Grand écran: "I Feel Good", pamphlet comique anti-Macron avec Jean Dujardin et Yolande Moreau (25/09/2018)

180921_IFeelGoodAdVitam.jpgVêtu d’un peignoir blanc et chaussé de claquettes en éponge, Jacques marche à contresens sur une autoroute en gesticulant et en marmonnant, avant de débarquer chez sa sœur Monique. Modèle de dévouement et de bienveillance, elle dirige un village d’Emmaüs dans le Sud-Ouest, consacrant sa vie aux plus démunis. Ils ne se sont pas vus depuis des années. Elle lui offre un toit et un emploi.

Mais Jacques s’en balance de la générosité de Monique. Alors qu'elle a gardé la foi communiste de leurs parents et milite pour la décroissance au milieu d’un collectif de rescapés marginaux, Jacques, reconverti au capitalisme échevelé, a une vision du monde diamétralement opposée.

Quadra raté condescendant et goguenard, il méprise les petites gens. « Si t’as pas un peignoir et des mules à 50 ans, t’as pas réussi ta vie » , explique-t-il à l’un d’eux. Fasciné par Bill Gates, il veut sa loge à Roland Garros, sa Trump Towers et être dans le Who’s Who. Pour y parvenir, ce bon à rien pathétique imbu de sa petite personne a une obsession: trouver l’idée du siècle, genre Rubik’s Cube, qui fera de lui un homme richissime. Et décide de monter une start up de chirurgie esthétique low cost

Pamphlet comique engagé, absurde, en forme de manifeste anti-Macron, I Feel Good, est signé des incontournables Benoît Delépine et Gustave Kervern. Porté par leur impayable muse Yolande Moreau et du nouveau venu dans leur univers  Jean Dujardin qui fait son show jusqu'à l'ennui, il pointe les dysfonctionnements d’une société au matérialisme forcené, basée sur l’apparence, qui a égaré ses valeurs  dans sa propension toujours plus grande à ne prôner le succès que par l’argent.

Pourtant, alors qu’il se veut déjanté et foutraque, le film déçoit en s’égarant dans le gentillet, les bons sentiments, le politiquement correct, l’humour convenu, à l’exception, la moindre des choses pour notre duo de contestataires, de quelques saillies désopilantes. Bref, avec cette critique sociale scénaristiquement pauvre et manquant de rythme, on est loin du road movie pataphysique de Mammuth, de l’humour noir de Louise Michel ou des désaxés de la norme du Grand Soir.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 septembre.

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