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Sorties de la Semaine - Page 73

  • Grand écran: "L'homme de la cave", le portrait d'un salaud

    Réalisateur éclectique mais plus particulièrement porté sur la comédie (Le coût de la vie, Les femmes du 6e étage, Alceste à bicyclette), Philippe Le Guay revient avec L’homme de la cave, un thriller tiré d’une histoire vraie, qui est arrivée à un couple ami. 

    Simon (Jérémie Renier) et Hélène (Bérénice Bejo) veulent vendre leur cave pour financer des travaux dans leu appartement et trouvent un acheteur Jacques Fonzic (François Cluzet), un mystérieux retraité qui la paie comptant et décide de s’y installer physiquement, à la grande surprise des propriétaires. .

    Ces derniers n'ont pourtant encore rien vu et l’opération banale se transforme en cauchemar pour Simon, d’origine juive, qui tente en vain  d’annuler la vente. Car Fonzic, ancien professeur d’histoire, a été viré pour négationnisme et, ne tardant pas à montrer son vrai visage de raciste et d'antisémite, va continuer de distiller son poison sur Internet, et surtout auprès de jeunes influençables, à l’image de Justine, la fille adolescente du couple. 

    Rattrapé par une actualité où fleurissent fake news et complotisme, Philippe Le Guay signe un film utile, proposant une réflexion sur le négationnisme et ses manœuvres abjectes dont se sert Fonzic. Personnage dangereux, pervers, insidieux et lâche, il sème le trouble et la zizanie dans l’immeuble, se posant en victime parce qu’il se permet juste, dit-il de son détestable ton geignard et mielleux, de s’interroger sur l’Histoire. 

    Tout en louant sa démarche certes d’intérêt public  mais un peu scolaire, on reprochera à l'auteur d’en rajouter parfois inutilement dans le propos et les effets. Par ailleurs, si François Cluzet se révèle crédible, il a aussi tendace à forcer la dose dans l’abomination onctueuse.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 13 novembre.

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  • Grand écran: Captivant, "Le dernier duel" marque le retour impressionnant de Ridley Scott

    Lady Marguerite (Jodie Comer)  accuse de viol Jacques Le Gris (Adam Driver), le meilleur ami de  son mari Jean de Carrouges (Matt Damon). Comme personne ne la croit, Jean  provoque Jacques en duel, l’ultime en France sanctionné par la loi. La jeune femme fait preuve d’un exceptionnel courage en dénonçant publiquement  l’auteur du crime et en réclamant justice.  

    En effet,  Le dernier duel, basé sur des faits réels,  adapté du roman d’Eric Jager, se déroule au quatorzième siècle. Il est signé Ridley Scott, qui opère, ave ce  long métrage captivant au scénario  moderne, faisant écho au statut des femmes aujourd’hui, un impressionnant  retour quelques semaines avant House Of Gucci.

    Le film ouvre sur la joute à mort qui s’annonce face au public et à Lady Marguerite que la potentielle défaite de son époux  vouerait à une mort atroce. Elle serait dénudée, rasée et brûlée vive. Car cela signifierait, prétendument au regard de Dieu,  qu’elle a menti. Comme le dévoile l’intrigue dans un grand flash back révélant la nature du conflit qui n’a cessé de s’envenimer entre les deux chevaliers, bons compères devenus adversaires féroces. 

    Le dernier duel vaut tout d’abord par sa narration, les scénaristes Matt Damon, Ben Affleck et Nicole Holofcener ayant décidé de raconter les choses à travers différents points de vue. Chaque chapitre revient ainsi sur la version subtilement nuancée des trois protagonistes. Cela permet d’affiner le ressenti et les perceptions de chacun, mais également d’approfondir leur personnalité respective et la manière dont ils se considèrent.

    Si Jean de Carrouges arrange son caractère de rustre macho pleurant sur son honneur bafoué, tandis que Jacques Le Gris nie sans surprise le viol, estimant qu’il a en réalité juste «troussé la dame», la seule version qui importe aux yeux de l’auteur (et aux nôtres)  est celle de la vraie victime, Marguerite. Qui prend donc un énorme risque en parlant au lieu de se taire. 

    Bouleversante dans son humiliation, sincère dans son accusation,  l’attachante Jodie Comer lui rend hommage en volant la vedette à Matt Damon et Adam Driver, pourtant eux aussi impeccables dans leur prestation respective. La comédienne britannique, qui a accédé à la célébrité avec la série Killing Eve, fait partie, selon Vogue, des trente personnalités européennes de moins de 30 ans les plus influentes. On se réjouit de la retrouver en Joséphine de Beauharnais dans Kitbag, également réalisé par Ridley Scott.

    A l’interprétation remarquable s’ajoutent l’excellence de la mise en scène, la fidélité de la reconstitution de l’époque qu’il s’agisse des décors, des costumes, de la violence et du réalisme des scènes de combat. Si bien qu’on ne sent pas passer les 2h30 de l’opus. C’’est dire si on est scotché au fauteuil !

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 13 octobre.

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  • Grand écran: "Nowhere Special", bouleversante course contre la mort d'un père pour protéger son fils

    Laveur de vitres de 35 ans, John (James Norton), a consacré sa vie à élever son fils, dont la mère était retournée en Russie sans laisser d’adresse, peu après l'accouchement. Quand il apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre, il se trouve confronté au terrible fait que suite à son décès, il n’y aura personne pour s’occuper de ce garçon de quatre ans qu’il adore.

    John n’a dorénavant  qu’une seule préoccupation, choisir la famille parfaite qui saura l’aimer et le protéger. S’engage alors pour lui une course contre la mort, consistant en une série de visites chez de potentiels parents aux situations sociales et ressources financières différentes. A qui sera-t-il tenté de le confier? Va-t-il privilégier la richesse, la stabilité? Que lui dictera son instinct?

    La souffrance, la lutte bouleversante de ce père exemplaire, la tragique perspective de sa disparition imminente couplée à celle d’un irrésistible bambin qui pourrait éventuellement se retrouver à l’assistance publique faute de lui dénicher à temps  le foyer idéal, ont évidemment de quoi arracher quelques larmes. 

    Et on ne les retient pas dans Nowhere Special (Un endroit comme un autre), troisième long-métrage de l’Italien Uberto Pasolini. Il faut dire que la présence du très craquant James Norton en géniteur courage contribue à nous serrer le cœur du début à la fin.. Sans prétention centré avec pudeur et sans trop de pathos sur une touchante relation père-fils, le film aborde  également l’aspect social. Cela donne une petite touche loachienne à ce drame situé en Irlande du Nord, inspiré d’une histoire vraie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 octobre. 

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