US Open: Federer et Djokovic en finale, mais un super Friday qui a fait pschiiit (12/09/2015)

544103967_223441078[1].jpg Ce devait être un super Friday de gala, avec ces quatre demi-finales de suite. Et notamment un début d’apothéose sous forme de victoire absolument certaine de Serena Williams. Elle n’allait en effet faire qu’une bouchée de cette malheureuse Roberta Vinci (photo) en raflant son 22e Grand Chelem, psalmodiaient les connaisseurs. 

Mais les rugissements de la panthère n'ont servi à rien. Contre toute attente la Transalpine, pourtant 43e mondiale, enlevait le morceau, privant l’Américaine de son quatrième Majeur de l’année, et donc de la possibilité d’égaler le record de Steffi Graf.

Cela ne s’est pas arrangé chez les garçons. D’abord on a eu droit à une rencontre misérable entre Djokovic et le tenant du titre Cilic, humilié par le saigneur des courts qui ne lui a laissé que trois jeux. Pour sa défense le Croate péclotait de la cheville et ne serait pas venu sur le court s’il ne s’était pas agi de l’US Open.

Mais peu importe car heureusement, il y avait ensuite ce choc fratricide et magique entre Federer et Wawrinka. Et là on allait voir ce qu’on allait voir. Une empoignade titanesque qui sentait la poudre, avec des coups fulgurants des deux côtés, car pour les experts les adversaires se tiennent désormais de très près. Bref, un match exceptionnel, prodigieux, à ne rater sous aucun prétexte sinon on risquait carrément de mourir idiot.

Tout le monde s’en mêlait pour nous vanter ce pharamineux événement. Dont le fameux Patrick Mouratoglou qui, après avoir pris un sérieux coup sur la cafetière avec l’échec cuisant de sa joueuse Serena, étalait à nouveau sa science en nous alignant quelques platitudes quant à la meilleure tactique à employer par chacun des Helvètes pour abattre l’autre.

RogvStan_3434896b[1].jpgHélas, là aussi ça a fait rapidement pschiiit. Un peu moins que dans l’affrontement précédent, Stanimal tenant un poil mieux la distance que Cilic dans la mesure où il a marqué huit jeux. Cela dit, voilà qui n’est pas spécialement étonnant. Sans vouloir minimiser les qualités du Vaudois, sa défaite éclair contre le maestro n’a fait qu’illustrer le jeu moyen qu’il a produit dans l’ensemble du tournoi new-yorkais.

Certes il n’avait perdu qu’un set en cinq matches avant de se mesurer à Federer. Mais quand on considère l'opposition, en l’occurrence le local de l’étape Donald Young, on reste songeur. Et que penser de ses errements face à autres adversaires, des seconds couteaux à l’image du Coréen du Sud Chung qui l’a poussé à trois t-breaks.

Le seul duel où on l’a vu vraiment bien jouer c’était contre le Sud-Africain Anderson. Logique étant donné que le pauvre était sur les rotules après son marathon pour arracher son quart de finale face à Murray, la belette écossaise forcée de regagner son terrier.

Notre gloire nationale n’avait dés lors plus qu’à boulotter son pote tout cru. Ce qu’il a réussi illico presto grâce à un tennis plus champagne que jamais. Une véritable explosion de bulles. Du coup évidemment, on l'imagine remporter son 18e Grand Chelem les doigts dans le nez, tant il a été génial, fabuleux, extraordinaire, en un mot, monstrueux. 

Un fol enthousiasme que j'aimerais partager, mais qui en même temps ne laisse pas de m’inquiéter. Cela ressemble en effet trop à ce qui s’était passé à Wimbledon où, jouant l’un des meilleurs matches de sa vie,  la légende avait atomisé l’Ecossais avant de tomber sous les coups furieux du vampire de Belgrade en finale. En d'autres termes, je n'ai pas fini de me ronger les ongles!

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