Ainsi donc Nadal était prenable selon l’inénarrable Rosset. Possible, mais une chose est sûre, pas par n’importe qui. En tout cas Rafa a fait plus que défendre sa vertu contre un Federer bien peu audacieux et entreprenant pour l’effaroucher. Je l’ai même trouvé cramé physiquement suite aux efforts titanesques fournis la veille pour venir à bout de Del Potro.
En regardant le match laborieux livré par son adversaire contre l’ogre espagnol, qui n’a même pas eu besoin de chausser ses bottes de sept lieues pour terrasser ce malheureux Rodgeur, la sympathique asperge argentine doit avoir quelques regrets de ne pas s’être montré un rien plus coq dans son troisième match de poule.
Dans le fond, dévoré tout cru, le phénix est à moitié rené de ses cendres en cette fin d’année, si j’en juge par cette demi-finale terriblement décevante, constituant à l’évidence le match de trop et représentant en somme plus qu'une simple défaite. Raison pour laquelle, en dépit de la majorité des spécialistes qui imaginent la légende du tamis accomplir des merveilles la saison prochaine, je cultive hélas de sérieux doutes à ce sujet.
Certes, rien ne saurait me faire plus plaisir que de voir la légende remporter un dix-huitième Grand Chelem en Australie. Mais à considérer l’appétit de plus en plus aiguisé du pitbull ibère et du vampire serbe, qui vont tous les deux constamment se retrouver sur la route du Bâlois, je me demande comment il pourrait s’y prendre... pour les surprendre. Et nous avec.