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Sorties de la Semaine - Page 90

  • Grand écran: Exceptionnelle, Renée Zellweger fait revivre Judy Garland

    image.jpgRenée Zellweger, justement récompensée par un Golden Globe et un Oscar, est l’atout majeur de Judy, biopic inspiré d’une pièce de Peter Quilter, End Of The Rainbow. Signé de l’homme de théâtre britannique Rupert Goold, il s’attache plus particulièrement aux deux dernières années de la vie et de la carrière de Judy Garland, née Frances Ethel Gumm en 1922 d’un père suisse et d’une mère norvégienne, morte à 47 ans d’une overdose de médicaments en 1969. 

    Légendaire actrice et chanteuse américaine, elle est propulsée star à 17 ans pour son rôle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz, qui lui vaut un Oscar juvénile. L’année suivante, alors qu’elle a formé un duo populaire avec un autre adolescent, Mickey Rooney, elle squatte le box office,

    Artiste talentueuse mais femme fragile, c’est là qu’elle devient toxicomane. Comme elle a un solide appétit, sa mère l’oblige à ingurgiter des coupe-faim pour ne pas grossir, puis les studios lui prescrivent des amphétamines pour tenir le coup lors des longues heures de tournage. Dopants, ils la rendent insomniaque et la contraignent à prendre des barbituriques pour dormir. Sa vie privée agitée accentue sa dépendance et en 1950, la MGM met fin à son contrat.

    L’intrigue de Judy se déroule 18 ans après. On découvre l’ancienne petite fiancée de l’Amérique, accro aux médicaments et à l’alcool, forcée de se produire dans des bars miteux. Fauchée, dépressive, terrifiée à l’idée de perdre ses enfants, elle accepte une série de concerts à Londres, au Talk Of The Town, pour en récupérer la garde et relancer sa carrière. Mais en aura-t-elle la force? Elle est épuisée et après une brillante première, retombe dans une fatale autodestruction.

    Des retours sur la jeunesse de l’enfant vedette

    Si l'opus, principalement construit autour des spectacles londoniens donnés à guichets fermés, se concentre sur cette courte période, il opère quelques retours pour évoquer l’enfant vedette, otage des studios qui à l’époque décidaient de tout. Scrutée, surveillée, droguée, voire affamée, elle vivra toute son existence devant les caméras. La scène où Louis B. Meyer explique à la jeune Judy qu’elle n’est pas la plus jolie, qu’elle n’a pas le plus beau visage, ni les plus belles dents, mais une voix extraordinaire, résonne presque comme un mauvais présage…

    Célèbre Bridget Jones, Renée Zellweger opère ici un retour triomphal après un passage à vide. Méconnaissable, exceptionnelle, elle n’incarne pas, elle est Judy Garland, interprétant elle-même, formidablement chaque chanson. Aucun trucage n’a été utilisé. Il faut dire qu’elle n’est pas novice en la matière, ayant remporté l’Oscar du meilleur second rôle pour la comédie musicale Chicago

    Possédée par son personnage qu’elle a travaillé pendant un ans, Renée Zellweger bluffe à la fois par la voix, l’accent, la posture voûtée, la gestuelle scénique, les fêlures, les caprices, l'humour, les contradictions de l’idole déchue. Broyée par Hollywood, elle reste une icône. Comme pour cet émouvant et fidèle couple d’homosexuels qui lui voue une admiration inconditionnelle. On regrette juste un peu que le film, même s’il évite le biopic chronologique traditionnel, ne soit pas toujours à la hauteur de la performance de son éblouissante tête d’affiche.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 février.

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  • Grand écran: dans "Baghdad In My Shadow", Samir s'attaque aux tabous du monde arabe

    1574_1.jpgArchitecte, Amal a fui son mari despotique, vexé qu’elle ait osé demander le divorce et se cache de en vivant sous une fausse identité. Ne pouvant exercer son métier en Angleterre, elle travaille au Café Abu Nawas, lieu populaire londonien où se rencontrent des immigrés irakiens.

    On y trouve par exemple Taufik, un poète athée, ancien militant communiste sous surveillance de deux policiers le soupçonnant d’être en contact avec des cercles extrémistes pour avoir fréquenté la mosquée. En réalité, il se montre impuissant face au changement de son neveu Nassir, sous influence d’un prédicateur salafiste haineux, aussi radical qu’hypocrite.

    Il y a encore Muhanad, jeune informaticien gay. Menacé de persécution dans son pays en raison de son orientation sexuelle, il devient, comme Amal tombée sous le charme d’un chef de chantier, la cible de Nassir, considérant que  l’homosexualité et l’infidélité sont punissables de mort.

    Dans ce film tourné en anglais et en arabe et pour lequel les acteurs et actrices qui vivent et luttent en Irak pour leur liberté de penser, ont pris de gros risques, Samir raconte notamment le quotidien complexe de trois personnages éprouvant un sentiment de rejet.

    Mais l’idée du réalisateur, né à Bagdad, consiste surtout à les confronter aux tabous majeurs de la société arabe qu'ils incarnent: l’athéisme, l’adultère (plus généralement la condition féminine) et l’homosexualité. Des «tares impardonnables» dont personne ne veut parler.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 février.

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  • Grand écran: "Richard Jewell", nouveau drame captivant du mythique Clint Eastwood

    494998-le-cas-richard-jewell-le-nouveau-film-de-clint-eastwood-la-bande-annonce.jpgParc du Centenaire d’Atlanta pendant les Jeux Olympiques d’été en 1966. Le 27 juillet, Richard Jewell, un vigile d’une trentaine d’années faisant partie de l’équipe de sécurité, découvre un sac à dos suspect caché derrière un banc. Il apparaît très vite qu’il contient un dispositif explosif. Jewell fait immédiatement évacuer les lieux et sauve de nombreuses vies.

    Acclamé pour sa bravoure, il est suspecté trois jours plus tard par le FBI d'avoir lui-même perpétré l'attentat. La nouvelle s'étale à la Une des journaux suite à un papier de la journaliste à l'affût d'un scoop pour l'Atlanta Journal-Constitution, Kathy Scruggs. D'un jour à l'autre, le malheureux passe de héros à suspect numéro un, honni par toute l'Amérique.

    Sous enquête du FBI pendant 88 jours, traqué par les médias le condamnant sans preuves, il est innocenté trois mois plus tard grâce à l’intervention de l’avocat Watson Bryant. Mais la réputation de Jewell, même blanchi, reste entachée. Il meurt en 2007 d'une défaillance cardiaque due à son diabète. Le véritable coupable, Eric Rudolph, a été arrêté en 2003 et condamné à la prison à vie en 2005.

    Signalons en passant qu’une plaque commémorative en hommage à l'héroïsme de Richard Jewell devrait être dévoilée sur les lieux de l’attentat le 2 mars prochain.

    Personnage ordinaire au destin extraordinaire

    Ce film est le quarantième de Clint Eastwood (89 ans), qui s’empare à nouveau d’une bonne histoire pour en faire une grande œuvre. Elle est adaptée d’un article de de la journaliste Marie Brenner publié dans Vanity Fair: American Nighmare:The Ballad Of Richard Jewell. Le mythique réalisateur brosse avec son art habituel, sur fond de déchaînement médiatique très actuel, le portrait d'un homme ordinaire au destin extraordinaire. L'opus s'inscrit dans la lignée des American Sniper, Sully, le 15h17 pour Paris. 

    Avant de nous plonger dans le drame et de montrer le terrible parcours d'un innocent aux prises avec le FBI et la presse, institutions puissantes dont il se plaît à critiquer la malveillance, la corruption et l’immoralité, Eastwood nous appâte avec la personnalité ambiguë de cet homme. Obèse, sujet à moqueries, habitant encore chez sa maman, incapable de garder un travail, acheteur compulsif d’armes à feu, Jewell est fasciné par l'uniforme et rêve de rejoindre la police. Soumis face à l’autorité, il le restera en toutes circonstances. 

    Couple fusionnel mère-fils bouleversant

    Paul Hauser est remarquable dans le rôle. Il forme avec sa mère (émouvante Kathy Bates) un couple fusionnel bouleversant. Sam Rockwell est parfait dans celui de l'avocat Watson Bryant, tout comme Jon Hamm en boss (fictif) du FBI. On n'en dira peut-être pas autant d'Olivia Wilde, à la limite parfois de la caricature dans la peau de la journaliste Kathy Scruggs, morte en 2001. Le métrage a d'ailleurs été critiqué pour la représentation"sexiste" qui en est faite, une ambitieuse aguicheuse et prête à tout, qui a (ou aurait) couché avec un agent du FBI en échange de l'identité du suspect.

    L'Atlanta Journal-Constitution dément formellement. Le propriétaire du quotidien a en outre demandé à Clint Eastwood et à la Warner Bros de déclarer publiquement que certains événements ont été imaginés à des fins artistiques. Le film se contente en effet de préciser, en fin de générique, qu'il est "fondé sur des événements historiques réels mais a créé certains dialogues et éléments pour les besoins de l'histoire".

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 février.

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