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Sorties de la Semaine - Page 74

  • Grand écran: dans la tête d'un Anthony Hopkins désorienté avec "The Father"

    Oscarisé après avoir décroché le prix du meilleur acteur aux BAFTA,  Anthony Hopkins incarne Anthony, un homme de 81 ans atteint d’Alzheimer dans The Father. Il vit dans seul dans son grand appartement londonien, perdant peu à peu ses repères et sa lucidité sous le regard désarmé de sa fille (Olivia Colman) qui vient le voir quotidiennement, bien qu’il prétende le contraire.  

    Pour ce huis-clos en forme de suspense, version cinématographique impressionnante de sa pièce éponyme, le Français Florian Zeller a obtenu la statuette du scénario adapté. Un prix d’autant plus mérité que si l’histoire est simple, elle se  révèle d'une ingéniosité redoutable dans sa narration volontairement décousue mais toujours contrôlée. 

    Florian Zeller réussit l’exploit de nous mettre dans la tête d’Anthony, retraité vivant apparemment normalement, pour nous permettre de  ressentir  les effets de cette terrifiante:  l’oubli, la perte, la confusion, le sentiment de se retrouver dans un lieu inconnu, la conviction de se faire voler des choses, comme cette montre à laquelle il tient tant, la sensation de vertige et de crainte face à ce qui est vécu comme autant de bouleversements dans un quotidien dont il finit par avoir une perception embrouillée.

    Des performances éblouissantes

    Evitant tout pathos, mêlant des moments de joie et de légèreté au désespoir et à l’angoisse, le réalisateur ne cesse de complexifier son intrigue à coups de répétitions, ou au contraire de changement  de situations, de dates et de personnages, dans le but de créer l’égarement dont est victime son héros, incarné par Anthony Hopkins, l’atout majeur  du film.  

    Après s’être remarquablement glissé dans la peau de Benoît XVI dans Les deux papes, le comédien livre une performance aussi bouleversante qu’éblouissante, se montrant littéralement habité par cet octogénaire désorienté. A ses côtés l’excellente Olivia Colman  e montre à la hauteur, offrant également une partition d’une rare justesse, dans l'expression de son impuissance face au sort inéluctable qui attend son père. Une œuvre poignante à ne manquer sous aucun prétexte.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 mai. 

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  • Grand écran: appel à la tolérance dans "Beyto"

    Fils et apprenti informaticien modèle, excellent nageur, Beyto (Burak Ates) fait la fierté de ses parents. Mais il a un secret, son attirance pour les hommes. Et le monde de ces immigrés turcs en Suisse s’écroule quand ils apprennent que leur rejeton est tombé amoureux de Mike, son entraîneur (Dimitri Stapfer). Incapables de faire face à la honte et à la stigmatisation d’une communauté très attachée aux traditions d’une société hétéronormative, ils décident d’emmener Beyto dans leur village natal et de le marier à son insu à Seher (Beren Tuna), son amie d’enfance. Histoire de le remettre dans le droit chemin. 

    Bien que furieux en découvrant le but de ce voyage, Beyto  obéit à papa-maman pour leur éviter l’humiliation. Mais, de retour en Suisse, il n’a pas l’intention de renoncer à Mike. En même temps, il ne peut abandonner Seher, bien décidée à s’émanciper elle aussi. Confronté à un dilemme cornélien, Beyto se retrouve piégé dans un ménage à trois qu’il va devoir réinventer. 

    L’amour triomphe donc des traditions dans le film de la Zurichoise Gitta Gsell. Plébiscité par le public aux dernières journées de Soleure, il est adapté d’un livre du Turc et Helvète d’adoption Yusuf Yesilköz, avec qui elle a écrit le scénario. Elle confronte deux univers et deux cultures, tout en alliant l’immigration à l’homosexualité. Un défi risqué où elle n’évite pas les clichés et les situations parodiques. On retiendra principalement  l’appel à la tolérance et le ton résolument optimiste dans l’histoire bienveillante de ce garçon forcé de choisir entre le soutien de sa famille et sa propre identité.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 26 mai.

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  • Grand écran: "A Yak In The Classroom" pour rendre l'instituteur heureux!

    Pays d’Asie lilliputien, le Bhoutan est coincé entre deux géants, l'Inde et la Chine. En 1972, le roi y instaurait le «Bonheur National Brut», privilégiant le bien-être de ses habitants à la croissance économique. Une culture toujours présente aujourd’hui, alors que la jeunesse tend à se moderniser depuis l’accès à Internet.

    Mais si les Bhoutanais sont connus pour être l'un des peuples les plus heureux de la Terre, cela ne les empêche pas d’avoir des envies d’ailleurs. A l’image d’Ugyen, jeune instituteur qui rêve d’émigrer en Australie pour y poursuivre une carrière de chanteur. Seulement voilà.. Il doit encore accomplir un an de service national. Malgré ses tentatives, il ne parvient pas  à échapper à ses obligations militaires et se voit contraint d’accepter un poste vacant  dans l’école la plus isolée du pays et accessoirement du monde.

    Non seulement l’occidentalisé Ugyen n’a pas la moindre idée de l’endroit où elle se trouve mais, perchée à 3730 mètres, elle ne se laisse pas facilement atteindre. Après un voyage d’une journée, il lui faudra encore marcher pendant huit autres dans des sentiers montagneux pour rallier Lunana, hameau de 56 âmes. Et découvrir qu’il  n’y a ni électricité, ni évidemment de réseau, ni matériel scolaire. Il devra tout improviser, jusqu’au tableau noir. 

    Plutôt déboussolé par la rudesse de sa nouvelle vie, Ugyen va en revanche rencontrer le profond respect de la communauté. Et surtout de ses élèves dont il tient l’avenir entre ses mains. Avec leur soif de savoir, ils lui en apprendront autant qu’il leur en enseigne. C’est ce qui fait notamment le charme de cette comédie dramatique réalisée par Pawo Choyning Dorji, Les émouvants et sympathiques personnages, presque tous incarnés par des acteurs non-professionnels dont les enfants, achèvernt de nous convaincre. Rappelons que le film avait été sélectionné comme entrée bhoutanaise pour le meilleur long métrage international à la 93e cérémonie des Oscars.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 19 mai.

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