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Sorties de la Semaine - Page 72

  • Grand écran: dans "Les 2 Alfred", Bruno Podalydès dénonce l'ubérisation de la société

    Après Bancs publics, Adieu Betrhe, Comme un avion, Bruno Podalydès (le réalisateur) et son frère Denis se retrouvent pour Les 2 Alfred. Et nous racontent l'histoire d'Alexandre, chômeur proche de la soixantaine. obligé de résoudre un cas urgent. Il a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement.

    Problème: si The Box, la start-up très friendly où les employés se déplacent dans des décors végétalisés, veut l'embaucher à l'essai, elle  a pour dogme : «Pas d'enfant!». Et Séverine sa future supérieure, la toujours excellente Sandrine Kiberlain, est une dominatrice acariâtre, une « tueuse » d’une rare intransigeance et au caractère éruptif.  

    Pour obtenir le poste, Alexandre doit donc mentir. Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » , roi de de la bricole, de la débrouille et des petits boulots, décide de s’occuper de ce papy déboussolé et déphasé face au nouveau langage numérique,  aux nouvelles technologies, aux nouveaux mode de vie d’une société hyperconnectée avec des drones partout,  des voitures qui roulent sans chauffeurs et des gens perpétuellement sous tension. 

    Un brin futuriste, Bruno Podalydès, dont le personnage refuse cet univers ultra-moderne, ne parle pas moins de notre époque dans cette comédie en mode social, à la fois drôle, grave et loufoque, au ton absurde. Elle rappelle Effacer l’historique, où Gustave  Kervern et Benoît Delépine s’attaquent aux géants du web. 

    Tout en nous mettant en garde contre les aberrations d’une ubérisation effrénée de notre quotidien, l’auteur donne aussi de l’espoir en misant sur la jeune génération à travers  le personnage charismatique de Suzie (Luana Bajrami). Toutefois, en dépit des qualités du film, on peut reprocher à son réalisateur de friser parfois  la caricature, d’abuser des clichés et des situations répétitives.

    Mais au fait, quid des 2 Alfred ? Eh bien vous le découvrirez  en allant au cinéma!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juin. 

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  • Grand écran: "Un tour chez ma fille", resucée paresseuse de "Retour chez ma mère"

    Cinq ans après sa comédie à succès  Retour chez ma mère, Eric Lavaine remet ça avec Un tour chez ma fille, où Josiane Balasko rejoue la tête d’affiche. Alors que dans le premier volet Alexandra Lamy réemménageait chez  maman, cette fois-ci, c’est Josiane Balasko, alias Jacqueline, qui débarque chez sa fille aînée Carole ( Mathilde Seigner) et son gendre Alain (Jerôme Commandeur) . Quant à Alexandra Lamy, elle a disparu du casting.

    Jacqueline  prétexte un grand retard des travaux dans son appartement pour s’installer chez le couple en pleine thérapie. Juste pour quelques jours. Mais les jours deviennent des mois, Jacqueline se sent de plus en plus à l’aise, prépare à manger, squatte la télévision, réorganise la cuisine. En d’autres termes, elle n’est pas près de repartir, au grand dam de Carole et d’Alain qui n’en peuvent plus.  

    Eric Lavaine ne se fatigue pas trop dans cette resucée assez insipide, où il se contente de reprendre les ingrédients du métrage précédent pour nous les resservir plus ou moins à la même sauce. Les comédiens ne se foulent pas non plus des masses. Du coup Un tour chez ma fille se résume à une virée paresseuse.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juin.  
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  • Grand écran: "5ème set", avec Alex Lutz formidable en tennisman tentant un improbable retour

    Roland Garros est terminé et les fans de tennis attendent fébrilement Wimbledon. Pour patienter, on leur conseille d’aller voir 5éme set de Quentin Reynaud. Dans son premier film, il se penche avec conviction sur la difficile tentative de reconversion  d’un ex-prodige de la raquette,  

    Formidablement interprété par Alex Lutz, Thomas, aujourd’hui âgé de presque 38 ans, n’a jamais fait des étincelles, écumant les tournois Future et Challenger. Il y a 17 ans, il était pourtant l’un des plus grands espoirs français. Mais une défaite en demi-finale d’un des plus prestigieux tournois du monde l’a traumatisé, et depuis il est descendu dans les profondeurs du classement. Aujourd’hui, il se prépare à ce qui devrait être son dernier tournoi. Il refuse pourtant d’abdiquer. 

    Tenaillé par un désir de sauver son honneur, il se lance dans un combat homérique douloureux, au résultat incertain. Une lutte sans merci pour dompter un corps meurtri par les blessures, un genou bousillé, les sacrifices physiques qu’il s’est imposés toutes ces années, sans parvenir à atteindre le haut niveau. 

    Cet acharnement pour un retour en grâce, c’est tout l’enjeu du film de Quentin Reynaud. Mais aussi intéressant soit-il, l’opus doit avant tout sa réussite au talentueux  Alex Lutz, Véritablement habité par son personnage, il n’incarne pas, il est Thomas. Il nous fait partager ses souffrances,  mesurer la brièveté d’une carrière dominée par la passion du jeu, mettant en péril une vie d’après qu’il n’a pas voulu envisager. 

    Sans oublier les petites humiliations subies, inhérentes à un déclassement professionnel qui vous renvoie impitoyablement à l’anonymat. L’auteur met d’ailleurs ainsi le doigt sur un système qui vous brise après vous avoir trop vite encensé. 

    Un regret toutefois en ce qui concerne le scénario convenu et des rôles secondaires quasi inexistants. Plus particulièrement celui de la mère (Kristin Scott Thomas), voulant à tout prix faire de son fils un champion. Il y avait là de quoi donner plus de chair au personnage. Comme d’ailleurs à l’épouse, campée par Ana Girardot,  

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juin.

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