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Sorties de la Semaine - Page 62

  • Grand écran: avec "Olga", gymnaste tiraillée entre deux pays, Elie Grappe représentera la Suisse aux Oscars

    Nous sommes en 2013. Championne de gymnastique de 15 ans, Olga (Anastasia Budiashkina très convaincante) est tiraillée entre la Suisse où elle s’entraîne pour les championnats d’Europe à Stuttgart et son pays, l’Ukraine, où sa mère journaliste couvre les événements explosifs d’Euromaïden.

    Si cette dernière a envoyé Olga dans la patrie de son père décédé, c’est pour la mettre à l’abri. Ses enquêtes sur la corruption régnant dans les plus hautes sphères de l’Etat constituent une vraie menace et pourraient contraindre sa fille à renoncer à ses ambitions sportives.

    L’adolescente vit dès lors un quotidien compliqué. Non seulement elle doit faire ses preuves dans une discipline des plus rude, mais supporter l’exil et surtout envisager d’abandonner sa nationalité ukrainienne alors que Kiev est à feu et à sang. Sans compter que sa mère se bat sur le front. 

    Cette production franco-suisse est le premier long métrage d’Elie Grappe. S’inspirant d’une histoire vraie, il a choisi, tout en parlant de jeunesse, d’immigration et d’exil, de traiter la question de l’identité de façon originale, avec une héroïne à la carrière bouleversée par la révolution.

    En-dehors d’images d’archives des violentes manifestations, l’auteur centre son film sur les entraînements de gymnastique d’une rare exigence, souvent ponctués de lourdes chutes. Des mouvements répétés sans cesse pour tendre à la perfection. Ces séquences spectaculaires magnifiquement filmées, qui montrent la différence entre la réussite et l’échec nous font ressentir la tension qui gagne la gymnaste. Métaphoriques, elles donnent de la puissance à l’œuvre.

    Fan de cinéma au berceau

    Sélectionné à la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes, son réalisateur Elie Grappe a été récompensé du prix SACD. Une visibilité qui a facilité, en plus de son indéniable talent, le fait de représenter la Suisse aux Oscars. Quoi qu’il en soit, il y a de quoi combler ce cinéaste de 27 ans, né à Lyon où il a étudié la trompette au Conservatoire et vivant aujourd’hui à Vevey. 

    Mais c’est du cinéma qu’il avait dans la tête à 6-7 ans déjà, comme il nous le dit lors d’une interview. «Olga est parti d’une violoniste ukrainienne filmée pendant un court métrage à Singapour, à l’occasion d’un échange d’orchestre fin 2015. J’ai été particulièrement touché par la manière dont elle m’a raconté la révolution et la façon dont les images l’avaient bouleversée. J’y ai rapidement trouvé la matière pour mon film, dans la passion d’une adolescente».
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    -Pourquoi opter pour le thème de la gymnastique, alors que vous êtes plutôt spécialiste de musique et de danse?

    -Lorsque je travaillais sur la danse classique j’ai lu un livre sur Nadia Comaneci et j’ai commencé à m’intéresser à ce sport pour moi mystérieux, à la fois individuel et collectif, incarnant l’effort, l’exigence. Par ailleurs, la gymnastique est une discipline très cinégénique, remplie de sons et en perpétuel mouvement. J'aime travailler sur des pratiques qui passionnent, ces moments où on ressent l'humanité. Cela m’intéressait beaucoup de filmer le souffle, le regard, les hésitations et les erreurs. Ces moments où on a conscience des risques que prennent ces jeunes filles. 

    -Comment avez-vous découvert votre talentueuse héroïne?

    -J’ai rencontré Anastasia à Berne lors des Championnats européens. Il s’agit d’une vraie gymnaste, d’un niveau élevé, qui fait partie de l’équipe de réserve nationale ukrainienne. C’était indispensable, car il fallait faire croire pendant longtemps à un film aux enjeux uniquement sportifs, avant que les choses se déplacent et qu’Olga se rende compte que ce qu’elle fait est politique. 

    -En réalité, il s’agit avant tout d’un film sur l’exil.

    En effet.et il en découle plusieurs thèmes. J'évoque une gymnaste en plein dilemme, qui ne se sent pas à sa place, tiraillée entre deux pays, entre deux fidélités, sans cesse prise entre des injonctions contraires. Et de surcroît confrontée à une situation géopolitique qui la dépasse. 

    "Olga", à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 novembre.

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  • Grand écran: avec "Cry Macho", le grand Clint Eastwood propose un road trip mineur

    La retraite, Clint Eastwood le prolifique ne connaît pas. Trois ans après La mule, le réalisateur-acteur mythique, 91 ans, revient avec Cry Macho, adapté du roman de Nathan Richard Nusbaum. Il y joue Mike Milo, une ancienne star du rodéo et éleveur de chevaux, qui a perdu femme et enfant et s’est brisé le dos dans un accident.  

    Après avoir été renvoyé par le patron du ranch qui continuait à l’employer, celui-ci le rappelle pour lui confier une mission. Celle de se rendre au Mexique pour ramener son fils adolescent Rafa, élevé par sa mère alcoolique sous influence d’un dangereux cartel de drogue. 
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    Personnage en quête de rédemption, un classique chez le cinéaste, Mike qui a une dette morale envers son boss, renfile son chapeau de cow boy prend la route et va retrouver le gamin. Adepte des combats de coqs, il a transformé le sien en champion. 

    Passée la méfiance, une relation complice se noue évidemment entre le vieil homme et l’ado sur le chemin du retour, où ils sont pourchassés par les hommes de main la mère de Rafa. La traque donnant lieu à quelques scènes cocasses.

    Problèmes d'interprétation

    On adore Clint Eastwood, mais en dépit de son sourire, on a du mal à s’enthousiasmer vraiment pour ce road trip poussif où Il remonte en selle et assène un coup de poing. Une dernière chevauchée qui n’est d’ailleurs peut-être pas l’ultime, quoi qu’en pense une majorité de critiques penchant pour un film testamentaire. 

    L’un des problèmes tient à l’interprétation, plus particulièrement celle, calamiteuse, de Rafa, interprété par Eduardo Minett. On craint en outre le pire quand la mère du jeune garçon fait des avances au gringo nonagénaire, heureusement bien inspiré de les refuser. Mais que dire de cette idylle avec Marta, veuve Mexicaine généreuse et esseulée, sensible au charme de Mike. Même si  Clint/ Mike assume son âge avec sa voix cassée, sa démarche chancelante et ses hanches qui grincent. 

    Un opus mineur donc, mais qui ne manquera pas de toucher les inconditionnels de l'iconique Clint Eastwood. .  


    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 novembre.

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  • Grand écran: Pus Céline Dion que nature, Valérie Lemercier géniale dans "Aline"

    Aline, le plus ambitieux projet de Valérie Lemercier dont la sortie avait été gâchée par le Covid, sort enfin. Librement inspirée de la vie de Céline Dion, cette comédie dramatique en forme de vrai faux biopic évoque le destin exceptionnel d’Aline Dieu, 14e enfant de Sylvette et Anglomard, née en 1968 dans la campagne québécoise au sein d'une famille où on adore la musique  

    Alors que la gamine grandit en poussant la chansonnette, on lui découvre une voix d’or. En l’entendant, le producteur de musique Guy Claude décide d'en faire la plus grande chanteuse du monde, Il deviendra l'amour de sa vie. Le film retrace ainsi le parcours de la prodige depuis son enfance modeste avec ses treize frères et sœurs jusqu’à l’âge adulte où elle remplit les salles et les stades. . 

    Excellente Victoria Sio

    Dans cette production franco-québécoise à gros budget, et ça se voit à l’écran, rien n’est oublié de la première audition aux transformations dentaires et capillaires, en passant par les tournées, le mariage, la résidence à Las Vegas, la naissance des bébés, les mois de silence pour réparer ses cordes vocales. En plus, il y a tous les tubes de la star aux 230 millions d’albums vendus, réinterprétés par l’excellente Victoria Sio, qui l’imite à la perfection sans la singer, attrapant la note la plus exigeante de All By Myself. Un tour de force 

    Derrière et devant la caméra, Valérie Lemercier est géniale. Plus Céline Dion que nature tout en construisant sa propre fiction autour de personnages imaginaires, elle brosse le portrait d’une «femme bien ordinaire»  généreuse et passionnée, incroyablement douée, qui se bat pour arriver à ses fins. Mais, bien qu'amoureuse de son modèle, l’auteure ne donne pas dans l’hagiographie, se moquant avec sa drôlerie et son humour si caractéristiques de ses  goûts, de son ego, de la surmédiatisation de sa vie avec René…

    Artifices, astuces et trucages

    Pour se glisser de manière particulièrement convaincante dans la peau de son idole du berceau à l’âge adulte, l'auteure n’a négligé aucun détail, a multiplié les artifices, les astuces, les trucages, faisant notamment agrandir les décors et les objets quand elle est petite fille. Elle a aussi modelé sa silhouette, expliquant sur un plateau de télévision s’être écrasé les seins lorsqu'elle est censée avoir 11 ou 12 ans et d’en ajouter des petits par-dessus qui poussent… 

    En d’autres termes on s’éclate avec Aline. Grand film populaire qui devrait faire un carton, il raconte avant tout une belle, touchante et passionnelle histoire d’amour en se penchant sur la relation unique entre Céline Dion et son impresario René Angélil (Guy-Claude en l’occurrence), qui deviendra son mari et contribuera largement au succès planétaire de la jeune prodige.

    A l’affiche dans les salles e Susse romande dès mercredi 10 novembre.

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