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Sorties de la Semaine - Page 62

  • Grand écran: "Spencer", trois jours décisifs dans la vie de Lady Di. Kristen Stewart géniale

    Après Jacqueline Kennedy, magnifiée dans Jackie, Pablo Larrain se passionne pour une autre célébrité féminine, la princesse de Galles, qu’il sacralise dans Spencer, son dernier long métrage  écrit par Stephen Knight sur une excellente musique de Jonny Greenwood. Avertissement de l’auteur juste avant les premières images, il ne s’agit pas d’un biopic, mais d’une fable inspirée d’une vraie tragédie. Elle se déroule ainsi dans un cadre existant où se mêlent triste réalité et audacieuse fiction née de l’imagination débordante du réalisateur.

    Pablo Larrain  a en effet choisi de se baser sur trois jours dramatiques de la vie de Lady Di. Nous sommes à la fin décembre 1991, alors qu’elle rejoint la famille royale à Sandringham House pour les fêtes de Noël. Elle entretient des rapports conflictuels avec ses différents membres et réfléchit notamment à divorcer de Charles, qui a déjà une liaison avec Camilla. Ce n'est pourtant que la trame de l'histoire. Car durant cet épisode décisif, l’auteur nous laisse découvrir une autre Diana que celle inlassablement disséquée par tous les médias de la planète. Un vrai tour de force. 

    Certes on n’ignorait pas ses excès entre boulimie, anorexie ou mutilation, mais le Chilien nous surprend en nous faisant surtout sentir sa détresse, sa solitude, ses fêlures, en plongeant de manière particulièrement intimiste dans l’univers mental d'une  femme déroutante dont on pensait tout connaître et qui cherche désespérément à se retrouver dans l’ambiance sinistre de l’immense palais.  

    Quelques scènes surréalistes

    Enfermée dans un carcan, victime d’un stress constant, elle souffre d’une forme d’inquisition qui provoque chez elle des hallucinations. Cela nous vaut quelques scènes surréalistes, comme une conversation avec le fantôme d’Anne Boleyn, la seconde épouse du roi Henri VIII... 

    Variation insolite, l’opus est une réussite. Plus encore qu’à l’art du cinéaste et à sa mise en scène, elle tient à l’extraordinaire performance de Kristen Stewart. L’actrice a un talent stupéfiant pour se glisser dans la peau de ses personnages qu’elle ne se contente pas d’incarner. Elle était bluffante en Jean Seberg dans le polar éponyme dédié à l’héroïne d’A bout de souffle de Godard, Elle est géniale en Lady Di, dont elle adopte sans la copier le look, les gestes, les attitudes, le comportement.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 26 janvier. 

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  • Grand écran: avec "Belle", le Japonais Mamoru Hosoda navigue entre le réel et le virtuel

    Inspiré par le célèbre conte La Belle et la Bête, Mamoru Hosoda, le maître japonais de l’animation, en fait une relecture très personnelle pour raconter l’histoire de Suzu. Lycéenne discrète, complexée et triste suite à la mort de sa mère, elle intègre l’univers virtuel de U, réseau gigantesque en ligne avec plus de cinq milliards d’abonnés. 

    Elle choisit un avatar de chanteuse intergalactique (Belle) et devient une icône aux cheveux roses, une superstar adorée de ses fans, plus populaire que la plus jolie fille de son école qu’elle admire tant. 

    C’est là qu’elle va rencontrer un monstre mystérieux traqué par les milices. S’engage alors, dans cette comédie musicale féministe, bienveillante et porteuse d’espoir, un chassé-croisé entre Belle et la Bête au bout duquel Suzu, symbole d’une époque où on se réfugie sur les réseaux sociaux pour s’émanciper, finira par découvrir qui elle est. 

    Des esthétiques différentes

    Comme on navigue entre le réel et le virtuel, l’esthétique est différente dans chacun des mondes. Dans le premier, celui où vit Suzu, le style est magnifiquement traditionnel, dans le second, celui de Belle, Mamoru Hosoda laisse libre cours à son imagination et à son inventivité. Et livre une partie visuellement flamboyante, foisonnante, exubérante, dans un déferlement de couleurs, de décors baroque, de surenchère d’effets. 

    Oscillant entre la fable romantique et le film pour ados, l’opus un rien longuet pèche en outre par son scénario bancal. L’auteur a en effet tendance à se perdre en route en traitant pêle-mêle, la quête d’identité,  l’amour, l’amitié, le deuil ou encore la maltraitance des enfants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 26 janvier.

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  • Grand écran: "Les leçons persanes" sous haute tension. Avec de formidables comédiens

    1942, France occupée: Arrêté, Gilles doit être déporté en Allemagne. Entassé avec d’autres juifs dans un camion qui les conduit vers la mort, il offre un sandwich à un prisonnier contre un livre écrit en farsi  Le fourgon s’arrête dans les bois. Des officiers nazis ordonnent aux occupants de sortir et font feu sans sommation. Echappant miraculeusement à la fusillade sauvage Gilles, montrant le livre aux soldats, leur jure qu’il n’est pas juif mais persan. 

    Les bourreaux n’y croient pas trop, mais ce mensonge sauve momentanément le jeune homme puisque l’un des chefs du camp où on l’emmène, rêvant d’ouvrir un restaurant à Téhéran après la guerre, souhaite apprendre le farsi. Risquant la mort à chaque instant,  Gilles (désormais Reza) invente des centaines mots la nuit, pour les enseigner au capitaine Koch le lendemain. Une idée dingue qui lui permettra d’échapper à son destin.

    A cet égard Les leçons persanes n’est pas qu’un film de plus sur un épisode tragique. Au-delà de la barbarie nazie dans les camps de concentration. le nouveau long métrage du réalisateur russo-américain Vadim Perelman, adapté d’une nouvelle de l’écrivain allemand Wolfgang Kohlhaase, évoque les efforts et les moyens inimaginables déployés par l’être humain pour sauver sa peau 

    Une tâche des plus ardue

    A l’image de Gilles fabriquant un langage le plus souvent construit à partir des prénoms des prisonniers. Une tâche des plus difficile, rendue encore plus ardue dans la mesure où il  doit évidemment se rappeler chaque mot, Non seulement Koch, tout de même méfiant, note absolument tout, mais la relation particulière qu’il entretient avec son « prof » de farsi, qui parvient à prendre un petit ascendant sur son « élève », provoque la suspicion et la jalousie de ses subordonnés. Ils n’attendent qu’un faux pas du prétendu Reza pour se venger.  

    Un bémol toutefois en ce qui concerne la mise en scène d’une telle relation. On a en effet un peu de mal à croire qu’un nazi, assassinant des milliers de gens sans le moindre état d’âme, puisse se montrer aussi accommodant avec Gilles. Même si, à une occasion dramatique, il entre dans une rage folle qui eût pu être fatale à l’imposteur.  

    Reste qu’on est pris par cette oeuvre sous haute tension qui nous laisse constamment craindre pour la vie de Gilles. Sans oublier l’interprétation des deux comédiens principaux. A la fois fragile et fort, l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart, César du meilleur espoir masculin en 2018 pour sa prestation dans 120 battements par minute, se montre impressionnant dans le  rôle de ce survivant courageux, aussi astucieux que roublard. De son côté Lars Edinger se révèle également virtuose en officier allemand cruel, pervers, mais qui... Mystère. Pour connaître le fin mot de l’histoire, il faut aller voir le film. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 janvier.    

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