Je ne sais pas si vous regardez Melbourne sur Eurosport. Mais quand on aime le tennis, c’est parfois franchement pénible. Il y a même des moments où c’est impossible de ne pas supprimer le son, tant les commentateurs ou les consultants se montrent insupportables.
Surtout quand il s’agit des joueurs français, où il faut se farcir les gloussements et les glapissements de Marion Bartoli, les hurlements et les gags idiots d’Henri Leconte, ses "oui, Monsieur" agaçants à chaque fois qu’un Tricolore marque un point. Quand tous deux ne se moquent pas grossièrement de son adversaire malheureux.
A cela s’ajoutent les quiz répétitifs du sentencieux mais "émérite" Frédéric Verdier, étalant sa science et nous bassinant avec ses sempiternelles questions: quels sont les joueurs qui ont balancé les services les plus rapides depuis les débuts de la petite balle jaune, quelle joueuse a marqué le point décisif le plus fabuleux en 1925, ou autres radotages exaspérants du genre.
Ce qui pousse évidemment ses petits camarades à plancher à haute voix, nous polluant du coup le déroulement du match. Et je ne vous parle pas d’Avantage Leconte, réservée exclusivement ou presque aux exploits extraordinaires sinon exceptionnels des Tricolores, tous dotés d’armes de destruction massive et donc capables de battre les meilleurs, selon nos rigolos infaillibles de l’émission.
Curieusement pourtant, Grand Chelem après Grand Chelem, "l'invincible armada" française coule inexorablement à peine le tournoi entamé. La preuve, d’une vingtaine au départ messieurs et dames confondus, les Bleus devraient aborder le troisième tour avec un effectif réduit plus ou moins des deux tiers.
Cela n’empêche malheureusement pas "Francoport" de nous passer les matches de leurs idoles en boucle toute la journée. Eh oui, si vous n’avez rien vu, vous pouvez vous brosser pour espérer un survol global en images.
C’est ainsi que mercredi par exemple, on a eu droit à Gasquet-Davydenko, suivi de Chardy-Dolgopolov, suivi de Razzano-Bouchard, suivi de Mannarino-Ferrer, suivi de Davydenko-Gasquet, suivi de Dolgopolov-Chardy, suivi de Bouchard-Razzano, suivi de Ferrer-Mannarino... Mille mercis pour Wawrinka, Djokovic et les autres, qui n'avaient pas l'insigne honneur d'affronter des Hexagonaux!
Décidément plus rien ne marche chez nos skieurs à 26 jours des Jeux Olympiques. Enfin plutôt chez nos skieuses, parce que côté mâle, à une ou deux exceptions, ça n’est jamais allé depuis le début de la saison. Il suffit de consulter le classement général pour se convaincre que c’est carrément la cata.
Une chose est sûre, ce n’est pas de cette manière que ce cher Rodgeur va pouvoir revenir au plus haut niveau, contrairement à ce qu’il ne cesse de clamer urbi et orbi.
Avec Jérémy Chardy vaincu à Brisbane (de surcroît par un Federer médiocre) il y a de quoi donner quelques sueurs froides à Jean-Paul Loth, qui annonçait fièrement sur Eurosport prévoir du très bon pour la légion française à Melbourne. Sans compter qu'Edouard Roger-Vasselin a été par la suite plus ou moins écrasé à Chennai par Wawrinka.