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Sorties de la Semaine - Page 57

  • Grand écran: "En même temps", une folle nuit de cohabitation forcée pour Cohen et Macaigne!

    A la veille d’un vote pour entériner la construction d’un parc de loisirs à la place d’une forêt primaire, Didier Béquet, maire de droite macho, homophobe et sans scrupules, tente de corrompre Pascal Molitor, son confrère écolo austère et angoissé. En  espérant le faire changer d'avis, il l’invite d’abord au restaurant, puis l’entraîne au FMI, un bar à hôtesses.

    Alors qu’ils se lancent dans une partie à trois, les élus locaux se font piéger par une militante féministe qui réussit, dans le noir et à l’aide d’un pistolet idoine, à coller le pénis de Béquet sur le haut des fesses de Molitor. Impossible dès lors de se désarrimer tant la glu est tenace. Une folle nuit de cohabitation forcée commence pour les deux hommes unis l’un à l’autre contre leur gré. Le concept ne fait pas franchement dans la finesse...

    Détournant à leur profit la célèbre devise d’un Macron ni à gauche ni à droite,  Delépine et Kervern  proposent avec En même temps, leur dixième long métrage qui sort en pleine non campagne présidentielle, à cinq jours du premier tour, une farce politico-environnementalo-féminste. Avec Jonathan Cohen  et Vincent Macaigne.

    Déambulant cahin-caha dans leur posture délirante, farfelue, absurde, aussi contraignante qu’embarrassante et qu’ils ne vont jamais quitter, les deux compères s’éclatent visiblement. La fable est certes amusante, surréaliste, cynique, caustique dans la manière dont Delépine et Kervern se payent joyeusement les politiques de tous bords, dans le fond tous cul et chemise. Elle se révèle pourtant assez démagogique dans la mesure où ils suivent l’air du temps en se faisant trop sérieusement les apôtres de l’écologie et du  féminisme. 

    Par ailleurs, ils finissent peu à peu par lasser, à force de facilités  de répétitions et de longueurs illustrant notamment leur peine à conclure. On les avait préférés dans leur précédent opus Effacer l'historique. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 avril.

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  • Grand écran: "The Reason I Jump" montre la perception du monde par les autistes. Fort et sensible

    En écrivant en 2007 The Reason I Jump (Sais-tu pourquoi je saute?), où il expose son univers intérieur, sa façon de percevoir le monde, sa relation aux autres, Naoki Higashida, un adolescent autiste muet, alors âgé de 13 ans, ne se doute pas qu’il va provoquer une véritable révolution pour la compréhension de cette maladie. Il devient ainsi le porte-parole de tous ceux qui en sont victimes.

    Alors qu’on a longtemps pesé que les autistes étaient incapables de communiquer avec l’extérieur, on découvre pour la première fois que l’esprit enfermé dans un tel corps est aussi curieux, subtil et complexe que celui de n’importe qui.

    Jerry Rothwell, notamment auteur du documentaire Comment changer le monde, propose une adaptation libre de ce récit en en évoquant les expériences de cinq jeunes autistes non verbaux aux compétences diverses, dans quatre continents.

    On rencontre ainsi Joss en Angleterre, dont le processus de pensée est comparé par son père à un "diaporama incontrôlable" Lors d’une scène anecdotique, on le voit par exemple paniquer inexplicablement en criant qu’il n’y a plus de pizza. De leur côté, en Virginie, les deux amis Ben et Emma communiquent grâce à un tableau alphabétique. En Inde, Amrit  s’est lancée dans la peinture et expose ses toiles. Sans oublier Jestina au Sierra Leone, où les enfants autistes sont stigmatisés, leur trouble étant  souvent qualifié de démoniaque.

    Tout en se concentrant beaucoup sur les sons et l’image, Jerry Rothwell  livre des portraits émouvants des enfants et de leurs parents. Evidemment on ne prétendra pas qu’un film suffit à nous rendre complètement perceptible l’univers mental d’un autiste. Mais il nous donne une idée de la neurodiversité dans un documentaire à la fois fascinant, fort et sensible, qui fait réfléchir sur une vision et une appréhension si différentes du monde. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 avril.

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  • Grand écran: "Le chant du cygne" avec le magnifique et bouleversant Udo Kier

    Quelque 20 ans après les deux premiers volets Edge Of Seventeen et Gypsy 83  centrés sur de jeunes membres LGBTQI+, Todd Stephens est revenu dans sa ville de Sandusky pour boucler sa trilogie Ohio Avec Le chant du cygne (Swan Song) Il rend un vibrant hommage à Pat Pitsenbarger (remarquable Udo Kier), un extraordinaire coiffeur local.

    Plus connu sous le nom de Mister Pat au temps de sa splendeur, le figaro excentrique était un must dans la petite cité. Aujourd’hui, il plie les serviettes dans une lugubre maison de retraite. Mais, apprenant qu’une ancienne cliente (Linda Evans) souhaitait qu’il la coiffe pour ses funérailles, il s’échappe de son EMS pour accéder à sa dernière volonté.  

    Une lettre d'amour

    Cigarette au bec, habillé d’un vieux survêt, Pat quadrille la ville en quête de produits de beauté essentiels à sa mission. Présenté comme l’un des derniers gays survivants de sa génération, il croise les fantômes de son passé. Sur le chemin des pompes funèbres,  il entre dans une boutique de vêtements pour dames. Le reconnaissant, la propriétaire lui offre un joli costume safari vert tendre. Sapé à neuf, bagouse scintillante à chaque doigt, Pat retrouve d’un coup son éclat d’antan.  

    Très inspiré, Todd Stephens propose une comédie douce-amère visuellement splendide,  «une lettre d’amour à la culture gay en voie de disparition», dit-il. En même temps, il dépeint finement la façon dont elle a ouvert la voie aux homosexuels d’aujourd’hui. Il lui suffit de quelques images pour montrer l’évolution des mœurs. Par exemple celles de Pat regardant un couple de papas jouer avec leurs enfants.

    Mais si on est particulièrement touché par cet opus dédié en outre aux homosexuels morts du sida, c’est surtout grâce au héros, le légendaire Udo Kier (76 ans). Désireux de changer radicalement de personnage, l’acteur de Fassbinder ou d’Argento trouve sans doute là son meilleur rôle. Génial, fascinant avec son regard bleu acier, Il n’incarne pas, il est Mister Pat, dont il épouse magistralement l’attitude, le charme, l’humour, la flamboyance, la nostalgie, l’extravagance, les excès, la tristesse, le sens de la fête. Cerise sur ce gâteau de roi, la qualité de tous les comédiens qui l’entourent.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 avril.

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