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Grand écran: "Eté 85", deux ados entre fureur de vivre et d'aimer. Une attraction fatale

1910167.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgLe nouveau François Ozon aurait dû être présenté en compétition sur la Croisette en mai dernier. Victime du coronavirus, il est dorénavant labellisé «Cannes 2020». Après Grâce à Dieu, remarquable fiction traitant des abus sexuels dans l’Eglise catholique qui lui avait valu le Grand Prix de la Berlinale 2019, le cinéaste de 52 ans, changeant radicalement de registre revient à ses premières amours avec Eté 85, teen-movie romanesque revisité, sur fond de mort et d’un pacte délirant.

L’éclectisme est une constante chez cet auteur d’une quarantaine de métrages longs et courts. Soucieux de construire une œuvre en évitant de se répéter il ne cesse de surprendre en passant du fantastique au musical, de la comédie au drame, du thriller au mélo. Ouvertement gay, Ozon fait de la sexualité, de l’ambivalence, de la subversion des normes sociales, ses thèmes privilégiés.

L’un des deux jeunes héros donne le ton d'emblée, nous révélant qu’il va être question d’amour et d’un cadavre. Et que si cela ne nous intéresse pas, cette histoire n’est pas pour nous. Attraction fatale entre fureur de vivre et d’aimer, Été 85, tourné en pellicule, est librement adapté de La danse du coucou du Britannique Aidan Chambers, que François Ozon avait adoré en le lisant il y a 35 ans.

Retrouvant ses 17 ans, il explore la complexité des sentiments, la violence de la passion qui animent deux adolescents dont les destins se croisent sur une plage de Normandie. Lors d’une sortie seul en mer, Alexis, 16 ans (Félix Lefèbvre), fasciné par la mort, est sauvé du naufrage par David, 18 ans (Benjamin Voisin). Alexis (désormais Alex), pense avoir trouvé l’ami de ses rêves. Il va les vivre intensément pendant six semaines. 60.480 minutes et 3,628.800 secondes qui vont le révéler à lui-même...
 
L’homosexualité n’est pas un enjeu majeur

Tout en nous immergeant dans les années 80 avec la musique des Cure, les cassettes audios, les virées à moto, les fêtes foraines, les boîtes de nuit, le film sensuel, érotique, évoque une idylle entre deux garçons sans pourtant que l’homosexualité soit un enjeu majeur.

La problématique est ailleurs. Séducteur, charismatique, désinvolte, fanfaron, tête à claques, David ne veut appartenir à personne. Il aime le changement et craint l’ennui, tandis qu’Alex, intelligent, doué pour l’écriture mais beaucoup moins à l’aise, n’est jamais rassasié de la présence de l’être aimé. Jusqu’au grain de sable, symbolisé par l’irruption de Kate (Philippine Velge), une jeune Anglaise très décontractée au look de garçon manqué.

Mais si la situation peut sembler classique, sinon banale, l’un aimant moins que l’autre et l’abandonnant par caprice, François Ozon laisse planer le suspense et le mystère dans une ambiance trouble, entraînant le spectateur dès le début sur de fausses pistes.

Côté comédiens, Benjamin Voisin et Félix Lefèbvre se révèlent excellents. Valeria Bruni Tedeschi en mère de David extravertie, complice, follement possessive, un peu trop audacieusement inspirée de la dévorante Katherine Hepburn dans «Soudain l’été dernier» de Mankiewicz, Melvil Poupaud en professeur un rien équivoque et Isabelle Nanty dévouée corps et âme à son fils Alex, complètent le casting de cette romance initiatique à l’issue dramatique.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 juillet. 
 
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