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le blog d'Edmée - Page 388

  • Festival de Cannes: une armada européenne à l'assaut de la Palme d'or

    68eme-Festival-du-Film-Cannes-affiche[1].jpgDans quelques semaines commencera la célèbre grand-messe de la pellicule. Et cette 68e édition du Festival de Cannes sera belle, nouvelle, formulant des hypothèses, prenant des risques et disant des choses sur l'état du cinéma en matière de création mondiale. C’est en tout cas ce qu’en pense son Délégué général Thierry Frémaux, aux manettes de la conférence de presse en compagnie du nouveau président Pierre Lescure.  
     
    Sous le regard d’Ingrid Bergman à qui l’affiche est consacrée, le concours réserve une très large part à l'Europe. A commencer par les Français. Au nombre de quatre: Jacques Audiard (Dheepan), Stéphane Brizé (La loi du marché) Valérie Donzelli  (Marguerite et Julien), Maïwenn ( Non Roi). L'Italie est également bien représentée avec trois auteurs,  Nanni Moretti (Mia Madre), Paolo Sorrentino (La jeunesse) et Mattteo Garrone (Le conte des contes).
     
    On reste sur le Vieux Continent avec le Grec Yorgos Lanthimos (The Lobster), l'une des oeuvres les plus originales et mystérieuses toujours à en croire Thierry Frémaux. L'opus devrait donc provoquer de vifs échanges sur la Croisette, à l'image de Le fils de Saul du Hongrois Laszlo Nemes, traitant de la vie d'un homme dans un camp de concentration. Sans oublier le Norvégien Joachim Trier, un quadra qui monte et propose un thriller explosif avec Louder Than Bombs.
     
    Du travail pour le jury des présidents Coen

    Parmi les autres prétendants à la récompense suprême, trois Asiatiques habitués du lieu, Hou Hsiao Hsien (The Assassin) Jia Zhang-Ke (Mountains May Depart) et Hirokazu Kore-Eda (Notre petite sœur). Les Américains, eux, ne sont que deux à défendre leurs couleurs. Gus Van Sant, Palme d’or pour Elephant en 2003, revient avec The Sea Of Trees, très attendu dans la mesure ou le grand réalisateur s’est assuré la collaboration de l’excellent et oscarisé Matthew McConaughey.

    De son côté, dix-sept ans après Velvet Goldmine, Todd Haynes s'aligne à nouveau dans la course à la Palme d'or avec Carol, adapté de Patricia Highsmith. Il met en scène une riche New-Yorkaise mariée qui rencontre une jeune vendeuse et lui propose un voyage. Elles tombent follement amoureuses.  
    La liste comptant pour l’instant dix-sept métrages est notamment complétée par Sicario du Québecois Denis Villeneuve et MacBeth de l'Australien Justin Kurzel. Du travail en perspective pour le jury -avec pour la première fois à sa tête deux présidents les frères Joel et Ethan Coen- appelé à choisir le lauréat parmi une vingtaine de métrages. 
     
    Plein de stars attendues

    C'est la réalisatrice française Emmanuel Bercot qui ouvrira ce prometteur  cru 2015 avec La tête haute où elle  aborde les questions sociales. Cela permettra à sa tête d'affiche, la reine Catherine Deneuve, de fouler la première le tapis rouge avant de monter les célèbres marches du Grand Théatre Lumière.

    catherine-deneuve-et-emmanuelle-bercot[1].jpgElle est l'une des nombreuses stars attendues pour la célèbre grand-messe de la pellicule en compagnie de Marion Cotillard, Léa Seydoux, Isabelle Huppert, Cate Blanchett, Charlize Theron, Naomi Watts, Tom Hardy, Benicio del Toro, Michael Caine, Matthew McConaughey ou Vincent Lindon.
     
    Le film d'Emmanuelle Bercot est proposé hors compétition, à l'instar d'Irrational Man de Woody Allen (qui ne fera hélas pas le voyage à  Cannes) et de Mad Max: Fury Road de George Miller. Trente ans après, c'est le retour du héros de la saga mythique incarné par Tom Hardy et entré dans la légende sous les traits de Mel Gibson. En séances spéciales on verra Amnesia de Barbet Schroeder, Oka de Souleymane Cissé, Une histoire d'amour et de ténèbres de Natalie Portman  (en principe présente sur la Croisette pour ses débuts derrière la caméra) et Asphalte de Samuel Benchetritt.
     
    Deux mots sur le volet Un Certain regard, riche d'une quinzaine de films. Son jury est présidé par Isabella Rossellini. La fille d'Ingrid Bergman, très émue par le choix de sa mère en tant qu'égérie du festival, participera à l'hommage qui lui est  rendu, en assistant à la projection du documentaire, Ingrid Bergman in Her Own Words, signé Stig Björkman et projeté dans le cadre de Cannes Classics. Elle lancera également Ingrid Bergman Tribute, célébrant le centenaire de la naissance de la célèbre actrice suédoise.
     
    De son côté le Mauritanien Abderrahmane Sissako, grand poète de l'Afrique qui avait créé la plus forte des émotions et séduit la critique internationale l'an passé avec Timbuktu, fera son retour  en chef du jury de la Cinéfondation et des courts-métrages.
     
    Lambert Wilson reconduit 
     
    A signaler enfin que si le Festival est marqué par une série de premières, comme on le voit notamment en compétition avec les Valérie Donzelli Stéphane Brizé, Denis Villeneuve, Joachim Trier, ou Yorgos Lanthimos qui font leurs premiers pas dans la prestigieuse section, il compte aussi sur les valeurs sûres. Et pas seulement chez les concurrents.
     
    C'est ainsi que L'élégant Lambert Wilson, qui avait si bien fait le job en 2014, va reprendre son rôle de maître de cérémonie. En smoking et nœud pap, Il accueillera les présidents Joel et Ethan Coen  le 13 mai et animera la soirée de remise des prix le 24 mai.

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  • Masters de Monte-Carlo: pour Federer et Wawrinka, c'est la Bérézina!

    000_par8148922[1].jpgCela valait bien la peine de s’extasier follement sur la performance des deux Helvètes "de choc" contre des quasi manchots lors de leur entrée au tournoi de Monte-Carlo qualifiée de tonitruante, pour les retrouver piteusement au tapis au tour suivant.

    A commencer par Wawrinka, honteusement balayé en 55 minutes par le Bulgare Dimitrov. Remarquez qu’en ce qui concerne le Vaudois, c’était chronique d’une défaite annoncée après ses éliminations tout aussi précoces, sinon avantage à Indian Wells et Miami.

    Ce troisième échec se révèle des plus fâcheux dans la mesure où le Suisse, déjà rejoint par Cilic au classement, risque d’être purement et simplement éjecté du top 10 dès samedi, au cas où Dimitrov se retrouverait dans le dernier carré.

    Bref, si je m’attendais hélas à ce nouveau revers cuisant, je cultivais en revanche l’espoir fou de regarder Federer l’emporter sur Monfils dans le second match du jour. Mais funérailles, alors que la légende semblait avoir la rencontre en main, elle s’est également lamentablement effondrée en deux sets, face au Français.

    Réputé fantasque et inconstant, ce dernier trouve souvent moyen d’oublier ses errements coupables lorsqu’il bataille contre le maestro, incontestablement sa proie préférée. Comme quoi la victoire du chasseur tricolore en Coupe Davis en novembre n’avait pas grand-chose à voir avec un éventuel dos en compote du Bâlois.

    imagesG20GB316.jpgJe tente courageusement de me remettre de cette double et douloureuse épreuve en imaginant que nos empotés actuels de la raquette ont éventuellement des chances de se refaire une santé au Masters de Madrid où Stan s’est planté illico presto l’an passé, et où Rodgeur n’a pas joué pour cause de jumeaux à l'horizon. 

    Ainsi qu’’à celui de Rome, où l’un et l’autre n’ont pas réussi à atteindre les quarts de finale. Sans parler de Roland Garros, la Bérézina pour Wawrinka et un parcours miteux pour Federer, éliminé en huitièmes de finale par le Letton Gulbis. D'ou une foule de points à engranger. 

    Malheureusement, quand je lis que Wawrinka ne savait pas où il était, en tout cas pas sur le court, et que Federer ne sentait en gros ni son service ni son coup droit, je me dis que je peux remballer mes illusions aussi sec!

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  • Grand écran: John Boorman retrouve ses 18 ans dans "Queen and Country". Un bijou

    424384.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgAprès avoir raconté son enfance à Londres en plein Blitz dans Hope and Glory (1987), John Boorman reprend le fil de son récit autobiographique 27 ans après. A 81 ans, le réalisateur retrouve ses 18 ans dans Queen and Country sous les traits de son alter ego Bill Rohan.

    Nous sommes en 1952, l’année du couronnement d’Elizabeth II. Alors qu’il entrevoit une idylle avec une jolie cycliste, Bill quitte son île sur la Tamise et sa famille aussi attachante que drôle pour faire ses deux ans de service militaire. Il se retrouve dans un camp d’entraînement, ne sera pas envoyé en Corée, mais doit former à la dactylographie des recrues en partance vers le front asiatique.

    Passionné de cinéma, Bill ne tarde pas à trouver un super pote en la personne de Percy Hapgood, autre fan de la pellicule doublé d’un boute-en-train fumiste et amoral. Tout en cherchant l’âme sœur en ville pendant leurs permissions, nos deux fripouilles allergiques à l’autorité se liguent pour casser le sadique et psychorigide sergent-major Bradley, qui s’ingénie à leur pourrir la vie.

    Pendant ces deux ans finalement plutôt joyeux (logique dans la mesure où on se souvient en général du meilleur), on navigue entre la découverte de l’amitié, de l’amour, la drague romantico-burlesque, les deux bidasses se faisant la courte échelle pour espérer voir par la fenêtre les filles en tenue d’Eve, et les cocasseries de la vie en caserne. Des scènes le plus souvent jubilatoires, ponctuées de blagues foireuses où d’obtus galonnés ne cessent d’être ridiculisés. Un antimilitarisme à la limite de la caricature qui amuse à l’évidence le facétieux cinéaste. 

    imagesN0UDY3VP.jpgSur fond d'ambiance de l'Angleterre de l'époque, cet autoportrait à la fois subtil et un peu fantasmé à la réalisation académique et un brin désuète, se termine par le retour du soldat dans son cottage idyllique, où il commence à taquiner la caméra. On n’y retrouve peut-être pas la force et l’ambition de Délivrance ou d'Excalibur. Mais ce dix-septième opus en mode mineur ne nous séduit pas moins énormément. 

    Satire, humour, tendresse, impertinence et nostalgie font le charme de Queen and Country. La légèreté du ton de cette irrésistible chronique so British le dispute à la profondeur de la réflexion chez le vétéran Boorman. Tout en évoquant son adolescence, il déclare son amour au septième art, sans oublier la critique, l'insoumission sinon la rébellion face à la domination, au pouvoir et aux institutions.  

    Les comédiens ne sont pas étrangers à cette jolie réussite. A commencer par le jeune Callum Turner qui, avec ses airs d’irrésistible faux tombeur de dames, fait des débuts plus que prometteurs dans le rôle de l'auteur. A noter aussi Vanessa Kirby dans celui de Dawn, la volcanique soeur de Bill dont la volonté d'émancipation préfigure la révolution sexuelle.  

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 avril.

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