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Sorties de la Semaine - Page 139

  • Grand écran: "Lean On Pete", l'errance d'un ado en quête hasardeuse d'un foyer. Emouvant

    leononpete.jpg.jpgCharley Thompson (Charlie Plummer) est un garçon de quinze ans qui vit seul avec  un père inconstant, immature et négligent. Il a besoin d’argent,  trouve un petit boulot temporaire chez un vieil entraîneur de chevaux revêche et se  prend d’affection pour Lean On Pete, un pur-sang fourbu promis à l’abattoir. Comme il ne peut pas l’admettre, il l’enlève et s’enfuit avec lui à la recherche d’une tante dont il garde un assez lointain souvenir. 

    S’aventurant hors des sentiers battus hollywoodiens, le cinéaste britannique Andrew Haigh filme avec sensibilité, justesse, délicatesse et sobriété l’errance d’un ado. Complètement livré à lui-même à la mort de son père, il est singulièrement déterminé dans la quête d’un nouveau foyer en compagnie de son cheval. Une quête hasardeuse dans la mesure où plane constamment sur eux la menace diffuse du danger. Rendant presque paradoxalement haletant cet opus lent et contemplatif. 

    Fidèlement adaptée d’un roman, la balade se révèle aussi cruelle et mélancolique sur fonds de grands espaces. Un cheminement au cours duquel le jeune Charley rencontre des oubliés de l’Amérique, des laissés pour compte, des êtres en marge, des âmes perdues. Mais en évitant tout pathos,

    En dépit de quelques petites incohérences dans ce récit initiatique à la Gus Van Sant,  Lean On Pete (La route sauvage en français) séduit par l’émotion, la poésie qui se dégage du portrait de ce doux adolescent à fleur de peau parfois sujet à la violence, et sur qui se concentre principalement l’auteur.

    Oscillant entre l’attente et le découragement, l’optimisme et la douleur, il est formidablement interprété par le charismatique Charlie Plummer, 18 ans, qui nous communique son obstination à s’en sortir. Croisement entre Leonardo Di Caprio et River Phoenix, il avait logiquement reçu le prix du meilleur espoir à la Mostra de Venise

    On signalera dans les rôles se secondaires Steve Buscemi, excellent en entraîneur ronchon, coriace, voire impitoyable. Et dans celui du jockey, Chloe Sevigny  aussi dure à cuire et ambiguë que le boss. Apparemment, du moins.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mai.

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  • Grand écran: "Amoureux de ma femme", un nouveau navet signé Daniel Auteuil

    maxresdefault.jpgCertains apprennent de leurs échecs, d’autres pas. Comme Daniel Auteuil qui, après Fanny et César, ses deux bides de réalisateur, a décidé avec Amoureux de ma femme, de s'attaquer à la comédie sentimentale en adaptant L’envers du décor de Florian Zeller. Il avait mis la pièce en scène au théâtre en en 2016, interprétant déjà le rôle principal.

    Daniel parvient à convaincre sa femme Isabelle (Sandrine Kiberlain) d’inviter à dîner leur vieil ami Patrick (Gérard Depardieu). Isabelle était hostile à cette idée, car Patrick vient de larguer sa meilleure amie. Mais ce dernier tient absolument à leur présenter Emma, sa nouvelle conquête deux fois plus jeune que lui (Adriana Ugarte), dont il est fou amoureux.

    Travaillé lui aussi par le démon de midi, Daniel perd la tête au moment où la créature au corps de rêve entre dans la pièce. Durant tout le repas, le sexagénaire frustré va fantasmer sur Emma, s’imaginant en sa compagnie dans diverses situations qu'il veut érotiques, mais se complaisant surtout dans le voyeurisme et le machisme d'un autre âge. 

    C’est ainsi qu’il en profite pour nous montrer le plus souvent la belle Espagnole en tenue légère, sinon toute nue. Ces incursions oniriques ne sont pas seulement d'une bêtise crasse et d'une rare lourdeur, elles relèvent d'une vulgaire indécence. On n'est pas loin du porc à balancer...

    Mais voilà qui n'empêche pas Daniel Auteuil de squatter les plateaux télé et de se faire encenser par les animateurs sous le charme. Reste tout de même une question: pourquoi donc Sandrine Kiberlain et Gérard Depardieu sont-ils venus cautionner un tel navet?

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande mercredi 9 mai.

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  • Grand écran: Valeria Golino joue une aveugle dans "Emma", romance fade de Silvio Soldini

    il-colore-nascosto-delle-cose-696x418.jpgCréatif dans une agence de publicité romaine branchée, Téo ne cesse de fuir son passé, sa famille, refusant tout attachement sentimental. Charmant et séduisant quadra, il collectionne les aventures en attendant éventuellement de se mettre en ménage avec sa fiancée officielle. Un soir, il dîne dans un restaurant qui a la particularité de plonger les convives dans le noir. Du coup, ils sont concentrés sur la nourriture et la conversation. C’est là que Téo tombe amoureux de la voix sensuelle d’Emma.

    A la sortie du repas, il découvre qu’elle est aveugle. Depuis l’âge de seize ans, lui dira la jeune femme ostéopathe quand il viendra se faire remettre quelques muscles en place. Contrairement à lui, Emma est une femme forte, débrouillarde, optimiste, au caractère passionné.

    Elle sait ce qu’elle veut, aime son métier, gère parfaitement son quotidien et a beaucoup d’amis. Ce qui fait en quelque sorte sa normalité N’ayant jamais rencontré une telle personne, Téo est curieux, intrigué, attiré. Il a envie de faire un bout de chemin avec elle.

    Emma de l’Italo-Suisse Silvio Soldini, dont la réalisation phare reste Pane e tulipani en 2000, tient avant tout sur ses deux acteurs, Adriano Gianini attachant célibataire dont la «personne» avec qui il cohabite le mieux est son robot aspirateur, mais surtout Valeria Golino, découverte dans Rain Man en 1988.

    Elle se révèle convaincante, ne cherchant pas la performance, mais en se montrant naturelle et touchante. Elle était parfois tellement dans son rôle, dit-elle, qu’elle ne voyait plus. A noter qu’elle sera à Cannes pour la deuxième fois dans un Certain regard avec son film Euphoria, l’histoire de deux frères très différents qui se rencontrent et passent deux mois ensemble.

    Pour le reste on a droit à une romance fade jouant sur des oppositions banales, où on cherche vainement le regard (sans jeu de mot) du réalisateur. Et qui dure près de deux heures. C’est bien long pour démontrer comment un coureur de jupons menant une existence d’une rare futilité va se remettre en question et découvrir l’amour, en fréquentant une femme handicapée...

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 avril.

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