Après Bancs publics, Adieu Betrhe, Comme un avion, Bruno Podalydès (le réalisateur) et son frère Denis se retrouvent pour Les 2 Alfred. Et nous racontent l'histoire d'Alexandre, chômeur proche de la soixantaine. obligé de résoudre un cas urgent. Il a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement.
Problème: si The Box, la start-up très friendly où les employés se déplacent dans des décors végétalisés, veut l'embaucher à l'essai, elle a pour dogme : «Pas d'enfant!». Et Séverine sa future supérieure, la toujours excellente Sandrine Kiberlain, est une dominatrice acariâtre, une « tueuse » d’une rare intransigeance et au caractère éruptif.
Pour obtenir le poste, Alexandre doit donc mentir. Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » , roi de de la bricole, de la débrouille et des petits boulots, décide de s’occuper de ce papy déboussolé et déphasé face au nouveau langage numérique, aux nouvelles technologies, aux nouveaux mode de vie d’une société hyperconnectée avec des drones partout, des voitures qui roulent sans chauffeurs et des gens perpétuellement sous tension.
Un brin futuriste, Bruno Podalydès, dont le personnage refuse cet univers ultra-moderne, ne parle pas moins de notre époque dans cette comédie en mode social, à la fois drôle, grave et loufoque, au ton absurde. Elle rappelle Effacer l’historique, où Gustave Kervern et Benoît Delépine s’attaquent aux géants du web.
Tout en nous mettant en garde contre les aberrations d’une ubérisation effrénée de notre quotidien, l’auteur donne aussi de l’espoir en misant sur la jeune génération à travers le personnage charismatique de Suzie (Luana Bajrami). Toutefois, en dépit des qualités du film, on peut reprocher à son réalisateur de friser parfois la caricature, d’abuser des clichés et des situations répétitives.
Mais au fait, quid des 2 Alfred ? Eh bien vous le découvrirez en allant au cinéma!
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juin.