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le blog d'Edmée - Page 389

  • Festival de Cannes: Woody Allen séduit avec "L'homme irrationnel"

    l_homme_irrationnel_6732.jpeg_north_780x_white[1].jpgAvec Woody Allen dans les parages, c’est le pilonnage d’orteils garanti. Règle respectée. La foule des grands jours se pressait pour assister à la conférence de presse du cinéaste culte, venu présenter hors compétition L’homme irrationnel en compagnie d’Emma Stone, mais sans Joaquin Phoenix, l’autre tête d’affiche.

    A l’occasion du show bien rôdé du quasi octogénaire, on a ainsi appris que cet opus pourrait être le dernier. Sans doute une blague. Il a également déclaré que s’il pouvait refaire ses films il les referait tous, que son projet de série était beaucoup plus difficile qu’il ne le pensait, espérant du coup qu’il ne lui vaudra pas une honte cosmique. Enfin il avouait que jeune, il était péniblement ennuyeux. Rien de très nouveau sous le soleil, donc.

    Aussi revenons-en plutôt à son dernier métrage, qui a séduit la Croisette. Et moi aussi. Abe Lucas, prof de philo moralement et physiquement à la ramasse, débarque sur le campus universitaire d’une petite ville américaine. Cet alcoolique désabusé et bedonnant entame une liaison avec une collègue en manque de sexe, Puis avec une brillante étudiante, irrésistiblement attirée par cet homme torturé qui a perdu foi en l’existence.

    Joie de vivre retrouvée dans le crime

    On a un peu de mal à y croire, lui aussi et d’ailleurs il ne nage pas pour autant dans le bonheur. Mais miracle, au hasard d’une conversation entendue dans un café mettant en cause un juge odieux, Abe retrouvera une raison et une joie de vivre dans le meurtre de ce vilain personnage. Histoire de ramener un rien de justice dans un monde corrompu.

    On n’ira pas jusqu’à prétendre qu’il s’agit du meilleur film du maestro new-yorkais, mais on aime cette petite comédie qui vire au polar, divertissante, sans prétention, où il traite avec légèreté, spiritualité, ironie et un poil de cynisme du sens de la vie. En soulevant des questions existentielles et métaphysiques avec Kant, Hegel ou Sartre pour lui prêter main forte. Les comédiens font le reste. Emma Stone est charmante et Joaquin Phoenix, nouveau dans l’univers allénien, assume avec décontraction son imposant tour de taille et son penchant pour la bouteille.  

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  • Festival de Cannes: film choc, "Le fils de Saul" secoue la Croisette

    A Cannes on ne craint pas le grand écart, on le provoque. Entre la déferlante explosive de Mad Max et L'homme irrationnel, comédie de genre de Woody Allen, tous deux présentés hors compétition, le festival proposait en concours Le fils de Saul, premier film du Hongrois Laszlo Nemes qui évoque l’extermination des juifs d’Europe.

    Octobre 1944, camp de la mort d’Auschwitz. Juif hongrois, Saul Ausländer est membre d’un des Sonderkommandos, formés de déportés plus costauds que les autres, recrutés par les nazis et forcés de les assister dans la macabre mise en œuvre de la solution finale. Avec d’autres prisonniers,  Saul  fait descendre les juifs des convois, les conduit jusqu’aux chambres à gaz où il les pousse après les avoir obligés à se déshabiller.

    Il est en train de travailler dans un crématorium quand, au milieu d’innombrables cadavres, il croit reconnaître celui de son fils. Tandis que son Sonderkommando prépare une révolte, il est obsédé par l’idée de sauver l’enfant des flammes, de préserver son corps, et de trouver un rabbin pour lui offrir une vraie sépulture. Cette quête a apriori dérisoire en des circonstances aussi atroces représente pourtant un acte ultime de résistance dans cet enfer concentrationnaire. Une petite lueur d’humanité dans la nuit la plus noire.

    Traitement radical pour un travail de mémoire

    Nemes a choisi la fiction pour plonger le spectateur dans l’innommable quotidien de son héros, interprété par l’impressionnant Réza Röhrig (photo). Mais il prend soin d’éviter toute complaisance. S’arrêtant aux portes des chambres à gaz, il laisse l’horreur des exécutions massives hors champ ou la suggère par des images floues. D’un bout à l’autre, s'en tenant au point de vue de Saul et ne montrant que ce qu’il regarde, il s’applique à suivre les déplacements de cet homme évoluant tel un zombie entre les fours et les fosses communes, uniquement préoccupé par l’impossible mission qu’il s’est donnée.

    Un travail de mémoire pour les générations futures que ce film choc au traitement radical, à l’esthétique sépulcrale. Et une immersion dans l’insoutenable qui vous secoue et vous laisse sonné à l’issue de la projection. On parle déjà de sa présence au palmarès.

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  • Festival de Cannes: "Mad Max:Fury Road", féministe et écolo...

    mad-max-fury-road-charlize-theron[1].jpgDu bruit, de la violence, de la fureur, bref du convenu pour Mad Max:Fury Road, le quatrième volet de la fameuse saga qui était censé faire l’événement hors compétition à Cannes ce jeudi de l’Ascension comme sur tous les écrans du monde, en célébrant le retour du héros incarné dès 1979 par Mel Gibson. Si ce dernier a rendu les plaques, l’inoxydable Australien George Miller demeure en revanche aux commandes pour nous plonger dans un univers post-apocalyptique où il n’y a plus de loi, d’electricité et surtout d’eau potable. La nourriture se fait rare et l’air est gravement contamné. 

    C’est ainsi qu’une poignée de survivants se lance dans une lutte échevelée contre Immortan Joe, un seigneur de guerre sanguinaire qui fait régner la terreur avec une bande de dégénérés sur cette terre aride. Résultat, un film d’action visuellement assez décoiffant avec une dose raisonnable d’effets spéciaux, mais une débauche d’explosions et de fusillades, ponctuant une interminable et épuisante course poursuite. Même pimenté de cascades spectaculaires, c’est d’un fatigant ce Mad Max!  

    Musculeux et peu bavard, Tom Hardy se glisse laborieusement dans le perfecto usé du héros, ex-policier hanté par l’idée de n’avoir pas pu sauver les siens et devenu justicier du désert. A ses côtés une Charlize Theron, alias Furiosa, tout aussi taiseuse, méconnaissable en guerrière impitoyable, le crâne rasé et le visage plein d'huile de vidange, conductrice bien que manchote d'un redoutable d’un poids lourd façon blindé. 

    Cette rebelle tient à gagner la Terre Verte et s’enfuit avec les cinq épouses reproductrices d’Immortan Joe, au grand dam de ce débile décidé à récupérer son bien. Furiosa fait d’ailleurs carrément la pige à Max question tête d’affiche. Si on ajoute la bataille pour l’eau à ce dernier volet, voilà qui lui donne carrément un coté féministe et écolo!
     

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