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Cinéma: "Mandela:un long chemin vers la liberté", l'épopée d'une icône

Idris-Elba-as-Nelson-Mand-008[1].jpgDeux semaines à peine après la mort de Nelson Mandela, annoncée le soir même de la première à Londres, sort le film qui lui est consacré. Signé Justin Chadwick, il est adapté de l’autobiographie de l’icône du combat anti-apartheid et rappelle les grandes heures de "Madiba", de sa naissance à la campagne dans la famille royale des Thembu à son incroyable élection à la tête de la République sud-africaine,  le 9 mai 1994.

Tout a été dit lors du décès du père de la nation arc-en-ciel. On rappellera en quelques lignes qu’il commence par  s’établir à Johannesburg, ouvre le premier cabinet d’avocats noirs et milite au sein de l’ANC (Congrès national  Africain) dont il est l’un des leaders.  D’abord adepte de la non-violence, il passe dans la clandestinité et prône la lutte armée en réaction aux massacres de la population dans les townships.

Arrêté, il passe 27 ans en prison dont 18 dans l’inhumain pénitencier de Robben Island. De sa minuscule cellule, il poursuit sa révolte, soutenu par sa femme Winnie avant d’être libéré par le président De Klerk, d’accéder à son tour à la tête de l’Etat et d’entamer un processus de réconciliation  entre Blancs et Noirs.

Révolutionnaire, prisonnier, président, c’est le parcours exceptionnel en forme d’épopée que nous propose Justin Chadwick dans Mandela: un long chemin vers la liberté. Un biopic honnête, respectueux, à vocation pédagogique louable, mais trop conventionnel et principalement dédié à l’édification du symbole. Bien que l’auteur ne fasse, il est vrai, pas un saint de son héros tutélaire. Reste qu’en dépit du portrait intime et émouvant qu’il en brosse, le réalisateur ne porte pas véritablement sur lui un regard  personnel.

61e37e22a277bef2c49c3974bcc44194[1].jpgIl se contente par ailleurs d'effleurer ses rapports complexes avec Winnie (Naomie Harris photo), animée contrairement à Nelson d’un esprit de revanche, tout comme il survole la question de l’apartheid et escamote les relations honteuses entre l’Afrique du Sud ségrégationniste et nombtre de pays occidentaux.

On salue en revanche la performance du charismatique acteur britannique Idris Elba, qui rentre complètement et avec ferveur dans la peau de son personnage, sans pour autant le singer. Particulièrement dans le Mandela jeune et jusqu’aux trois quarts du film.

Son interprétation est toutefois un rien gâchée par un maquillage grossier lorsqu’il vieillit, lui faisant une sorte de masque de cire à cheveux blancs auquel  il faut s’habituer. Force est alors de constater que la prestation d'Idris Elba ne vaut pas, dans cette dernière partie, celle de Morgan Freeman dans l’Invictus de Clint Eastwood. 

On ne  recommandera pas moins ce long-métrage sur le destin d’un homme exceptionnel, devenu l’âme de l’Afrique et la conscience du monde.

Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 décembre.


 

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