Tout semble opposer Kena et Ziki, lycéennes habitant le même quartier de Nairobi. Gauche, réservée, garçon manqué, la casquette à l'envers, la première veut devenir médecin, fait du skate, du foot, traîne uniquement avec ses potes. Tandis que la seconde est une petite peste girly exubérante aux cheveux multicolores et aux ongles fluo. Rêvant de voyages, aimant la danse, elle invente des chorégraphies avec ses deux meilleures amies.
Leurs chemins se croisent en pleine campagne électorale locale, au cours de laquelle s’affrontent leurs pères respectifs. Kena et Ziki font mine de s’ignorer, se défient. Mais irrésistiblement attirées l’une vers l’autre, elles se cherchent, échangent des sourires, des regards pleins de désir et finissent par se donner rendez-vous dans un vieux bus abandonné.
Mais vivre un tel amour, même en se cachant, est loin d’être simple dans une société kényane conservatrice et rétrograde. Confrontées aux redoutables préjugés homophobes de leurs parents, des voisins, les deux jeunes filles vont être contraintes de choisir entre passion, liberté et sécurité.
Dans Rafiki, défi à la censure, relecture pop et flashy d’un Roméo et Juliette lesbien, la réalisatrice Wanuri Kahiu raconte la relation amoureuse, sensuelle et sexuelle de ses deux héroïnes avec pudeur, délicatesse et retenue. Mais sans aucune ambiguïté. Tout comme elle livre un constat certes prudent mais néanmoins affligeant sur les graves persécutions dont sont victimes les homosexuels, dénonçant par ailleurs un pouvoir politique exercé de conserve avec les autorités religieuses.
S’inspirant de Jambula Tree de l’Ougandaise Monica Arac de Nyeko, ce premier long métrage à la fois naïf, optimiste et courageux est aussi le premier film kényan à avoir été sélectionné au dernier Festival de Cannes. D’abord interdit dans son pays, il a été autorisé de diffusion pendant une semaine, suite à la plainte de Wanuri Kahiu, pour lui permettre de concourir aux Oscars. Face au succès remporté, des séances gratuites et secrètes ont été organisées par la communauté LGBT+
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 17 octobre.
La conquête spatiale. Apollo XI. Une épopée triomphante, des images vues et revues, un thème mille fois traité. Raconter quelque chose de nouveau sur l’un des enjeux les plus célèbres de l’histoire du 20e siècle relevait de l’exploit. Damien Chazelle, qui nous avait bluffé avec Whiplash, enchanté avec La La Land, l'a réalisé avec First Man, odyssée humaine aux accents kubrickiens.
Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, l’astronaute passionné sera le premier homme à marcher sur la lune le 21 juillet 1969. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile et exigeant, assumant les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Traumatisé par le décès de la petite fille de trois ans d’un cancer cérébral, il tente d’être un mari aimant mais moins présent qu’il le voudrait auprès d’une femme (Claire Foy, excellente) qui l’avait épousé en espérant une relation moins tumultueuse.
Zain, 12 ans, dont on apprend qu’il a poignardé un homme, arrive au tribunal les mains menottées dans le dos. Au juge qui lui demande d’expliquer sa présence il répond: "Je souhaite porter plainte contre mes parents pour m’avoir donné la vie".