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Sorties de la Semaine - Page 91

  • Grand écran: #JeSuisLà, une feel good comédie avec l'irrésistible Alain Chabat

    2610519.jpgRestaurateur du Pays basque confronté à la crise de la cinquantaine, Stéphane partage son quotidien entre ses deux grands fils, son ex-femme et son métier de chef. Une vie banale. Sauf qu’il a un secret. Via Instagram, il est tombé amoureux de Soo, une jeune Sud-Coréenne avec qui il échange plein de messages.

    Un beau jour, sur un coup de tête dont il ne s’imaginait pas capable, il plaque tout et s’envole pour Seoul pour la rencontrer. Mais Soo n’est pas là à son arrivée. Comme elle tarde à se manifester, Stéphane prend ses quartiers à l’aéroport d’Inchon en attendant, l’espoir chevillé au corps, qu’elle le rejoigne…

    Six ans après le succès remporté par La famille Bélier, Eric Lartigau, qui a écrit le scénario avec Thomas Bidegain, suit l’errance, agrémentée de rencontres plus ou moins singulières et improbables, d’un étonnant personnage parachuté en terre étrangère, dans une culture différente.

    Tout en se livrant à une petite réflexion sur les mirages d’une société virtuelle, les illusions et paradoxes des réseaux sociaux, le temps qui passe, la solitude, l'auteur permet également à son héros de se poser des questions sur qui il est véritablement et ce qu’il veut au fond de lui.

    #JeSuisLà, film original même s’il en rappelle d’autres tournés dans des aéroports, doit tout à Alain Chabat, avec qui Eric Lartigau avait déjà collaboré pour Prête-moi ta main. Séduisant avec son épaisse crinière blanche, il se révèle déconcertant de naturel, touchant, désarmant, rêveur, candide, drôle, à la fois perdu mais ne s’étonnant de rien.

    Il est tellement attendrissant qu’il en est irrésistible. Et parvient, par sa seule présence, à élever cette fable certes dépaysante et divertissante, mais n’évitant ni les clichés ni les situations bancales, allant jusqu’à se muer en office du tourisme pour vanter les charmes de la Corée du Sud. Et qui, faute de substance, finit logiquement par tourner en rond. Il est vrai qu’une douzaine de jours à zoner dans un aéroport, c’est quand même longuet.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 12 février.

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  • Grand écran: Golshifteh Faharani, psy hors du commun dans "Un divan à Tunis"

    phpThumb_generated_thumbnail.jpgPsychanalyste à Paris pendant dix ans, Selma (magnifique Golshifteh Faharani) décide de rentrer à Tunis et ouvre un cabinet dans une banlieue populaire. Après des décennies d’une dictature qui avait plongé le pays dans le chaos entre crise économique, islamisme et terrorisme, la révolution a rendu le pays bavard. Et la demande de libérer la parole est désormais forte.

    La cigarette au bec, Selma détone avec son abondante chevelure bouclée et ses tatouages. Aux prises avec certains de ses proches qui tentent de la décourager, elle connaît des débuts épiques, tandis que s’allongent sur le divan des personnages pour le moins excentriques.

    Ils vont du parano certain d’être surveillé par le Mossad au gay inquiet de voir Poutine dans des rêves érotiques dominés jusque-là par des dictateurs arabes, en passant par le client confondant une séance sérieuse sur canapé avec une prestation tarifée.

    Selma ne commence pas moins à trouver ses marques entre une mère de famille voilée et un iman qui doute. Mais, catastrophe, découvre qu’il lui manque une autorisation indispensable pour continuer à rester à l’écoute de ses patients en souffrance. Elle se trouve alors en butte à de redoutables problèmes administratifs et doit en plus affronter un policier aussi tatillon que sensible à son charme.

    Portrait d’une femme et d'un pays en reconstruction

    Un divan à Tunis est signé Manele Labidi, qui explore ainsi la psyché des Tunisiens. Désireuse d’offrir un regard différent, elle propose, dans son premier long métrage où elle dessine à la fois le portrait d’une femme et d’un pays en reconstruction, une comédie à l’italienne bien rythmée, attachante. En dépit de quelques maladresses scénaristiques, de situations parfois caricaturales, la réalisatrice séduit par sa manière de traiter de sujets socio-politiques graves avec humour et impertinence.

    Mais la réussite du film tient surtout à son interprète principale, cette psy hors du commun incarnée par la sublime et solaire Golshifteh Faharani. La charismatique Iranienne exilée en France porte non seulement le divan sur ses épaules si l’on ose dire, mais alimente et enrichit son personnage par son propre parcours de vie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 février.

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  • Grand écran: "Adoration", l'éloge de l'amour fou

    hq720.jpgAvec Adoration, le Belge Fabrice du Welz conclut une trilogie ardennaise commencée avec Calvaire en 2004 et poursuivie avec Alleluia en 2014. Dans ce dernier volet, conte initiatique noir et cruel flirtant avec le thriller psychologique et le fantastique, on découvre tout d'abord Paul, garçon solitaire, timide et un rien simplet. Passionné par les oiseaux, il les recueille et les soigne quand ils sont blessés.

    Un jour, près de la clinique psychiatrique isolée où travaille sa mère, jalouse et possessive, il rencontre Gloria, une fille de son âge récemment internée par son oncle. Il tombe follement amoureux au premier regard de cette adolescente étrange et solaire, au comportement schizophrène.

    Elle est déterminée à quitter cet hôpital où elle se sent prisonnière. Influençable, sous emprise, envahi d’émotions et de sentiments inconnus, Paul décide de s’enfuir avec elle, loin du monde, pour eux perverti, des adultes. Mais leur échappée ne tarde pas à virer à la cavale fatale, la maladie de Gloria reprenant le dessus.

    Pour incarner ces deux êtres, il fallait des comédiens à la hauteur. Le formidable Thomas Gioria, découvert dans Jusqu’à de la garde se révèle à nouveau parfait, tout comme Fantine Harduin, aussi remarquable qu’imprévisible, troublante et dangereuse dans cet éloge déroutant de l’amour fou, quête de l’absolu empreinte de violence, de sensibilité, d’onirisme, de cauchemar et de poésie. A signaler la présence d’un touchant et désabusé Benoît Poelvoorde dans le dernier tiers du métrage.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 février.

     

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