Diplômée universitaire en histoire, Petrunya, 32 ans, vit toujours chez ses parents dans la petite ville de Stip. En surpoids, sans emploi, elle est constamment rabaissée par une mère autoritaire. Se rendant à un nouvel entretien d’embauche raté dans une usine de textiles, elle en ressort de surcroît humiliée par un patron grossier qui lui dit qu’elle est moche et qu’il ne la baiserait même pas.
On est le 19 janvier, jour de l’Epiphanie. En rentrant à la maison, Petrunya tombe sur la célébration annuelle exclusivement masculine, au cours de laquelle le pope jette une croix dans la rivière où les jeunes hommes du coin plongent pour l’attraper, le vainqueur étant assuré d’une année de bonheur et de prospérité
Alors que les femmes n’ont évidemment pas le droit de participer à la chose, Petrunya, sur un coup de tête, se jette dans l’eau glacée et parvient à récupérer la croix sacrée, provoquant la furie des concurrents. Refusant de la rendre, elle s’enfuit, ignorant les menaces.
Le pope fait alors appel à la police et Petrunya se retrouve au commissariat devant lequel se rassemble la foule en colère. La jeune femme ne cède pas, estimant avoir elle aussi droit à la chance, tandis qu’une journaliste de télévision se saisit de l’affaire pour dénoncer une société machiste qui, tout en se prétendant moderne, peine à remettre en cause des traditions d’un autre âge.
La réalisatrice Teona Strugar Mitevska s’empare ainsi d’une histoire vraie pour suivre le combat de Petrunya (Zorica Nusheva, actrice plutôt inspirée en l’occurrence) confrontée à la misogynie d’une communauté patriarcale. De faible et inoffensive au départ, elle se révèle de plus en plus forte au fur et à mesure que l’histoire déroule. Malheureusement, si la première partie est enlevée, la seconde patine.
En fait, le film se termine pratiquement dès que Petrunya est emmenée au commissariat. Du coup ce conte qui se veut un brûlot féministe, commence à tourner en rond. La réalisatrice semble ne plus avoir rien à dire ou à démontrer et nous sert alors une comédie manquant singulièrement de finesse, à l’image du personnage de la journaliste nous serinant sans trop y croire ses critiques maladroites à l’égard de la phallocratie ambiante.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 8 mai.
Saisissant, le début est d’une rare brutalité. Le jeune Kevin se jette contre la baie vitrée d’un pavillon de banlieue qui se brise, et s’écrase à l’intérieur de la pièce. Il est grièvement blessé. Surgissent alors une bande de garçons armés jusqu’aux dents sous la direction de Jessica, une divine guerrière aux yeux bleu-vert sublimes. Elle soigne ses blessures avant que ses petits soldats ne l’emportent, évitant de justesse un essaim de drones qui leur fonce dessus.
"Astrid, comment fais-tu pour écrire si bien sur ce que c’est d’être un enfant, quand tu n’en as pas été un depuis si longtemps?" demande un petit garçon dans une lettre à une vieille dame qu’on voit de dos, face à une fenêtre, et qui ouvre un sac plein de courrier. On est en 1987. La dame en question, qui fête son anniversaire n’est autre que le personnage d’Astrid Lindgren, l’écrivaine suédoise, notamment créatrice de la fameuse Fifi Brindacier. Mais aussi de Ronya fille de brigands, ou encore de Zozo la tornade.