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le blog d'Edmée - Page 391

  • Cinéma: "Der Kreis", exception gay dans le Zurich des années 50

    2348_230512_the-circle46[1].jpgAprès un Teddy Award et le prix du public à la Berlinale, le docu-fiction de Stefan Haupt a été choisi par la Suisse pour la course à l’Oscar du meilleur film étranger. 

    Der Kreis se déroule dans le Zurich des années 50. Tout en nous laissant pénétrer dans l’une des premières communautés de libération des homosexuels, le film est centré sur le couple formé dans la vraie vie par Röbi Rapp, garçon extraverti coiffeur le jour, artiste travesti la nuit, et Ernst Ostertag, issu d’une famille psychorigide, enseignant dans une école de filles et redoutant de s’assumer. 

    Ces deux hommes de milieux différents tombent fous amoureux lors de leur rencontre au sein de la revue gay trilingue «Der Kreis-¬Le Cercle- The Circle», publication unique au monde et seul réseau du genre fondé en 1940 à avoir survécu au régime nazi.

    N’ayant pas l’équivalent du redoutable paragraphe 175 allemand et ne pénalisant donc pas les relations homosexuelles adultes, la  Suisse constituait une exception en Europe, sinon une sorte d'Eldorado pour le milieu. Le cercle était distribué anonymement à quelque 2000 abonnés, dont 700 à l’étranger, avec l’accord de la censure helvétique.

    Mais cette terre de liberté même relative, s’est brutalement heurtée au durcissement conservateur, trouvant un écho au niveau fédéral. En 1957, un meurtre sordide déclenche une campagne médiatique homophobe. Acharnement policier, humiliations, menaces et dénonciations finisssent par avoir la peau du magazine dix ans plus tard, tandis que les homosexuels zurichois ou soupçonnés tels, devinrent les victimes d’une répression violente.

    Apogée et déclin de la revue

    Tout en luttant avec force et courage pour vivre leur passion, Röbi et Ernst assistent à l’apogée et au déclin du Kreis, dont les membres organisaient de grandes soirées de danse et de chansons dans un club underground, le Theater Neumarkt, attirant les gays d'Europe, voire d’Outre-Atlantique.

    images[2].jpgEntre fiction et documentaire, l’opus rendant compte d’une dure bataille pour les droits humains, est émaillé de passionnants documents d’époque et de témoignages des deux principaux protagonistes (photo) qui furent, dans les années 1990, le premier couple homo suisse officiellement marié.

    La  réussite du film, qui tient surtout à son sujet mais également au jeu des deux comédiens jouant Röbi et Ernst (Sven Schelker et Mathias Hungerbühler), renvoie aux progrès réalisée n Occident dans l'ouverture des esprits mais également à ce qui se passe aujourd'hui dans de nombreux pays, où les choses virent à la tragédie. Il montre également qu’il faut toujours se battre pour conserver des libertés jamais définitivement acquises. 

    Les membres du Cercle se trompaient lourdement en imaginant que la société des fifties était mûre pour octroyer les mêmes droits aux couples de même sexe. Il suffit de penser à la « Manif pour tous » qui continue à mobiliser en France en dépit de la loi Taubira.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 novembre.

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  • Finale de la Coupe Davis: la Suisse traumatisée au chevet de Rodgeur

    Roger-Federer-and-Stanislas-Wawrinka-img17138_668[1].jpgTandis que les Français se désolent plus ou moins pour la forme, c’est le cauchemar dans les chaumières helvétiques, traumatisées depuis dimanche soir par l'option inouïe, impensable, bref tragique de la gloire nationale de ne pas jouer la finale des Maîtres à Londres, pour cause de dos en compote. Laissant ainsi Djokovic rafler le trophée sans combattre.

    Certains esprit chagrins me rétorqueront que l’abandon de la légende n’a pas changé grand-chose sinon rien au résultat, mais quand même, il y a toujours un petit doute…

    L’important n’est pourtant pas là. Le choc fut d‘autant plus grand qu’outre quelques non-participations logiques à des Masters 1000 pour alléger son calendrier, je crois bien que le seul forfait du Suisse sur place eut lieu à un tournoi de Bâle, en raison d’une douloureuse plante de pieds.

    Mais ce fut au début de l’épreuve et non à son terme. D’où l’immense chagrin qui perdure et la véritable terreur de voir également l’orchidée noire renoncer à s’aligner contre les «mousquetaires» français en finale de la Coupe Davis vendredi prochain. Alors, info ou intox ? Du coup, chacun y va de son analyse pour décréter si oui ou non on verra cette image (photo).

    Les plus pessimistes, convaincus que le mal est profond et, n’en supportant les conséquences funestes choisissent la solution extrême en s'imaginant carrément quitter ce bas-monde…. Les plus optimistes estiment au contraire que le mythe n’est pas si atteint que ça, et fait simplement preuve de la plus élémentaire sagesse en ayant refusé de courir deux lièvres à la fois. 

    Entre les deux il y a les aficionados de Wawrinka, à un mini-poil de pouvoir disputer le duel ultime, qui manifestent de la mauvaise humeur à l’égard du maestro. Du genre c'est moche Rodgeur, tu as déjà remporté la chose cinq fois, tu as peiné un max, tu t’es grilles pour le Saladier et à cause de toi on va boire la Coupe jusqu’à la lie.

    Autrement posé, tu aurais bien pu laisser ton pote en forme le jouer, ce match au sommet. Il n'est en effet pas aberrant de penser que Sa Grâce n’’était pas au mieux étant donné la façon invraisemblable dont il était malmené par le Vaudois, saigné à blanc la veille par l’implacable Dracula des courts.

    Mais regardons la chose différemment. Si Federer un chouïa diminué avait lutté jusqu’au bout, juste histoire d'empêcher Stan de se défoncer à mort pour des prunes contre Novak et d’arriver à Lille plus grillé qu’un steak chez les Rosbifs? Et décidé de déclarer forfait ensuite pour conserver un maximum de chances à chacun chez Martine Aubry? Preuve certes d’un patriotisme exacerbé de la part du génie peu coutumier du fait. Mais sait-on jamais?  

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  • Masters de Londres: Djokovic atomise Wawrinka. C'était couru, sauf pour nos comiques de la RTS!

    images[1].jpgDepuis le début du tournoi londonien, Marc Rosset et son pote Pascal Droz n’avaient pas de mots assez durs pour fustiger les piètres performances des prétendus cadors du tamis.

    Piaffant d'impatience, ils attendaient donc The rencontre de l’épreuve, qui devait enfin mettre aux prises deux vrais as, se craignant l’un l’autre de surcroît.

    Une finale avant la lettre, salivaient nos comiques de la RTS, avec un Wawrinka complètement retrouvé face à Berdych et qui avait toutes les chances de flanquer la pâtée à Djokovic. Tirant même des plans sur la comète à partir de sa victoire virtuelle, ils évoquaient carrément la présence du Vaudois en finale!

    Personnellement, je vous disais hier que j'espérais juste voir ce dernier marquer quelques jeux, suite à la démonstration de son adversaire face à Cilic. Taratata. Pour le duo de choc, tous les ingrédients étaient réunis pour assister à un match fantastique.

    Et celui-ci avait à peine commencé que nos deux comiques, sûrs de leur analyse, se frottaient déjà les mains en voyant le Suisse prendre le service du Serbe. Pourtant depuis le temps, ils devraient le connaitre, ce brave Stanislas. Dracula ne tardait en effet pas à se reprendre pour remporter facilement le premier set, et continuait à fesser impitoyablement son rival d'opérette pour boucler l’affaire en deux petites manches tricotées de main de maître.

    Du coup nos fanfarons gênés aux entournures n’avaient plus qu’à rabattre leur caquet devant l’inexistence crasse de leur idole, largement en-dessous de mes pronostics les plus pessimistes. Le grand blond tentait juste encore de se justifier, en nous racontant soudain que Wawrinka étant en pleine reconstruction de son tennis, on ne pouvait guère s’attendre à autre chose... Tandis que Droz noyait le poisson en regardant ailleurs, parlant du programme sportif et des réjouissances de la Coupe Davis.

    Mais le cœur n’y était plus. Car inutile de se le cacher. Rien n’a changé au pays du rosbif. On a simplement  vécu, pour plagier un quotidien sportif français, une autre rencontre aussi excitante qu’une réunion Tupperware. Ou plutôt nettement moins sexy...

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