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Sorties de la Semaine - Page 142

  • Grand écran: "Matar a Jesus", un thriller pour exorciser la douleur


    01_MATAR_A_JESUS_mood.jpgL’action se déroule à Medellin, ville gangrénée pendant des années par une violence aveugle. De retour de l’université en voiture avec son père, professeur militant, Lita, une étudiante de 22 ans, est témoin de son meurtre par deux motards.

    Alors qu’elle est parvenue à identifier l’un d’eux (Jesus), la police enquête depuis des semaines sans trouver la moindre piste. Face à son inefficacité, Lita désespérée décide de prendre les choses en main.

    Un soir elle tombe par hasard sur l’assassin dans une boîte de nuit. Animée d’un obsédant désir de vengeance, nourri par la colère, la frustration et la souffrance, elle quitte sa maison et son milieu bourgeois, déterminée à mener à son terme la redoutable mission qu’elle s’est fixée.

    Changeant d’identité elle s’immerge dans le quartier pauvre situé sur les hauteurs de Medellin pour mieux se rapprocher du tueur et lui faire payer son crime. Mais sa rencontre avec Jesus et la relation qui se noue entre eux lui font se rendre compte de la difficulté de passer à l’acte.

    La cinéaste Laura Mora Ortega, notamment connue pour sa coréalisation de la mini-série colombienne Pablo Escobar  El Patron Del Mal, s’est entourée de comédiens non professionnels, dont son héroïne, Natasha Jaramillo Loaiza. Juste, émouvante, elle donne, avec ses partenaires, une authenticité à Matar a Jesus (Tuer Jésus),

    Portant un regard personnel sur la justice et la violence, Laura Mora Ortega livre également un thriller en forme d’exorcisme en revenant sur une expérience traumatisante. Tragique, il se révèle en effet des plus réaliste, son propre père ayant été tué en pleine rue.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 avril.

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  • Grand écran: décevant "Gaston Lagaffe", avec Théo Fernandez en roi de la boulette.

    ccf809ee1b6c489fba847e37b6a8d.jpegEt voilà à son tour Gaston Lagaffe sur pellicule. Hélas, bien que l'on retrouve le personnage lunaire, bricoleur et gaffeur de première, son chat, sa mouette, la vache, Prunelle, Mlle Jeanne, de Mesmeaker et ses improbables contrats, le film, signé Pierre-François Martin-Laval (alias Pef) et dont l’action se situe aujourd’hui dans une start up, se révèle bien décevant pour les fans de Franquin. A l’image, sans surprise, de la plupart des BD cultes portées sur grand écran.

    Il n'est dès lors pas très étonnant qu’Isabelle, la fille du dessinateur ait violemment réagi. "J’assiste impuissante au désastre, en espérant de tout cœur que le public saura distinguer le bon grain de l’ivraie, si je puis dire…" a-t-elle déclaré au journal belge L'Avenir.

    Uniquement détentrice, explique le quotidien, d’un droit moral sur l’oeuvre de son père, qui a fait l’objet d’une exposition au Centre Georges Pompidou l’an dernier pour son soixantième anniversaire, elle ne pouvait pas s'opposer à l'adaptation cinématographique. "Même si les acteurs sont mal dirigés, le scénario débile et le rythme des gags catastrophique…", accuse-t-elle sans ménagement.

    Pef a certes du mal à traduire le charme et l'esprit de Franquin. On retiendra pourtant une ambiance, des éléments de décors, ainsi que quelques trouvailles carrément dignes de Gaston. A cet égard, dénicher celui qui allait avoir la lourde tâche de devenir le roi de la boulette fut un sacré challenge pour le réalisateur. Qui est finalement tombé, suite à un étonnant concours de circonstances, sur Théo Fernandez. Il l'avait pourtant recalé après avoir vu une vidéo où il apparaissait!

    Incroyable mais vrai, il s'endort à l'accueil...

    L’acteur de 19 ans, récemment rencontré à Genève, raconte que tout est en effet parti d’une gaffe. "J’étais venu chez UGC pour un film différent. Mais je me suis endormi à l’accueil en me disant qu’on viendrait me chercher. Mais en fait j’ai raté le casting et c’est alors que deux types sont venus me demander si cela m’intéressait d’en passer un autre. J’ai d’abord refusé avant qu’ils me précisent qu’il s’agissait du rôle de Gaston Lagaffe… "

    Théo Fernandez connaissait la BD pour en avoir lu trois albums quand il avait 5 ans. "J’avais trouvé sympa, sans plus. Ensuite je me suis davantage intéressé à ce personnage complètement décalé de nature, à contre-courant. J’admire son altruisme, sa bienveillance, sa poésie, sa créativité. Je suis d'ailleurs presque aussi inventif que lui. Je bidouille les ordinateurs, j’ai voulu lancer ma marque de cigarettes électroniques. Je me passionne pour l’horlogerie, sa mécanique, ses milliers de pièces".

    "Le plus dur était de tenir la position"

    Incarner Gaston avec son pull vert tricoté main trop court et troué lui a demandé trois mois de préparation. Et chaque jour deux heures pour la coiffure façon pétard. "Pef m’a en outre montré beaucoup de choses. Sa manière de penser, d’incarner sa philosophie, sa gestuelle, sa posture. Il m’a fallu une fraction de seconde pour trouver la position. En revanche pour la tenir, quelle galère! J’avais mal au bassin, aux jambes. C’était aussi très difficile de rester Gaston dans différentes situations, par exemple quand il est agité, stressé".

     Théo Fernandez pensait devenir acteur à 4 ans déjà, "J’aimais jouer des choses". Au cinéma, on l’a déjà vu en Donald alias Coin Coin dans la série des Tuche et notamment dans Aux yeux des vivants, un film d’horreur ou encore dans Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Depleschin. Changer de registre lui plaît. Il adore également le théâtre, qu’il a pratiqué en amateur pendant sept ans. "J’ai très envie d’en faire en pro, mais pour l’instant, j’ai un grand projet de comédie.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dés mercredi 4 avril.

     

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  • Grand écran: Joaquin Phoenix bluffant en fauteuil roulant chez Gus Van Sant

    2911319.jpgEreinté par la critique au Festival de Cannes 2015 pour The Sea Of Trees, évoquant la rencontre entre deux hommes partis se suicider dans une forêt japonaise, Gus Van Sant revient avec son dix-septième long métrage Don’t Worry He Won’t Get Far On Foot (Ne vous inquiétez pas, il n’ira pas loin à pied). Il est basé sur l’autobiographie éponyme du caricaturiste américain controversé John Callahan, natif de Portland dans l’Oregon, qui est aussi la ville du cinéaste.

    A la suite d’un grave accident de voiture lors d’une nuit de beuverie, le jeune homme de 21 ans, alcoolique depuis l’adolescence, restera paralysé. Même en fauteuil roulant, il n’a pas l’intention d’arrêter de boire. Il finit toutefois par décider de suivre une cure de désintoxication.

    Soutenu par sa compagne Annu (Rooney Mara) et son mentor Donnie (Jonah Hill à la fois méconnaissable et irrésistible en animateur gay à l’allure christique), il se découvre un talent inattendu pour le dessin. Son humour noir, trash, féroce, cinglant, politiquement incorrect lui vaudra la notoriété et la publication aux Etats-Unis dans des journaux aussi célèbres que The New Yorker ou Playboy. Il est mort en 2010, à 59 ans.

    Le film est porté de bout en bout par Joaquin Phoenix, qui retrouve le cinéaste vingt ans après Prête à tout. Sacré meilleur acteur à Cannes l’an dernier pour A Beautiful Day, il nous refait, en dépit d’une petite tendance au cabotinage, un grand numéro chez Gus Van Sant, se coulant de façon bluffante dans le rôle de ce provocateur à la sensibilité exacerbée, qui finit par accepter sa condition, en rire et s’en moquer.

    Cartonniste iconoclaste méconnu en Europe

    Cette force a fait de lui un cartooniste iconoclaste, n’hésitant pas à s’attaquer avec une rare insolence à de délicats sujets comme le racisme et le handicap. Gus Van Sant n’exploite pas assez cet aspect de la personnalité de son héros méconnu en Europe, préférant se concentrer sur la rédemption de l’alcoolique tétraplégique. Avec  une (trop) large place laissée aux réunions d’alcooliques anonymes et à la douloureuse enfance de l’artiste aux cheveux roux, marquée par l’abandon de sa mère. Un traumatisme en principe à l’origine de son addiction. «Tout ce que je me rappelle, c’est qu’elle était irlandaise, enseignante et ne voulait pas de moi», répète-t-il lors de thérapies de groupe.

    On glisse ainsi au fil de l’histoire vers une forme de bien-pensance et de sentimentalisme dans ce biopic qui certes se laisse voir, mais où le réalisateur peine de nouveau à retrouver cette patte de touche-à-tout virtuose, aussi à l’aise dans le cinéma indépendant que dans les films hollywoodiens. A cet égard on citera outre l’excellent Prête à tout déjà mentionné ou My Own Private Idaho, les plus récents comme Harvey Milk, Elephant, Palme d’or en 2003, ou encore Gerry, une merveille devenue culte. Sans oublier le triomphe populaire de Will Hunting.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 avril.

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