Grand écran: avec "Les Olympiades", Jacques Audiard signe une fine chronique générationnelle (03/11/2021)
Le film étonne, sinon détonne pour le meilleur, dans l’œuvre de Jacques Audiard où dominent le plus souvent le noir et la violence. Après Dheepan et Les frères Sisters, l’auteur opère une véritable mutation dans Les Olympiades, son premier film en noir et blanc, co-écrit avec Céline Sciamma et Lea Mysius.
Il est librement inspiré de trois nouvelles graphiques de l’Américain Adrian Tomine, mettant en scène des personnages de jeunes losers newyorkais. L’histoire en forme d’effervescente comédie romantique aux allures de marivaudage, se transpose dans Les Olympiades, quartier du 13e arrondissement de Paris.
Radiographie des coeurs et des corps
On y rencontre Emilie, jeune femme, douée mais peu intéressée par un plan de carrière. Collectionnant les petits boulots, elle aime Camille, son colocataire, jeune prof tenté par une reconversion dans l’immobilier. Mais lui est attiré par Nora, persécutée par des étudiants qui la confondent avec Amber, une cam-girl. S’exhibant sur Internet pour boucler ses fins de mois, Amber séduit Nora…
Suivant ces trois filles et ce garçon en pleins désordres amoureux, dont les parcours se croisent et les désirs s’entrecroisent, Jacques Audiard brosse un portrait de la jeunesse d’aujourd’hui. Evoquant les thématiques actuelles, la mixité, les questions sur le travail, la réussite, le polyamour, le réalisateur se livre à une étude de mœurs, en radiographiant finement les âmes, les cœurs, les corps. Cette intéressante chronique générationnelle se déroule sur fond de nouvelles technologies qui favorisent des rencontres, du harcèlement ou des ébats pornos en ligne.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 novembre.
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