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Sorties de la Semaine - Page 92

  • Grand écran: "Moscou aller simple!", un mouchard au théâtre pour piéger les gauchistes

    Moscou-aller-simple-7.jpgAutomne 1989. Alors que le Mur de Berlin est sur le point de tomber, l’Helvétie s’inquiète fort de l’initiative subversive et menaçante pour une Suisse sans armée. Mais la police fédérale veille au grain, espionnant des centaines de milliers de personnes, histoire de protéger la patrie contre les menées de dangereux agitateurs communistes pacifistes.

    Viktor Schuler (convaincant Philippe Graber à gauche sur la photo), employé modèle, mou, timide et discret, qui fait et pense ce qu’on lui dit, remplit consciencieusement ses fiches. Un beau jour, soupçonnant un complot, son chef lui confie la délicate mission d’infiltrer une troupe de théâtre au Schauspielhaus de Zurich. Elle répète « La nuit des rois » de Shakespeare sous la direction d’un metteur en scène allemand Carl Heyman, forcément gauchiste, comme d’ailleurs tous les acteurs de la pièce.

    Afin de collecter de précieuses informations sur ces individus douteux, Viktor se fait passer pour un figurant après avoir changé de look et redécoré son appartement avec des posters du Che et de Marx.

    Sous sa nouvelle identité de Walo, un ancien marin, notre anti-héros plutôt touchant découvre non seulement un milieu culturel qui lui était totalement étranger, mais tombe amoureux d’une comédienne, la jolie et pétillante Odile (Myriam Stein). Du coup il est face un choix cornélien: continuer à obéir à sa hiérarchie ou suivre ses sentiments.

    Mêlant guerre froide, mise sur écoute, théâtre et romance dans Moscou aller simple!, le cinéaste suisse Micha Lewinsky a choisi un ton léger et humoristique pour rappeler le scandale des fiches qui avait ébranlé la confiance des Suisses dans leurs autorités il y a 30 ans.

    L'auteur livre ainsi une comédie divertissante qu’on aurait pourtant souhaitée plus enlevée, plus rythmée, plus grinçante, moins édulcorée. A l’image de la scène où Miriam Stein entonne avec entrain et talent «La Madelon» ( célèbre chanson populaire créée par le Français Bach le 19 mars en 1914), devant une assemble de vieux militaires ravis, mais dont les souries ne vont pas tarder à s’effacer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin

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  • Grand écran: "Qui sea Ley", la lutte acharnée des Argentines pour la légalisation de l'avortement

    838_000_1p48vj.jpgDocumentaire aussi engagé que nécessaire, Que sea Ley (Que ce soit loi en français) de Juan Solanas retrace la mobilisation des femmes en Argentine entre juin et août 2018. Elles sont décidées à obtenir une légalisation de l'avortement, alors qu’une des leurs meurt chaque semaine des suites de son interruption clandestine.

    Adopté par la Chambre des députés, le projet a été durement discuté au Sénat pendant huit semaines. Il échouait malheureusement pour la septième fois, à sept voix près, tandis que des dizaines de milliers de militantes (et militants), symboliques foulards verts autour du cou, défilaient dans la rue.

    Observateur plutôt que juge des groupes qui s’affrontent à Buenos Aires, le réalisateur alterne manifestations et grande diversité de témoignages des pour et des contre dans le pays. S’il donne bien sûr la parole à celles qui se battent avec une rare énergie, à celles qui souffrent, qui ont avorté dans des conditions sanitaires épouvantables, à leurs proches, il interroge aussi des personnalités comme un prêtre ou une sénatrice, dont les points de vue ne sont pas forcément ceux qu'on attend..

    Cinématographiquement, l’opus à la mise en scène rudimentaire n’est pas majeur. Mais sa force de conviction est ailleurs. Replaçant le débat dans un contexte politique, économique et religieux, Juan Solanas soulève aussi, au-delà du sujet principal, la question de la laïcité, de la place des femmes dans une société où persiste un désir de contrôle sur leurs corps et où, de manière générale, la pauvreté a dramatiquement augmenté.

    Mais le combat n’est pas terminé et l’espoir qui traverse le film en dépit de la souffrance endurée, demeure. Alors que la marée verte des pro-IVG et les anti sous l’influence considérable de l’Eglise catholique ne désarment pas, rappelons que le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, avait annoncé le 1er mars dernier vouloir présenter un nouveau projet de loi devant le Congrès pour la législation de l’avortement.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin.

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  • Grand écran: pétri de bonté, Tom Hanks se glisse dans la peau d'"Un ami extraordinaire"

    534130-un-ami-extraordinaire-avec-tom-hanks-la-bande-annonce.jpgLe film est basé sur une histoire vraie. Pendant plus de trente ans, de 1968 à 2001, le présentateur de télévision américain Fred Rogers a animé un programme éducatif, Mister Rogers' Neighborhood, suivi par des millions de téléspectateurs.

    Dans son émission, le voisin le plus aimé d'Amérique évoquait tous les sujets, n’évitant pas la gravité de certains comme la mort, la maladie, le divorce. Il avait le don de trouver les mots pour s’adresser aux enfants et celui de les faire parler quand il les recevait sur le plateau.

    Mais revenons au cinéma avec A beautiful Day In The Neighborhood (Un ami extraordinaire), signé de la réalisatrice américaine Marielle Heller. Contraint d'écrire un article sur la star pour le magazine Esquire, Lloyd Vogel (Matthew Rhys), s’inspirant du journaliste Tom Junod qui a réellement connu Fred Rogers, va le voir en traînant les pieds. Ce genre de papier n’est pas son terrain de prédilection.

    A sa grande surprise, il découvre un homme pétri d’humanité, de bienveillance, de modestie, de discrétion, de délicatesse, à mille lieues de celui qu’il imaginait. Et alors que Vogel est censé faire le portrait de son interlocuteur, c’est ce dernier qui, jouant les thérapeutes, va l’aider à régler ses problèmes familiaux.

    Lent, vieillot, ne brillant pas par sa mise en scène, Un ami extraordinaire se veut une leçon de vie exemplaire. Mais moralisant, mièvre, tirant sur la corde sensible, il agace et ennuie plus qu’il n’attendrit, à quelques exceptions près. Quant à Tom Hanks, il a curieusement tendance à nous refaire du Forrest Gump, en se glissant, avec sa jaquette rouge molletonnée, dans la peau d’un individu dégoulinant de tendresse et d’égards pour autrui.

    Il semblerait toutefois que le comédien soit absolument conforme à ce personnage doucereux, ce qui contribuerait à prouver qu’il est excellent dans le rôle. Mais il se révèle si exaspérant de bonté qu’on finit quand même par se demander comment Fred Rogers a pu séduire autant de gens pendant autant d’années…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.

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