Un papa tiraillé entre sa passion du sport et sa vie de famille, un mec qui ne pense qu’au cul, une transgenre de choc au caractère explosif qui ne cesse de se mettre en scène, un puceau transi, un quinqua, doyen de la bande, affolé par les années qui passent… Voici un échantillon des Crevettes pailletées, une fine équipe de water-polo gay, que Mathias Legoff, vice-champion de natation, est condamné à entraîner pendant trois mois après avoir tenu des propos homophobes.
Les crevettes doivent se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Problème, elles sont bien davantage motivées par la fiesta que par la compétition. De son côté Mathias ne se donne pas franchement à fond dans ce job imposé, où il doit composer avec des gens dont l’univers est tellement loin du sien. Mais on s’en doute, tous ses repères seront bientôt bousculés, ce qui lui permettra de voir les choses différemment.
Cette comédie à l'ambiance délirante entre le voyage en bus touristique, les péripéties, les entraînements, est signée Maxime Govare et Cédric Le Gallo. Ce dernier qui évoluait dans la vraie équipe, celle des Shiny Shrimps, a réellement participé aux Gay Games dont la dernière édition s’est tenue à Paris en 2018.
Déjanté, décalé, drôle, festif, tout en ménageant des moments forts, dramatiques, émouvants, ce feel good movie qui multiplie les chorégraphies tient à la fois de Priscilla folle du désert et de Full Monty aquatiques. Ainsi que du Grand bain auquel il fait évidemment immédiatement penser, mais en plus cynique et audacieux, à l’instar d’un final aussi irrévérencieux que grandiose. Sans compter que les acteurs, nettement moins déprimés, sont autrement sexy en maillots que les Canet, Anglade, Poelvoorde et compagnie...
Certes, les deux auteurs n’évitent ni les clichés ni la caricature avec des personnages stéréotypés, mais leur but est d’amuser, de revendiquer le droit à la différence et à l’outrance, en faisant passer un message de tolérance, d’ouverture, de lutte contre toute forme de discrimination. Même au sein de la communauté, où on peut se détester cordialement comme dans n’importe quel milieu.
Mission accomplie alors qu’on assiste à une recrudescence de violences anti-LGBT, notamment en France. Pour confirmer d'ailleurs que le film a son importance et ne se limite pas à la gaudriole, un baiser entre deux hommes dans la piscine a dernièrement fait la Une de l’Equipe. Le magazine a en effet consacré un numéro spécial autour de la question de l’homophobie dans le monde du sport qui peine à briser le tabou.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 mai.
Un fou de la pédale, passionné par son métier de réparateur et de vendeur de vélos mais incapable de tenir sur une selle, voilà qui n’est pas banal. C’est pourtant le cas de Raoul Taburin (Benoît Poelvoorde), qui vit cette infortune comme une véritable malédiction. Mais il cache si bien la chose qu’il acquiert une incroyable réputation de casse-cou. Il finit hélas par se retrouver au pied du mur, face à un photographe (Edouard Baer) prêt à immortaliser ses exploits...
Après Les cowboys de Thomas Bidegain ou Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar, André Téchiné s’empare à son tour du sujet brûlant du djihadisme L’adieu à la Nuit, son 26ème long-métrage, où il réunit son égérie Catherine Deneuve (Muriel) qui a tourné huit fois avec lui et le jeune Vaudois Kacey Mottet Klein (Alex), qu’il avait déjà casté dans Quand on a 17 ans.