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Grand écran: "Ghosts", portrait dur et complexe de la Turquie contemporaine

Octobre 2020. Istanbul est constamment survolée par des hélicoptères, quadrillée par des patrouilles, tandis que les sirènes des ambulances ne cessent de retentir. Dans cette ville en proie à des troubles politiques, quatre personnages et leur destin respectif s'entremêlent, notamment autour d’un  trafic de drogue, dans un quartier populaire en pleine gentrification..

Une mère dont le fils est incarcéré dans une prison surpeuplée  pour un film qu’il n’aurait pas commis, cherche de lui procurer de l'argent pour lui éviter un grave danger. Une jeune femme, qui veut devenir danseuse, survit au milieu de ses contemporains à l’avant-garde des mouvements de protestation contre le gouvernement. Elle croise une artiste activiste et un garçon qui nettoie les déchets après les affrontements entre la police et les manifestants. .Pendant ce temps, un homme veut  faire fortune en profitant de la réhabilitation des quartiers historiques de la ville, mais également en logeant des réfugiés syriens à des prix exorbitants. 

Ghosts,, récit allégorique et dystopique, est le premier long métrage d'Azra Deniz Okyay. S'affirmant comme la cheffe de file  des nouveaux cinéastes turcs,  elle propose un portrait à charge, puissant et complexe (il faut 'accrocher...) de la Turquie contemporaine, ainsi qu’une ode à ses fantômes.  Structuré à la manière d’un puzzle dans une atmosphère de révolte, il dépeint un monde souterrain et obscur dans lequel gravitent des individus issus de différentes sous-cultures, entre absence de valeurs et de repères.

C’est l’histoire d’une génération perdue affrontant les incertitudes religieuses, politiques et économiques, où chacun tente de se réaliser à travers l’art, en créant son propre mécanisme de survie dans une Turquie chaotique  Ils se réunissent de façon inattendue à travers certains événements et diverses actions., 

En dépit de sa noirceur, l’opus en forme de thriller montre des êtres porteurs de lumière et d’espoir. Comme dit la réalisatrice, "vivre dans ce pays, c’est comme si nous existions et n’existions pas en même temps. Mes personnages font face à des luttes plus grandes qu’eux-mêmes, leurs expériences touchant  à des problèmes plus globaux, la liberté d’expression et le droit des femmes. Parfois ils se sentent invisibles et doivent agir de façon invisible.  Ghosts parle à un public à travers des jeunes qui apportent par exemple à la fin  la lumière dans un concert LGBT.  Les jeunes trouvent toujours un  moyen. ..." 

A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 octobre. Séance spéciale ce lundi soir au Cinélux à 20 heures en présence de l'auteur

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