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Cannes dans Chassé-Croisette - Page 22

  • Festival de Cannes: film choc, "Le fils de Saul" secoue la Croisette

    A Cannes on ne craint pas le grand écart, on le provoque. Entre la déferlante explosive de Mad Max et L'homme irrationnel, comédie de genre de Woody Allen, tous deux présentés hors compétition, le festival proposait en concours Le fils de Saul, premier film du Hongrois Laszlo Nemes qui évoque l’extermination des juifs d’Europe.

    Octobre 1944, camp de la mort d’Auschwitz. Juif hongrois, Saul Ausländer est membre d’un des Sonderkommandos, formés de déportés plus costauds que les autres, recrutés par les nazis et forcés de les assister dans la macabre mise en œuvre de la solution finale. Avec d’autres prisonniers,  Saul  fait descendre les juifs des convois, les conduit jusqu’aux chambres à gaz où il les pousse après les avoir obligés à se déshabiller.

    Il est en train de travailler dans un crématorium quand, au milieu d’innombrables cadavres, il croit reconnaître celui de son fils. Tandis que son Sonderkommando prépare une révolte, il est obsédé par l’idée de sauver l’enfant des flammes, de préserver son corps, et de trouver un rabbin pour lui offrir une vraie sépulture. Cette quête a apriori dérisoire en des circonstances aussi atroces représente pourtant un acte ultime de résistance dans cet enfer concentrationnaire. Une petite lueur d’humanité dans la nuit la plus noire.

    Traitement radical pour un travail de mémoire

    Nemes a choisi la fiction pour plonger le spectateur dans l’innommable quotidien de son héros, interprété par l’impressionnant Réza Röhrig (photo). Mais il prend soin d’éviter toute complaisance. S’arrêtant aux portes des chambres à gaz, il laisse l’horreur des exécutions massives hors champ ou la suggère par des images floues. D’un bout à l’autre, s'en tenant au point de vue de Saul et ne montrant que ce qu’il regarde, il s’applique à suivre les déplacements de cet homme évoluant tel un zombie entre les fours et les fosses communes, uniquement préoccupé par l’impossible mission qu’il s’est donnée.

    Un travail de mémoire pour les générations futures que ce film choc au traitement radical, à l’esthétique sépulcrale. Et une immersion dans l’insoutenable qui vous secoue et vous laisse sonné à l’issue de la projection. On parle déjà de sa présence au palmarès.

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  • Festival de Cannes: "Mad Max:Fury Road", féministe et écolo...

    mad-max-fury-road-charlize-theron[1].jpgDu bruit, de la violence, de la fureur, bref du convenu pour Mad Max:Fury Road, le quatrième volet de la fameuse saga qui était censé faire l’événement hors compétition à Cannes ce jeudi de l’Ascension comme sur tous les écrans du monde, en célébrant le retour du héros incarné dès 1979 par Mel Gibson. Si ce dernier a rendu les plaques, l’inoxydable Australien George Miller demeure en revanche aux commandes pour nous plonger dans un univers post-apocalyptique où il n’y a plus de loi, d’electricité et surtout d’eau potable. La nourriture se fait rare et l’air est gravement contamné. 

    C’est ainsi qu’une poignée de survivants se lance dans une lutte échevelée contre Immortan Joe, un seigneur de guerre sanguinaire qui fait régner la terreur avec une bande de dégénérés sur cette terre aride. Résultat, un film d’action visuellement assez décoiffant avec une dose raisonnable d’effets spéciaux, mais une débauche d’explosions et de fusillades, ponctuant une interminable et épuisante course poursuite. Même pimenté de cascades spectaculaires, c’est d’un fatigant ce Mad Max!  

    Musculeux et peu bavard, Tom Hardy se glisse laborieusement dans le perfecto usé du héros, ex-policier hanté par l’idée de n’avoir pas pu sauver les siens et devenu justicier du désert. A ses côtés une Charlize Theron, alias Furiosa, tout aussi taiseuse, méconnaissable en guerrière impitoyable, le crâne rasé et le visage plein d'huile de vidange, conductrice bien que manchote d'un redoutable d’un poids lourd façon blindé. 

    Cette rebelle tient à gagner la Terre Verte et s’enfuit avec les cinq épouses reproductrices d’Immortan Joe, au grand dam de ce débile décidé à récupérer son bien. Furiosa fait d’ailleurs carrément la pige à Max question tête d’affiche. Si on ajoute la bataille pour l’eau à ce dernier volet, voilà qui lui donne carrément un coté féministe et écolo!
     

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  • Festival de Cannes: les mêmes mots pour le dire des présidents Coen et de leurs jurés

    coen[1].jpgIl a pas mal de gueule le jury cannois présidé par les deux frères Coen, entre la Malienne Rokia Traoré, le Mexicain Guillermo del Toro, l’Anglaise Sienna Miller, le Canadien Xavier Dolan l’Espagnole Rossy de Palma, l’Américain Jake Gyllenhaal et la Française Sophie Marceau.  

    En revanche côté originalité, peut mieux faire, à l’image des précédents d’ailleurs. On se moque copieusement des sportifs qui balancent les mêmes platitudes  à la fin de chaque épreuve, mais en l’occurrence, les stars du grand écran ne sont pas loin de leur damer le pion dans le domaine.

    Il est certes ardu d’éviter les banalités, quand le préposé à la conférence de presse vous demande quelle fut votre réaction en apprenant votre sélection dans l’équipe! Du coup, le journaliste peut simplement reprendre ses notes des années passées, changer les noms et le tour est joué.

    Car en gros, chacun y est allé de son petit couplet élogieux, déclarant en gros son immense bonheur  et l’incomparable honneur d’avoir été choisi pour découvrir plein de films. En ayant de surcroît la chance inouïe d’en débattre au sein d’un aréopage aussi exceptionnel. Ce qui fait que mine de rien, chacun portant son voisin aux nues, au final ils sont tous formidables. C’est quasiment l’école des fans.

    Bon d’accord, en-dehors de leur joie ineffable de se retrouver dans le plus prestigieux festival du monde, certains ont tenté l’inédit, à l’image des Coen et de del Toro reconnaissant, je résume, que ça tombait bien, vu qu’ils n’avaient pas grand-chose de mieux à faire en ce moment…. Ou Jake Gyllenhaal, ravi de pouvoir être dans les premiers à voir des nouveaux films gratuitement. Ou,ce n’est pas surprenant, la plus  Rossy de Palma, qui a poussé un sonore wooouuoah! tout en comparant l’exercice à un master intensif de cinéma à haut niveau.

    Mais dans le fond le principal, c’est qu’ils ont débarqué l’esprit ouvert, sans stratégie et sans préméditation. Ethan Coen a même fermement assuré qu’ils étaient tous là pour obtenir un consensus et choisir le meilleur film. Diablement rassurant, non ? 

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