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Sorties de la Semaine - Page 89

  • Grand écran: "Ema y Gaston", odyssée urbaine sauvage pour danseuse en quête de libération

    ema-gael-garcia-trailer.jpgAprès sa trilogie sur la dictature Pinochet et ses biopics sur Pablo Neruda et Jackie Kennedy, Pablo Larraín, le grand réalisateur chilien, revient au présent avec Ema Y Gaston. Ce film féministe, au récit complexe, se déroule sur fond de danse salvatrice.

    Ema (Mariana Di Girolamo), danseuse, professeur d’expression corporelle à Valparaíso, et Gaston (Gael García Bernal), son mari chorégraphe qui accompagne sa troupe expérimentale, ont adopté Polo un petit garçon colombien qui a vécu dix mois avec eux.

    Ces deux êtres aux caractères opposés sont visiblement débordés dans leur tâche de parents. Après que Polo  a mis le feu à la maison et gravement blessé sa  sœur, Ema se résout à le rendre aux services sociaux. Cet abandon et la tentative de le récupérer mettent le couple à rude épreuve.

    Sur fond de culpabilité, de malaise et de tension, Pablo Larraín nous plonge dans une mer de sons et d’images. Il nous entraîne dans une expérience sensorielle en forme de ballet sexuel et libertaire où la jeune Ema en feu, héroïne bouillonnante de passion et d’énergie danse de toutes ses forces, partant dans une sorte d’odyssée sauvage à travers la ville en quête de sa libération personnelle et éventuellement d’une nouvelle vie.

    Suivant Ema, les danseuses investissent les places publiques, se déhanchant et se pliant au rythme du reggaeton que Gaston déteste. Genre musical inspiré de la musique latine, qui a connu ses premiers succès internationaux en 2004, le reggaeton est aussi une danse urbaine qui exprime la liberté.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 juillet.

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  • Grand écran: "L'ours en moi", un hymne du Suisse Roman Droux à un animal captivant

    LOURSENMOI_web-585x391.jpgDepuis toujours, le réalisateur suisse Roman Droux se passionne pour les ours. Une fascination partagée avec un compatriote, le biologiste David Bittner. Ce grand spécialiste de l’ours brun d’Alaska a poussé le cinéaste à en savoir davantage sur cet animal qu’il a alors eu non seulement l’envie, mais le besoin de rencontrer. Au cours d’un été, tous deux se sont immergés dans son royaume, un univers loin de la civilisation, où règne la nature.

    Auparavant, remarque Roman Droux, l’ours était pour lui une bête sauvage, dangereuse, imprévisible. Dans les contrées reculées et froides de l’Alaska, il a découvert des individus aussi diversifiés que les humains, à la fois prudents, curieux, timides, culottés, paisibles, se laissant complaisamment filmer en s’approchant de plus en plus de l’homme. L’acceptant, ainsi que la caméra, en flairant une absence totale d’hostilité.

    En compagnie de David Bittner, le réalisateur, n’hésitant pas à vivre dans de dures conditions, nous laisse découvrir, dans  L'ours en moi, un monde captivant entouré de splendides paysages. Avec lui on assiste à des scènes attendrissantes entre une mère et ses bébés, ou aux combats impressionnants de colosses mâles, d’un brun virant au noir, chacun prêt à tout pour l’emporter sur son adversaire. Visuellement magnifique, ce documentaire en forme d’hymne émouvant aux ours est raconté par Carlos Leal.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 août.

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  • Grand écran: The Perfect Candidate", émancipation féminine en Arabie saoudite

    film_07_20.jpgMédecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite, Maryam, la trentaine, rêve d’obtenir un poste de chirurgien dans un grand hôpital de Riyad. Son ambition passe toutefois par sa participation à un important forum à Dubaï. Mais, célibataire et faute d’une autorisation de son père, musicien constamment en tournée, on lui refuse le droit de prendre l’avion. Révoltée par cette interdiction de voyager à l’étranger, la jeune femme décide de se présenter aux élections municipales. Sauf que ce n’est pas simple pour une femme de faire campagne dans son pays.

    The Perfect Candidate est signé Haifaa al-Mansour. Cette réalisatrice saoudienne de 45 ans est notamment l’auteur de Wadja, tourné clandestinement pour raconter l’histoire à la fois simple et audacieuse d’une petite fille rebelle, se heurtant à un ordre établi où elle ne peut que devenir épouse et mère. Sorti en 2013, c’était le premier long métrage officiel produit par l'Arabie saoudite et surtout réalisé par une femme. Avec cette nouvelle histoire d’émancipation elle témoigne, sept ans plus tard, des changements qui se sont produits dans son pays.

    Symbole de cette transformation, le film commence avec Myriam, au volant de sa voiture, l’autorisation de conduire ayant été délivrée en 2018. Dans la foulée, les femmes ont également été autorisées à assister à des matches de football et à accéder à des emplois autrefois récemment strictement réservés aux hommes. Et depuis août 2019, elles ont le droit de voyager sans l’accord d’un tuteur.
     
    Mais en dépit de ces bouleversements, les Saoudiennes craignent encore de s’approprier ces libertés. Il faudra un changement profond des esprits pour qu’elles s’accordent une autonomie à laquelle elles ont désormais accès. D’où le désir de la cinéaste de montrer le quotidien d’une femme représentative de la mentalité de ses congénères. Traditionnelle, culturellement conservatrice, elle se couvre les cheveux et le visage, mais tentera de s’affranchir des restrictions sociales pour mieux faire son travail, tout en encourageant d’autres femmes de se lancer à l’eau pour tirer le meilleur parti qui s’offre à elles.

    La révocation des lois de tutelle par le gouvernement ne change toutefois pas fondamentalement le problème des inégalités. Le chemin est encore long comme le montre Haïfaa al-Mansour dans cette comédie dramatico-politique engagée, portée par l’excellente Mila Alzahrani. Dans une observation intelligente et ironique du sexisme, son auteure traite avec beaucoup de lucidité et une certaine légèreté de sujets aussi sérieux qu’importants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 12 août.

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