C’est l’un des réalisateurs hollywoodiens le plus couru. Oscarisé il y a quatre ans pour 12 Years A Slave, Steve McQueen change de registre avec Widows (Les veuves), un thriller féministe adapté, avec Gillian Flynn (notamment scénariste de Gone Girl), d’une série britannique éponyme des années 80. L’auteur a transposé l’action dans le Chicago d’aujourd’hui.
Veronica (Viola Davis) se la coule douce grâce aux activités criminelles de son mari Rawlins (Liam Neeson), dont elle est très amoureuse. Mais sa vie bascule le jour où ce dernier et ses trois complices sont abattus par la police dans le gros casse qu’ils ont concocté, la laissant avec une dette de plusieurs millions.
Elle n’a pas le temps de pleurer, se trouvant rapidement sous la pression de redoutables créanciers politiciens corrompus, exigeant l’argent du braquage. Veronica convainc alors les trois autres veuves également menacées (Michelle Rodriguez, Cynthia Erivo et Elizabeth Debicki), de terminer le boulot commencé, dans le but de reprendre le contrôle de leur vie et se mettre à l’abri.
Deux mondes aussi pourris l'un que l'autre
Entre deuil, sexe, religion, criminalité et questions raciales, Steve McQueen dessine un parallèle entre le monde des politiciens et celui des gangsters, aussi pourri et cruel l’un que l’autre. Et surtout, c’est d’actualité dans la Mecque du cinéma, fait opportunément la part belle aux femmes. Battantes plus fortes que les hommes, elles sont chacune issue d’un milieu différent sur les plans social ethnique, économique.
On peut certes se demander si c’est une bonne chose que leur émancipation passe par un casse réussi… mais on se contentera de signaler que les héroïnes s’en sortent avec talent. A commencer par Elizabeth Debicki, qui tend à voler la vedette à l’incontournable Viola Davis. On n’en dira pas autant du réalisateur qui signe un polar noir bien filmé mais ordinaire, en dépit ou à cause de ses braqueuses de choc, un concept dans le fond limité. D'une violence complaisante, il pêche notamment par une intrigue inutilement tarabiscotée comportant quelques incohérences, un retournement central inutile et un final bâclé.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 novembre.
Après avoir adapté Les souvenirs, Jean-Paul Rouve refait équipe avec l’écrivain David Foenkinos pour Lola et ses frères, une comédie qui se veut humoristico-dramatico-sociale. Comme son titre l’indique, elle met en scène deux frères, Benoît et Pierre (le réalisateur lui-même et José Garcia) ainsi que leur soeur Lola (Ludivine Sagnier).
Après Les Merveilles, chronique d’une famille en Ombrie, Alice Rohrbacher revient avec Heureux comme Lazzaro, où elle met en scène un jeune paysan ( Adriano Tardolio, une révélation). Il vit dans un hameau italien à l'écart du monde, au sein d’une communauté d’une trentaine de paysans très pauvres.