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Sorties de la Semaine - Page 89

  • Grand écran: "De Gaulle": dans l'intimité du héros, avec Lambert Wilson et Isabelle Carré

    image-nicxxq900_dr_cinexx-040320203.jpgMai 1940. La guerre s’intensifie, l’armée française s’effondre, les Allemands sont aux portes de Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d’accepter la défaite. Un homme, Charles de Gaulle (Lambert Wilson, photo) qui vient d’être promu général, est convaincu que tout espoir n’est pas perdu, qu’il faut s’opposer au maréchal Pétain et continuer le combat. Sa femme Yvonne (Isabelle Carré) est son premier soutien, mais très vite les événements les séparent. Charles rejoint Londres où il prononcera son fameux appel du 18 juin sur les ondes de la BBC.

    Contrainte de fuir la maison familiale de Colombey-les-deux-Eglises tandis que le pays sombre dans le chaos, Yvonne se lance sur les routes de l’exode avec la gouvernante Mlle Potel (Catherine Mouchet), ses enfants dont Anne, la petite dernière, trisomique, qu’elle tient principalement à protéger. Ils finissent par trouver un bateau en partance pour la Grande-Bretagne où ils arrivent le lendemain du jour où le grand Charles entrait dans l’Histoire. .

    Aussi curieux que cela paraisse, alors que Churchill a par exemple inspiré plusieurs biopics, c’est le premier qui s’attache à de Gaulle. Dès lors on imaginait le film événement. Mais l’idée de son auteur Gabriel le Bomin n’est pas, à l'évidence, de proposer une grandiose fresque historique ou un portrait fouillé du mythique général. Il se concentre sur un moment crucial de sa vie où son destin et celui de la France basculent, sur ces quatre semaines qui ont précédé son initiative capitale de rallier l’Angleterre pour aller faire entendre une autre voix, celle de la Résistance.

    Un surprenant couple fusionnel

    Le film ménage une tension dramatique même si on connaît l’enjeu. Construit autour de la décision politique de ce rebelle au regard décalé face à la situation, il en évoque plus particulièrement les implications personnelles. On peut regretter l’hagiographie classique, un côté parfois artificiel de certaines séquences. Mais au-delà de l'exaltation sans nuances de la volonté et de l'inflexibilité de son héros, Gabriel le Bomin révèle sa fragilité en nous plongeant dans son intimité. Dévoilant l'homme derrière le général. Le montrant en privé avec sa femme Yvonne, ou manifestant sa tendresse envers sa fille handicapée.

    Une touche de romanesque nous laissant découvrir un couple fusionnel surprenant, émouvant, qu’un amour inconditionnel mais pudique aide à supporter les épreuves. Il est bien interprété. A commencer par Lambert Wilson. Enfilant le plus lourd des costumes, dont cette curieuse veste d'uniforme trop longue, il a l‘intelligence de ne pas tomber dans l'imitation. A ses côtés Isabelle Carré incarne une Yvonne de Gaulle comme on ne l’a en fait jamais vue. Loin de la traditionnelle image de Tante Yvonne, on découvre une charmante femme de 40 ans, touchante, amoureuse. Certes timide et humble, elle n’en est pas moins elle aussi, à sa manière, une combattante.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 mars.

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  • Grand écran: "Thiel le Rouge", le discret espion suisse sorti de l'ombre

    nvelimpex_thiellerouge_1_lo.jpgLe 4 septembre 1963, dans les décombres d’une Caravelle de Swissair qui s’est écrasée peu après son décollage de Kloten, des sauveteurs découvrent le passeport d’un certain Reynold Thiel. Inconnu du grand public, ce Neuchâtelois figure pourtant parmi les personnalités les plus surveillées de Suisse, en raison de son engagement au sein du parti communiste.

    C'est ce que raconte en 2009 Alain Campiotti, journaliste au Temps, dans une série de trente articles consacrés à cet être mystérieux, par ailleurs homme d’affaires, talentueux pianiste, compositeur et couturier.

    Découvrant cette chronique, la cinéaste romande Danielle Jaeggi, dont le père était l’un des meilleurs amis de Reynold Thiel, a décidé de monter un documentaire à la première personne autour de cet homme secret, qu’elle a côtoyé dans son enfance et dont le comportement lui paraissait parfois étrange.

    Militant fervent, il devient un grand défenseur du parti communiste à l’occasion d’un séjour à Paris dans les années 1930. Puis il se bat en Espagne dans les Brigades Internationales, avant de rejoindre la résistance en France.

    Après la Deuxième Guerre mondiale, devenu un businessman, il voyage en Europe de l’Est et en Chine. Il reste sous contrôle étroit et assidu de la police fédérale qui a réuni sur lui un épais dossier, le film nous donnant lecture de certains rapports.

    Mêlant la petite histoire à la grande pour nourrir un métrage dont l’intérêt se situe surtout dans sa première partie, Danielle Jaeggi a rassemblé une foule de documents d’archives, de photos, de vidéos. Elle s’est également replongée dans ses souvenirs pour mener sa propre enquête et sortir de l’ombre cet espion si discret.

    Sorti dans les salles de Suisse romande mercredi 26 février, Thiel le Rouge sera projeté dimanche 1er mars à 11 heures au Cinéma Bio de Carouge, en présence de sa réalisatrice et de l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreyfuss. 

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  • Grand écran: "Dark Waters", le palpitant combat d'un avocat écolo face à un géant de la chimie

    dark-waters-1.jpgAvocat spécialisé dans la défense des entreprises chimiques au début des années 2000, Robert Bilott, interpellé par un paysan voisin de sa grand-mère chez qui il passait ses vacances, découvre que la société DuPont est responsable de la pollution de l’eau en déversant ses déchets dans la rivière Ohio.

    Premier employeur de la région, l’usine empoisonne les habitants du lieu et les animaux avec le Téflon, un agent toxique. Face à l’évidence, déterminé à faire éclater la vérité contre l’avis de la hiérarchie, Bilott change de camp et va risquer sa carrière, sa famille, sa vie.

    Après l’admirable Carol et le décevant Musée des Merveilles, Todd Haynes change à nouveau de registre et livre, avec Dark Waters, un grand thriller d'investigation engagé, tiré d’une histoire vraie. Il est porté par Mark Ruffalo (l’impeccable reporter de Spotlight), à nouveau excellent dans le rôle de ce courageux avocat (photo). Jusqu’au-boutiste, il a mené une interminable croisade sacrificielle pour révéler une catastrophe environnementale et tenter de faire payer un groupe multinational usant de méthodes impitoyables et uniquement motivé par des intérêts économiques.

    Avec ce parcours du combattant héroïque, le réalisateur ne révolutionne pas le genre. Se sont notamment aventurés dans cette éternelle lutte de l’individu contre le géant capitaliste Steven Soderbergh dans Erin Brockovich, où Julia Roberts se bat elle aussi dans une affaire d’empoisonnement de l’eau. Ou Steven Zaillian dans Prejudice, racontant l’histoire d’un brillant avocat des riches (John Travolta), qui met toute sa fortune en jeu pour dénoncer une société industrielle responsable de la mort de plusieurs enfants. 

    En revenant sur l’affaire du Téflon et sa dangerosité cancérogène, le militant Todd Haynes n’en fait pas moins œuvre dénonciatrice, utile et pédagogique. Il propose un long métrage dramatique bien documenté, passionnant, palpitant, sur ce scandale de santé publique qui résonne évidemment très fort face aux problèmes écologiques actuels.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 février.

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