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Sorties de la Semaine - Page 92

  • Grand écran: film à procès intrigant, "La fille au bracelet" révèle une actrice, Melissa Guers

    1148017.jpgLise, une adolescente de 16 ans, passe l’après-midi à la plage avec son père, sa mère et son petit frère. Un moment troublé par le débarquement de trois hommes, dont deux gendarmes qui emmènent Lise après une curieuse discussion qu’on n’entend pas.

    On s'interroge avant de la retrouver deux ans plus tard. Elle vit dans un quartier résidentiel, vient d'avoir son bac. Mais elle est en liberté surveillée et porte un bracelet électronique, car elle est accusée d'avoir assassiné sa meilleure amie.

    Son procès va commencer et c’est au cours de celui-ci que seront énoncés les faits du crime, sordide. Tout semble accabler Lise. Sa nuit passée chez la victime après une fête, la seule présence de ses empreintes génétiques sur le corps de cette dernière, l’absence de l’arme. Mais ce n'est pas l'essentiel...

    Pour La fille au bracelet, Stéphane Demoustier, s’inspire du scénario d’Acusada, de l’Argentin Gonzalo Tobal. La comparaison s'arrête là. Au spectaculaire et aux effets de manches, le réalisateur français privilégie l’épure, les joutes verbales entre la procureure et l’avocat de la défense.

    Contrairement à son collègue sud-américain, il adopte le point de vue de ceux qui entourent Lise et ses proches, évoquant les conséquences du procès sur la famille, dont le noyau sera brisé. A travers ce fait divers où il aborde par ailleurs les mœurs de la jeunesse actuelle, le sexe "pour se faire du bien", sans émotions ou sentiments, le passage banalisé d’un partenaire à un autre, il montre surtout le fossé entre les générations. C’est ici que se situe l’enjeu principal.

    L'incompréhension, la méconnaissance qui mènent à la complexité des relations entre parents et enfants sont symbolisées par le mystère qui entoure Lise, coupable ou non, son mutisme, son visage impénétrable, son manque de justification et d’implication, en dépit de ce que cela pourrait lui coûter.

    En choisissant Melissa Guers pour incarner l’adolescente, Stéphane Demoustier révèle une actrice. Elle est à la fois secrète, intense, intrigante, déconcertante de naturel. Ses parents sont incarnés par Roschdy Zem et Chiara Mastroianni. La sœur du réalisateur, Anaïs Demoustier, a elle enfilé le costume de la jeune procureure. Elle est en-dessous de l’excellente prestation d’Annie Mercier, dans le rôle de l’avocate nettement plus âgée. Mais c’est paradoxalement d’elle que Lise se sent le plus proche.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 5 février.

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  • Grand écran: "Just Mercy", plaidoyer poignant contre le racisme et la peine de mort

    Just-Mercy-Movie-Quotes-1024x576.jpgAvec Just Mercy (La Voie de la justice), Destin Daniel Cretton propose un  long métrage dramatique où il dénonce durement le racisme et l’iniquité du système judiciaire américain. Il se base sur le cas réel de Walter McMillian (Jamie Foxx) promis à la chaise électrique pour le meurtre de Ronda Morrison, une jeune fille blanche de 18 ans en 1987. Il n’a pas commis ce crime comme l’attestent de multiples preuves. Ainsi qu’un unique témoignage. Mais il provient d’un criminel aux motivations douteuses.

    Walter McMillian est ardemment défendu par Bryan Stevenson (Michael B. Jordan). Alors qu’il aurait pu embrasser une carrière lucrative après de solides études à Harvard, le jeune avocat noir a décidé de se rendre en Alabama pour venir en aide à ceux qui ont été condamnés à tort, avec le soutien d’une militante locale, Eva Ansley. Le  film est adapté de son livre autobiographque A Story Of Justice and Redemption. 

    McMillian est justement l’un des premiers cas de Stevenson, qui s'est battu pour la vérité et a fondé l'America's Equal Justice Initiative (EJI). Pendant six ans, il sera embarqué dans un embrouillamini juridique et politique, tout en devant affronter un racisme chronique, qui sévit plus particulièrement dans les états du sud.

    Les oeuvres sur les erreurs judiciaires tragiques ne manquent pas et Destin Daniel Cretton ne révolutionne pas le genre avec sa mise en scène classique et sa reconstitution modeste. Mais en se saisissant de cette histoire forte, il propose un film utile, édifiant, poignant, sans pathos ou sensationnalisme, sur la discrimination et la criminalisation systématiques des Afro-Américains. Tout en se livrant à un puissant réquisitoire contre la peine de mort.

    Just Mercy vaut aussi par l’excellente prestation de ses deux acteurs. Jamie Foxx est émouvant de dignité dans le rôle de cet homme injustement condamné et Michael B. Jordan très convaincant dans celui de l’avocat idéaliste, brillant, tenace et vertueux.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 29 janvier.

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  • Grand écran: "Little Joe", la fleur du bonheur qui peine à rendre heureux...

    little-joe-trailer_jpg_1200x0_crop_q85.jpgMère célibataire, Alice, phytogénéticienne obsédée par son travail, s’investit à fond dans une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, d’un magnifique rouge, aussi remarquable pour sa beauté qu’intéressante pour ses vertus thérapeutiques.

    En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit bien et si on n’oublie pas de lui parler régulièrement, la plante rend son propriétaire heureux. Alice va alors enfreindre le règlement en offrant une de ces fleurs du bonheur à Joe, son fils adolescent. Ils vont la baptiser "Little Joe". Mais, à mesure que sa création grandit, Alice se demande si elle procure vraiment la félicité qu’elle l’imagine.

    Pour son premier film en anglais, la réalisatrice autrichienne Jessica Hauser éléve et assistante du grand Michael Haneke propose une fable auteuriste et sophistiquée sur les dangers des manipulations génétiques. Le sujet était prometteur, mais on voit tout venir de loin et du coup le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions de l’auteure.

    Surfant sur le fantastique mâtiné d’un brin d’horreur, ce thriller parano se déroule dans une atmosphère d’une froideur clinique. Il se veut inquiétant et anxiogène mais, peu subtil, lent et surtout dénué de tension dramatique, il ne réussit pas à provoquer le malaise souhaité. En fait, on s’ennuie plutôt dans l’histoire.

    Si Little Joe ne tient pas ses promesses, son héroïne incarnée par Emily Beecham a elle bien tiré son épingle du jeu. Bizarrement d’ailleurs. En effet on ne sait trop pourquoi, vu le nombre  d'autres comédiennes plus méritantes, le jury lui a décerné le prix de l’interprétation au dernier Festival de Cannes. Gustibus coloribusque…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 29 janvier.

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