain. Des rencontres généralement décevantes et qui ne suffisent pas à remplir le vide. Jusqu’au jour où elle rencontre Rodolfo, un ancien officier de marine. Ils vivent une passion intense…

    Gloria, un clin d’œil à Cassavetes signé du Chilien Sebastian Lelio, notamment auteur de Navidad, sélectionné à  L Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2009 et d'El ano del tigre, en compétition à Locarno deux ans plus tard, avait emballé en février le public et les critiques lors de la Berlinale. Son héroïne, Paulina Garcia, avait décroché l’Ours d’argent de la meilleure actrice. "Un moment inoubliable".

    De retour au Tessin en août dernier, le cinéaste a sans surprise pareillement conquis les spectateurs de la Piazza Grande, à l’image de son actrice. Pulpeuse et charmante, plus jeune que dans le film mais plus Gloria que nature, elle a un petit côté Meryl Streep, à laquelle on a tendance à la comparer. "C’est flatteur, car c’est une personne d’une grande rigueur qui à mon avis ne s’est pas trop laissé happer par Hollywood. Mais j’aimerais surtout lui ressembler pour les rôles qu’on lui offre... Et l’argent qu’elle gagne", ajoute-t-elle en riant.

    Un rôle sur mesure

    Paulina Garcia, qui porte cette comédie douce-amère sur ses épaules, se sent proche de son personnage. Normal, le rôle a été concocté pour elle. Du sur mesure ne correspondant toutefois ni à son histoire, ni à sa vie. D’où un processus de création en amont qui a duré deux mois pour mieux se glisser dans la peau de Gloria."J’ai beaucoup travaillé avec Sebastian Lelio et son coscénariste Gonzalo Maza. On se promenait dans Santiago, on échangeait des informations. J’ai également participé à l‘écriture des dialogues.

    Ce qui n’a rien d’étonnant. Professeur de performances pour les jeunes à l’université, Paulina Garcia est surtout une comédienne de théâtre très respectée qui fait également de la mise en scène. "Le théâtre c’est ma maison. C'est à que je me suis formée". Active à la télévision, elle a notamment commencé il y a quelques mois le tournage des Archives du cardinal, douze chapitres sur l’institution catholique où elle incarne une journaliste très connue. Mais elle espère que Gloria lui ouvrira plus souvent désormais les portes du grand écran.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 novembre.



     

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  • Cnéma: "La Marche", pour lutter contre le racisme

    La-Marche-Photo-du-film-01[1].jpgIl avait secoué la société française à l’époque. Mais cet événement majeur est resté aux oubliettes pendant trente ans, habilement récupéré par SOS-Racisme. Et pourtant, le 15 octobre 1983, un petit groupe de jeunes immigrés partaient de Marseille pour rallier Paris, exigeant  l’arrêt des crimes racistes gangrénant le pays, tout en réclamant l’égalité et la justice.

    En parallèle avec de nombreuses commémorations de cette Marche pour l’égalité et contre le racisme, plus tard appelée Marche des Beurs, Nabil Ben Yadir apporte sa pierre avec son film retraçant librement cette aventure hors du commun et sobrement intitulé La Marche.

    Suite à des affrontements dans la cité des Minguettes à Vernissieux, un jeune d’origine maghrébine est blessé par un policier. Le climat est à la haine grandissante, tandis que le Front National remporte les élections partielles à Dreux. Face à l’intolérance trois jeunes et un prêtre décident d’organiser, rejoints par une quarantaine de militants, la fameuse épopée pacifiste de mille kilomètres. Pour tenter, au travers de nombreuses péripéties, de faire passer leur message.

    Avec l’insuccès que l’on constate aujourd’hui. Trente ans après, peut-on ranimer la flamme des Minguettes? Jusqu’ici, le moins qu’on puisse dire c’est que le sujet demeure tristement actuel. Il suffit de considérer ce qui se passe dans l’Hexagone entre les agressions homophobes, la ministre noire de la Justice Christiane Taubira insultée, sans oublier la montée inquiétante du FN. Et pas seulement dans les sondages.

    Autant de raisons supplémentaires d’aller voir La Marche au-delà de toute considération sur la qualité cinématographique de l’opus, tant Nabil Ben Yadir s’manifeste son espoir et sa volonté de faire évoluer les comportements. Avec pour le soutenir ses comédiens Tewfilk Jallab, Olivier Gourmet, Vincent Rottiers. Et quelques apparitions de Djamel Debbouze en pièce rapportée parfaitement inutile, sinon pour donner dvantage de visibilité à l’histoire en raison de son image ultra-médiatique. Dommage.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 27 décembre.

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  • Cinéma: "La Vénus à la fourrure", un huis-clos sulfureux signé Polanski

    venus_fourrure[1].jpgAprès le virtuose Carnage où s’affrontaient deux couples de bobos au bord de la crise de nerfs dans un appartement newyorkais, Roman Polanski privilégie à nouveau le huis-clos avec La Vénus à la fourrure. Son dernier film fondé sur la mise en abyme, est adapté de la pièce éponyme de David Ives, elle-même inspirée du roman de Leopold von Sacher-Masoch.

    Sur une musique d’Alexandre Desplat, l’intrigue se déroule dans un théâtre parisien désert que Thomas, fatigué d’auditionner de mauvaises comédiennes s’apprête à quitter, quand l’en empêche Vanda, soudain surgie tel un ouragan. 

    Arrivée en retard, trempée comme une soupe, trop maquillée, délurée, grossière, elle incarne tout ce que Thomas, intello misogyne, déteste. En bref une grosse erreur de casting pour le caractère principal qu'il recherche.  Mais Thomas, séduit malgré lui, la laisse pourtant tenter sa chance. Et comme prévu on découvre petit à petit qu'il ne faut surtout pas se fier aux apparences, Vanda se métamorphosant sous ses yeux et les nôtres en une femme très cultivée.

    Non seulement, elle connaît les grands auteurs, mais saisit parfaitement le personnage qu’on lui demande d’interpréter et sait son texte sur le bout des doigts. Complètement tourneboulé, Thomas passe de l’attraction à l’obsession. Sinon à la sidération. D’autant que la créature aux faux airs de marchande de poisson révèle un corps de rêve.

    Une réflexion sur le pouvoir

    Avec ce face à face sadomaso à la fois sulfureux, drôle souvent jubilatoire où les rapports de force s’inversent, Polanski le manipulateur propose une réflexion sur le pouvoir. Au départ c’est le metteur en scène hautain qui le détient, mais au fur et à mesure de l’intrigue, c’est la comédienne, d’abord humiliée, qui le prend. Avec une jouissance en forme de petite revanche sur la vraie vie pour Emmanuelle Seigner (photo) qui partage l’affiche avec Mathieu Amalric. Et qui lançait à Cannes où le film figurait en compétition: "Le sadomasochisme je connais, je travaille au théâtre! ".

    Et puisqu’on parle des protagonistes, le réalisateur leur doit évidemment la réussite de cette relecture critique et féministe au dispositif brillant et à la mise en scène impeccable. Excellente, Emmanuelle Seigner est craquante avec sa façon unique de passer de la plus grande vulgarité à la sensualité torride.

    Offrant une grande ressemblance physique avec Polanski, Mathieu Amalric est parfait dans son rôle de metteur en scène énervé et d’une rare prétention, passant à l’insu de son plein gré du dominant au dominé.   

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 27 novembre. 

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