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Sorties de la Semaine - Page 73

  • Grand écran: "Gaza mon amour", tragi-comédie poétique, romantique et porteuse d'espoir

    Pêcheur sexagénaire, Issa vit à Gaza, qu’il n’a pas l’intention de quitter en dépit des conseils d’un ami. Ce qu’il veut, c’est se marier. Pas avec n’importe quelle femme en revanche et surtout pas avec l’une des nombreuses candidates avides de lui plaire que sa sœur Manal ne cesse de lui présenter. Car ce célibataire prétendument endurci est secrètement amoureux de Siham, une couturière veuve qui envisage elle aussi de retrouver un compagnon 

    Mais il est timide et tout en usant de petites ruses pour rencontrer l’élue de son cœur,  il travaille dur à attraper du poisson. C’est ainsi qu’il ramène dans ses filets une statue antique, se dressant dans une position très avantageuse... Il s’agit du fameux Apollon de Gaza, qu’on avait par ailleurs découvert en 2018 dans le documentaire au titre éponyme du Genevois Nicolas Wadimoff. 

    Sans misérabilisme

    Issa décide de cacher chez lui, le mystérieux trésor. Mais quand les autorités locales mettent la main dessus, ses ennuis commencent. Parviendra-t-il enfin à déclarer son amour à Siham? L’opus est signé des jumeaux Arab et Tarzan Nasser, 33 ans, découverts à Cannes avec leur film choral Dégradé. Gaza mon amour est leur deuxième long métrage, où ils nous montrent la vie dans leur ville natale. 

    Evitant tout misérabilisme, ils tendent à se détacher d’un contexte politique complexe. Sans cependant oublier la pauvreté, les fréquentes coupures d’électricité, le risque constant d’une explosion de roquette, ils proposent une comédie poétique, romantique et tragique, porteuse d’un espoir à la fois personnel et social.

    Excellents comédiens

    Entre sentimentalité, candeur et gravité, ce Roméo et Juliette du troisième âge ne manque en outre pas d'un humour le disputant au burlesque,  la mythique sculpture permettant notamment aux frères Nasser de se moquer du Hamas, de critiquer une morale chancelante face à la perspective d’une vente juteuse de la statue. 

    Mais ce qui contribue à donner tout son sel à Gaza mon amour, c’est la réunion de ses deux interprètes, le très convaincant, parfois irrésistible Salim Daw, acteur arabe israélien et la magnifique Hiam Abbas, remarquable de retenue, de simplicité et de modestie.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 octobre.

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  • Grand écran: "Le traducteur", thriller au coeur de la révolution syrienne de 2011

    En 2000, Sami (Ziad Bakri) officie comme traducteur de l’équipe de Syrie aux JO de Sydney, Quand un reporter demande à un boxeur sa réaction sur la mort du président Hafez-el Assad et le fait que son fils Bachar, 35 ans, ophtalmologue, lui ait succédé, le sportif répète ce que le superviseur officiel syrien lui souffle à l’oreille. 

    Cependant, Sami commet un léger lapsus qui le contraint à demander l’asile en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique, se marie et s’adapte à sa nouvelle situation. Mais en 2011, au début de la révolution syrienne, il reçoit une vidéo qui remet cette existence tranquille en question. Elle montre son frère arrêté pendant une manifestation pacifique et ce tragique événement fait remonter les souvenirs douloureux de l’arrestation de son père par le régime trente ans auparavant. 

    Hanté par les images de violence dans sa ville natale, ne se pardonnant pas d’avoir laissé les siens derrière lui sous une menace constante tandis qu’il vit un quotidien douillet en Australie, Sami veut réparer le passé. Malgré les dangers, il décide de retourner en Syrie pour retrouver son frère. Sur place, de plus en plus conscient de sa responsabilité envers sa famille et son pays, il est à son tour amené à tout risquer pour la liberté.

    Dix ans après le soulèvement contre Assad, Rana Kazkaz et Anas Khalaf, qui ont eux-mêmes choisi de fuir la Syrie, proposent un thriller dense à la Costa-Gavras. et non un documentaire, ce qui est le plus souvent le cas pour évoquer les printemps arabes.  Il est centré sur l’exil, la culpabilité, mais surtout sur le poids, le pouvoir des mots, la façon dont on traite l’information, la nécessité de rapporter la vérité. 

    Porté par d’excellents comédiens, ce premier long-métrage raconte les aspirations d’une population au respect des Droits de l’Homme. Entre manifestations de rues réprimées dans le sang  et coups de théâtre, il nous laisse ressentir la confusion, l’angoisse, mais aussi l’espoir régnant dans ce pays qui vit dans la terreur d’un régime basé sur le culte de la personnalité, celle d’un dictateur barbare. A découvrir sans tarder.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, depuis mercredi 29 septembre.   

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  • Grand écran: "Mourir peut attendre", un James Bond aussi haletant qu'audacieux et bizarre

    Repoussé à plusieurs reprises depuis mars 2020 pour cause de coronavirus, Mourir peut attendre,  qui sort enfin ce jeudi 30 septembre en Suisse,  a été montré mardi à la presse, avec plusieurs projections simultanées à  Londres, Paris, Bruxelles ou  Zurich. La critique était soumise à un embargo strict jusqu’à ce mercredi une heure du matin, assorti de la prière d’en révéler le moins possible pour ne pas gâcher le plaisir des futurs spectateurs. 

    Alors qu’en est-il des adieux de Daniel Craig, qui renonce après son cinquième Bond? Est-ce  le plus émouvant 007 de tous les temps, le meilleur de la franchise depuis Casino Royale ? Baroud d’honneur simplement satisfaisant pour le sixième interprète de l’agent le plus célèbre de la planète dans un opus longuet (2h45), pas toujours aidé par une intrigue trop tarabiscotée? 

    Il y a un peu de tout cela dans ce film aussi haletant qu'audacieux et bizarre. Du coup, on oscille entre fascination, délectation et déception en découvrant ce 25é épisode plus attendu que le Messie, signé de l’Américain Cary Joji Fukunada, réalisateur multiculturel (Sin nombre, la série True Detective,  Beasts Of  No Nation), qui nous fait voyager entre la Jamaïque, l’Italie, l’Angleterre , Cuba,  la Norvège et le japon.

    La fausse sortie du héros

    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il réserve des surprises à la pelle, qu’on vous laissera découvrir. Après un pré-générique déconcertant, le plus long de la saga, à la fois magnifique et triste, doté d’un flash back de cinq ans venant expliquer  l’histoire douloureuse de la belle Madeleine Swann (Léa Seydoux) et sa relation perturbée avec 007, on retrouve l’agent secret en Jamaïque. Où, après avoir mis fin, dans Spectre, aux agissements  de son frère d’adoption le maléfique Blofeld (Chistoph Waltz), il s’est retiré et a rendu son matricule. Dorénavant dévolu à Nomi (Lashana Lynch), nouvelle 007.  

    Faux départ, évidemment. Bond va rencontrer Félix Leiter, de la  la CIA, qui lui demande de pourchasser un mystérieux individu. Voleur d'une arme biologique ciblant l’ADN de certaines populations, il constitue un énorme danger pour la sécurité mondiale. Inutile de préciser que les services secrets de Sa Majesté vont récupérer le retraité sans tarder...

    Un mélodrame sous couvert d'action

    Pour son dernier tour de piste, Daniel Craig, séducteur  vieillissant mais conservant son  punch légendaire,  incarne un 007 sentimental, amoureux, plus humain, plus vulnérable, vivant une relation compliquée avec Madeleine. Ce qui contribue à faire de ce 25e opus une sorte de mélodrame sous couvert de film d’action à grand spectacle. 

    Le  changement va sans doute déplaire aux puristes du genre. Mais pour les satisfaire, l’opus promet des scènes décoiffantes avec des combats spectaculaires à Cuba, dans un bateau, des fusillades, d’ahurissantes poursuites en voiture, des cascades échevelées à moto. Sans oublier les indispensables gadgets super high tech de Q. Ainsi que la présence du bien nommé Lyutsifer Safin (Rami Malek), un méchant dingue dans la lignée des anciens ennemis, en moins charismatique mais plus ambigu et dans l’air du temps, avec son plan diabolique visant à injecter des nanobots dans le sang de millions  de gens, qui seraient désormais porteurs d’un virus mortel. 

    Belle présence féminine 

    On salue par ailleurs une présence féminine plus importante, apportée par Phoebe Waller Purvis, créatrice et interprète de la série Fleabag, qui propose des partenaires encore plus fortes au héros.  A l’image de Lashana Lynch, particulièrement convaincante en nouvelle 007, qui n’apprécie guère le retour de son prédécesseur et qui défouraille elle aussi plus vite que son ombre. Et que dire de la ravissante comédienne cubaine  Ana de Armas, sulfureuse apprentie espionne déchaînée en robe du soir, plombant impitoyablement tout être malfaisant à sa portée! Quant à Léa Seydoux, surprenante et peu conforme, véritable amour de James, elle porte des scènes importantes en incarnant une autre facette des Bond girls qui appartenaient déjà au passé.  

    Quid du prochain 007?

    Daniel Craig ayant jeté l'éponge, tous les acteurs britanniques de premier plan ont été annoncés dans le futur costume du fameux  espion. Idris Elba, Tom Hiddleston, Richard Madden, Tom Hardy, James Norton... On a aussi parlé d'une femme, ce qui semble improbable. Quoi qu'îl en soit, l'identité du prochain interprète de James Bond ne sera pas connue avant l'année prochaine, a indiqué Barbara Broccoli, la productrice de la franchise qui fêtera ses 60 ans en 2022. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse dès jeudi 30 septembre.  

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