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Sorties de la Semaine - Page 68

  • Grand écran: "Les amours d'Anaïs", une charmante comédie de moeurs qui manque d'incarnation

    Elle est coquine, sexy, curieuse, férue de littérature mais tardant à conclure sa thèse, fauchée et claustrophobe. Et surtout elle court, Anaïs, moulinant joliment des gambettes dans les rues de Paris son vélo à la main. Après qui, après quoi ? La pétulante trentenaire, (Anaïs Demoustier), ne sait pas trop. Elle a du mal à se poser dans sa vie personnelle et professionnelle. «Je ne veux pas rencontrer des gens intéressants, je veux moi-même être intéressante», affirme-t-elle. Une formule qui n’en est pas pour autant une vocation.

    Anaïs a un petit copain, Raoul, qui commence à lui peser. Enceinte, elle décide d’avorter et quitte sans regrets le malheureux  qui n’a pas eu son mot à dire.  Lors d’un dîner, elle séduit Daniel  (Bruno Podalydes), un éditeur qui a deux fois son âge et dont elle se lasse rapidement, là également. En revanche elle brûle de rencontrer son épouse Emilie (Valeria Bruni-Tedeschi), une romancière à succès. A l’occasion d’un séminaire en Bretagne, elle est fascinée par cette femme lui offrant comme un miroir de ce qu’elle pourrait devenir.  

    Pour son premier long métrage, Charline Bourgeois-Tacquet, elle aussi apparemment tombée sous le charme de son héroïne court vêtue, propose un portrait de femme qu’elle veut libre, fougueuse et légère. Elle nous la montre, sinon l’exhibe, sautillante, papillonnante et pleine de désirs au gré de ses errances sentimentales. Solaire, dynamique, l’impétueuse Anaïs Demoustier, qui s’impose de plus en plus dans le cinéma français, forme un duo attachant avec la lumineuse et magnifique Valeria Bruni Tedeschi, dont la raison l’emporte sur la passion.  

     Mais si cette comédie de mœurs existentielle en forme de marivaudage estival baigné d'une belle lumière est charmante, tout reste en surface. Elle manque ainsi d’incarnation, peinant par ailleurs à dégager de l’émotion et une vraie sensualité. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 septembre.

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  • Grand écran: dans "Boîte noire", thriller parano haletant, Pierre Niney séduit en justicier solitaire

    Jeune acousticien du BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur (Pierre Niney) est chargé des investigations sur le mystérieux crash d’un avion lors d’un vol Dubaï-Paris. Que s’est-il passé ? Erreur de pilotage ?  Défaillance technique ? Acte terroriste, la version officielle ? 

    Pour Mathieu, qui a l’ouïe fine, cette dernière piste d’abord privilégiée, ne tient pas la route. Mais qui a intérêt à cacher les véritables causes du terrible accident ? L’énigme est de taille. Alors Mathieu écoute, écoute, écoute encore. Son analyse minutieuse de la boîte noire  va le pousser à mener secrètement  ses propres recherches. Et le doute commence à s’installer, s’amplifie au point qu’il se sent menacé par son entourage. Son amie. son chef, son collègue tous deviennent suspects pour lui.  

    Jouant sur les sons, Boîte noire nous immerge ainsi dans les coulisses de l’aéronautique. Nous ballotant d’une fausse piste à l’autre, Yan Gozlam réalise un thriller paranoïaque haletant, parfaitement documenté, à la mise en scène efficace.  Sous tension, l’intrigue, entre espionnage et drame psychologique, est rondement menée en dépit de rebondissements parfois légèrement  incohérents, ou de scènes explicatives un rien indigestes et longuettes. 

    En héros solitaire et justicier, Pierre Niney, entouré de Lou de Laâge et André Dussolier fait particulièrement bien le job. Sobre, intense, attachant dans sa fragilité mêlée de douceur et d’angoisse, cet anti-héros englué dans une enquête qui le dépasse, séduit avec sa détermination obsessionnelle à trouver la vérité.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 8 septembre.

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  • Grand écran: *Délicieux", la révolution dans l'assiette. A consommer sans modération

    A l’aube de la Révolution française, le restaurant tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existait pas encore. Manger à l’extérieur était une activité réservée aux voyageurs. Et si on  se restaurait déjà dans des tavernes ou des auberges sur des tables collectives, la cuisine consistait généralement en un plat unique, dont la principale qualité était de tenir au corps et non de réjouir les papilles. 

    Les cuisiniers se louaient donc à la noblesse, à l’image du talentueux, orgueilleux  et tout en rondeurs Pierre Manceron (Grégory Gadebois), oeuvrant aux fourneaux chez le duc de Chamfort (Benjamin Lavernhe). Lequel régale régulièrement une cour aussi vulgaire qu’intolérante au moindre changement culinaire. Mais Manceron n’en a cure et ose, un soir, proposer le «délicieux», un feuilleté inédit aux truffes et pommes de terre, tubercules alors réservées à la plèbe, sinon aux cochons!

    C'est un tollé! Congédié sur le champ, le chef humilié accompagné de son fils, un adolescent curieux, vif et entreprenant, retourne dans sa campagne, se complaisant dans le désoeuvrement, la mélancolie et le mal-être. Jusqu’à l’apparition d’une femme aussi mystérieuse que déterminée (Isabelle Carré), avide d’apprendre l’art culinaire. 

    Ouverture du premier restaurant

    Remarquablement ingénieuse, elle redonne confiance à Manceron, qui va s’émanciper de sa condition. Emblématiques d’un peuple oppressé qui, au tournant de l’histoire de France, commence à faire entendre sa voix face aux tout-puissants, ils ouvrent ensemble le premier restaurant. Proposant à leurs clients ébahis un service révolutionnaire: des tables individuelles et des mets à choisir sur une carte. 

    Après L’esprit de famille, Eric Besnard propose une comédie se déroulant dans une nature somptueuse magnifiquement éclairée, soignant autant les décors que l’élaboration de plats mitonnés avec amour. Elle est portée par Grégory Gadebois et Isabelle Carré parfaitement crédibles dans leur rôle respectif et entourés de personnages secondaires irrésistiblement incarnés par Benjamin Lavernhe, imbuvable duc de Chamfort, ou Guillaume de Tonquédec, déplaisant intendant toujours là où on le pose. En résumé, un film plein de saveurs, à consommer sans modération.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 septembre. 

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