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Sorties de la Semaine - Page 64

  • Grand écran: la vie amoureuse de la Finlandaise Tove Jansson, célèbre créatrice des légendaires Moumines

    Tove Jansson, née en 1914 et morte en 2001, est célèbre pour sa création des légendaires Moumines, mignons trolls au look hippopotamesque. Finlandaise faisant partie de la minorité suédoise du pays, elle est née à Helsinki d’une mère illustratrice et d’un père sculpteur. Tyrannique, il dédaigne ses croquis fantaisistes, estimant que ce n’est pas de l’art. La jeune femme plaisante en prétendant vivre dans son ombre, mais n’en connaît pas moins également un immense succès avec ses tableaux, ses bandes dessinées, ses romans et ses nouvelles 
     
    Monument en Finlande, cette artiste bisexuelle fait l’objet d’un biopic au titre éponyme, réalisé par sa compatriote Zaida Bergroth. Tout en racontant comment ces petites créatures destinées aux enfants et d’abord gribouillées par amusement, ont conquis le monde, la réalisatrice se penche plus particulièrement sur la vie amoureuse de Tove en décrivant une décennie de sa vie à partir du milieu des années quarante.
     
    La vingtaine, yeux bleus et cheveux blonds au carré, celle que l’on découvre fauchée au début du film, mène une vie trépidante et un rien extravagante, fréquente des soirées illégales, se fiance brièvement avec un homme politique marié. C’est à ce moment qu’elle crée les Moumines et publie, en 1945, le premier livre de leurs aventures Moomin et la grande inondation. Lors d’une soirée elle rencontre la fille du maire d’Helsinki, Vivica Bandler, une directrice de théâtre, dont certains se moquent en disant qu’elle se prend pour une metteuse en scène. Ce qui n’est pas lui rendre justice.   

    Folle d’une grande séductrice 

    Belle, élégante, indépendante, dominatrice, c’est par ailleurs une grande séductrice dont Tove tombe follement amoureuse. Elles entament une liaison, mais Vivica, égocentrique et volage, lui préfère bientôt Paris, où elle décide de s’installer. Toutefois, si ce don Juan en jupons se préoccupe d’abord de ses sentiments, de ses envies et met un terme à leur relation, elle n’a pas manqué de vanter le talent et l’originalité de son ex-amante. Lançant en quelque sorte la carrière de Tove qui, par la suite, fera la connaissance de Tuulikki Pietilä, une graphiste. Elle deviendra sa compagne pour le reste de sa vie et lui inspirera le personnage de Tou-ticki.
     
    Tout en reconstituant dans les détails la scène culturelle de l’Helsinki de l’époque, Zaida Bergroth brosse le portrait émouvant de son héroïne. On découvre une femme passionnée, émancipée, pleine de vie, adorant la danse et la musique, aspirant à une reconnaissance artistique dont elle ne se sentait pourtant pas toujours digne et revendiquant sans complexe sa liberté sexuelle. Elle est magnifiquement interprétée par Alma Pöysti (photo) qui se livre corps et âme dans cet opus à la simplicité pleine de charme

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 décembre. 

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  • Grand écran: "King Richard", ou comment porter Venus et Serena au sommet. Avec un remarquable Will Smith

    Deux ans avant la naissance de ses filles Venus et Serena, Richard Williams regarde un match de tennis à la télévision où la joueuse Virginia Ruzici empoche 40 000 dollars. Du coup ce gardien de nuit se met à concocter un plan de 85  pages pour sortir de Compton, la banlieue pauvre et noire de Los Angeles, et porter ses filles au sommet. 

    Mission accomplie pour les deux avec quatre Grands Chelems et quatre médailles d’or olympiques, et surtout en ce qui concerne Serena, devenue la Numéro Un de ère Open avec ses 23 tournois majeurs. Mais qui, selon toute vraisemblance, ne parviendra pas à égaler le record de l’Australienne Margaret Court, laquelle en compte un  de plus. 

    Presque tout ce que ce père ambitieux a prévu pour sa progéniture s’est donc réalisé. Un vrai visionnaire que le réalisateur Reinaldo Marcus Green n’hésite pas à anoblir en intitulant son film King Richard. Oubliant d’évoquer le côté trouble et controversé du personnage, dont ses nombreuses infidélités, il évite toutefois l’hagiographie en racontant les débuts de cette  irrésistible ascension du point de vue familial. 

    Il se concentre plus particulièrement sur le parcours d’un homme réellement confronté dans son enfance à de terribles actes de racisme, qui a eu des démêlés avec le Ku Klux Klan, mais qui a toujours fait face. Avec sa foi en la réussite chevillée au corps, il est prêt par exemple à se laisser tabasser, pour protéger ses futures championnes harcelées par des voyous. .

    En revanche, il se montre inflexible quant à leur entraînement. Usant de tactiques extrêmes, il les pousse (en principe avec leur accord, l’aide de sa femme Oracene et celle des trois sœurs aînées...), à taper inlassablement dans la raquette de l’aube au crépuscule. Plus que convaincu de leur don, l’obstiné Richard que rien n’arrête, parvient par ailleurs à persuader les meilleurs coaches de s’occuper gratuitement de ses filles, 

    Parallèlement, il se fait un devoir de ne pas négliger leur éducation et tout ce qui touche à leur développement intellectuel. On apprend que Venus parle cinq langues... Sous l’autorité de ce père à la main de fer dans un gant de velours et grâce à leur travail acharné, Venus et Serena deviennent de vraies machines de guerre sur le court, tout en gardant, au-delà du jeu, les valeurs affectives, sociales et humaines qu’on leur a inculquées. 

    Des interprètes de choix

    Mais pour que la mayonnaise prenne vraiment, encore fallait-il des  interprètes de choix. Reinaldo Marcus Green les a trouvés. D’abord un pivot de choc, Will Smith. Remarquable, il est criant de vérité dès son apparition à l’écran. Il n’incarne pas, il est tout simplement Richard Williams, empruntant son discours, ses gestes, son attitude, son comportement.  

    Quant aux deux jeunes actrices qui l’entourent Saniyya Sidney (Venus) et Demi Singleton (Serena), charmantes, modestes et spontanées, elles sont tout aussi talentueuses et impressionnantes de justesse. Sans oublier, dans le rôle d’Oracene,  l’excellente Aunjanue Ellis.

    Il fallait enfin que cela marche du côté sportif pour les connaisseurs et les fans de la petite balle jaune. C’est le cas avec notamment une convaincante reconstitution des matches de l’époque.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 décembre. 

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  • Grand écran: "Un héros", gloire fugitive d'un Iranien piégé par ses mensonges et ses manipulations

    Après un détour par l’Espagne en 2018, qui nous a valu le décevant Everybody Knows, avec Javier Bardem et Penelope Cruz, l’Iranien Ashgar Farhadi est revenu dans son pays pour tourner Un héros. son neuvième long métrage Avec ce film qui a décroché le Grand Prix au dernier festival de Cannes, le cinéaste nous plonge dans un imbroglio kafkaïen plus fatigant qu’haletant.  

    Autorisé à sortir un week-end de la prison où il est enfermé pour une dette non honorée, Rahim ne sait pas comment rembourser son créancier. Il tente de le convaincre de retirer sa plainte contre le paiement d’une partie de la somme, pour échapper à un dur retour derrière les barreaux. En vain.

    Aux abois, Rahim a recours à une manipulation douteuse, qui le fait pourtant passer pour un héros. Du coup, la direction du pénitencier veut médiatiser le cas de ce détenu modèle, tenant absolument à restituer un sac rempli de pièces d’or qu’il dit avoir retrouvé par hasard. Mais c’est là que les choses commencent à se gâter. Piégé par ses mensonges, le bien peu héroïque Rahim s’enferre, compromet l'association caritative qui le soutient et se met sa famille à dos. 

    Les fans de Farhadi crient au chef d’œuvre, considérant cet opus ancré dans la société iranienne et qui devrait représenter le pays aux prochains Oscars, comme l’un des meilleurs de 2021. On adhère cependant mollement à cette fable morale en forme d’intrigue à tiroir dont le metteur en scène abuse, nuisant ainsi à l'efficacité narrative. Et cela en dépit de la prestation, de la plastique avantageuse de l’acteur principal Amir Jadidi, un vrai beau gosse, et des critiques incisives auxquelles se livre l'auteur contre le système judiciaire et carcéral, la peine de mort, la bureaucratie pesante, les réseaux sociaux, leurs trahisons et autres fake news.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 décembre. 

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