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Cannes dans Chassé-Croisette - Page 25

  • Fetival de Cannes: "The Homesman", le western noir et féministe de Tommy Lee Jones

    rs_560x415-140415184503-1024.Hilary-Swank-Tommy-Lee-Jones-The-Homesman.ms.041514_copy[1].jpgNeuf ans après Trois enterrements, qui lui avait valu d'être sacré meilleur acteur, Tommy Lee Jones repasse derrière la caméra pour son retour à Cannes avec The Homesman, un western au thème un peu particulier, adapté du roman de Gendon Swarthout.

    Nous sommes en 1854. Mary Bee Cuddy une vieille fille trentenaire originaire du Nebraska, au caractère bien trempé et en quête désespérée de mari, se voit confier trois femmes devenues folles. Elle a la lourde mission de les emmener en Iowa où elles trouveront refuge, dans une carriole, prison roulante spécialement aménagée pour le transport. 

    Sur la route elle croise celle de George Briggs, un vieux soldat vagabond, usé, rustre et bourru qu’elle sauve de la pendaison. Ayant besoin l’un de l’autre, ils décident de s’associer. Cet attelage aussi étrange qu’atypique va affronter les dangers d’une expédition qui durera des semaines.  

    Crépusculaire, poignant, étiqueté féministe, l'opus montre la maîtrise de l’espace de Tommy Lee Jones, qui filme magnifiquement les paysages de l’Ouest américain. Tout en nous plongeant dans un monde d’une rare noirceur s’opposant à un visuel sublime, il montre l’effroyable condition des femmes de l’époque à travers ces trois pauvres créatures traumatisées et abandonnées par leur mari. L’une a tué son bébé, l’autre a vu ses trois enfants mourir et la troisième n’a pu en avoir. Ce qui pousse Tommy Lee Jones à une certaine outrance dans la représentation de la folie.  

    Bon pour figurer au palmarès?

    Par ailleurs, s’il fait la part belle aux femmes, il néglige d’en creuser la personnalité. On aurait souhaité en savoir davantage sur les violences qui leur ont fait perdre la raison, outre les problèmes liées à la maternité, ainsi que leur devenir en Iowa. Sans parler des raisons de leur comportement étrangement calme durant le voyage, étant donné leur état mental.

    L’auteur se concentre avant tout sur Mary Bee Cuddy, interprétée par Hilary Swank. Elle est géniale dans le rôle de cette pionnière frustrée en mal d’amour, rejetée elle aussi par les hommes qui la trouvent trop autoritaire. En face d'elle un Tommy Lee Jones à la fois complexe et burlesque qu’elle cherche à entraîner dans une sorte de romance fatale. Au final un opus qui a séduit les festivaliers, dont beaucoup le verraient bien figurer au palmarès.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 mai.



     

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  • Festival de Cannes: les Dardenne visent une troisième Palme d'Or et Marion Cotillard un Prix d'interprétation

    dardenne[1].jpgAprès Rosetta et L’enfant, les frères Dardenne convaincront-ils le jury qu’ils méritent à nouveau d’être couverts d’or? Ce serait historique. En attendant le verdict, Deux jours, une nuit a été acclamé en projection de presse tout comme lors de la conférence qui a suivi. Il met en scène Sandra, une ouvrière aux abois qui, avec l’aide de son mari, passe un week-end à tenter de convaincre ses collègues de renoncer à leur prime de 1000 euros pour qu’elle garde son emploi.

    Au départ, ils se sont prononcés contre elle sous l’influence d'un redoutable contremaître. Mais une amie de Sandra a obtenu du patron un nouveau vote, lundi matin. Alors la jeune femme les prend un à un, dans des scènes répétitives en forme de course la montre à pied, en bus ou en voiture, pour leur demander de changer d’avis. Son mari qui l’aime la pousse à essayer encore et encore. Mais au long de cet épuisant plaidoyer, Sandra, sortant d’une dépression et près de retomber, avale cachet sur cachet, doutant du succès de son entreprise…

    Une brûlante envie commune de travailler ensemble

    Avoir choisi Marion Cotillard semble a priori surprenant, les deux Belges n’ayant pas l’habitude de  faire appel à des stars. Mais à en croire les trois intéressés, il s’agissait d’une brûlante envie commune de travailler ensemble. Et le résultat est convaincant. Emouvante, sinon bouleversante,  crédible, Marion Cotillard a arraché quelques larmes et sa performance est unanimement saluée. Du coup on parle d’un Prix d’interprétation pour la Française qui avait décroché l’Oscar pour La môme en 2008.

    Dans leur nouvel opus, les Dardenne font un état des lieux édifiant du monde du travail, de l’injustice et des contraintes qui y règnent en période de crise, poussant les individus à ne pas bien agir, par peur de se retrouver sur le carreau.  Mais ils  tiennent aussi à montrer que la solidarité peut exister et comment le soutien que ses collègues lui témoignent est finalement parvenu à transformer Sandra.

    images[4].jpg"J’aime les rôles complexes"

    En conférence de presse, l’héroïne du jour, douce souriante et disponible a longuement évoqué cette femme aux abois, perdue, à l’image du personnage qu’elle incarnait l’an dernier dans The Immigrant. "J’aime les rôles complexes. Je vois toutes ces femmes qui se battent pour leur survie et découvrent des choses en elles qu’elles ne soupçonnaient pas. Je suis très touchée par les gens qui se sortent de n’importe quelle situation. Visiter les coeurs et les âmes de ces personnes m’en apprend sur l’humain".

    Pense-elle à un éventuel sacre de meilleure actrice? Je suis heureuse d’être là et j’ai la chance de ne jamais espérer un prix. Cela ne fait pas partie de mon fonctionnement. Mais évidemment quand cela arrive, je l’apprécie énormément, comme je l’ai vécu avec l’Oscar (pour La môme en 2008) qui m’a amené plein de beaux projets.

    Dans Deux jours, une nuit, elle n‘est pas spécialement gâtée par la nature. Un défi pour elle? "Je suis  mouvante sur le sujet. Je ne me considère pas comme quelqu’un de moche….En même temps, des femmes très belles ne se perçoivent pas toujours forcément comme telles…  Ce que je sais, c’est que je peux réussir à être jolie ou très moche. J’ai cette capacité à me transformer, ce qui tombe plutôt pas mal dans ce  métier! Pour autant, je ne choisis pas des rôles en fonction de l’apparence du personnage ou pour échapper à mon physique. Cela ne rentre jamais en ligne de compte".

    "Je laisse les clés de la voiture au personnage…"

    Comment s’est-elle transformée pour être crédible en ouvrière ? "C’est un processus. Je pars à la découverte de quelqu’un. Je n’ai pas à proprement parler de méthode de travail. J’aime investiguer à l’intérieur du personnage. Et l’extérieur arrive, la façon de parler, de respirer, de marcher dans la rue. Je cherche les solutions qui vont me permettre de comprendre le personnage. Ensuite Je m’abandonne, je lui laisse les clés de la voiture et c’est lui qui va me conduire".

    Un voyage inoubliable. "On sent que les frères Dardenne ont envie de faire vivre quelque chose d’exceptionnel aux spectateurs. Ce fut une expérience bouleversante, enrichissante, belle. Peut-être la plus belle  de toute ma carrière. Mais elle en a d’autres à tenter, dans une comédie, un film d’action. Elle avoue aussi avoir la fascination de jouer un homme. "Parce que cela paraît impossible, ça m’excite un peu". 

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 21 mai. 

     


     

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  • Festival de Cannes: pour en finir avec DSK et "Welcome To New York"

    7771240803_gerard-depardieu-et-jacqueline-bisset-dans-welcome-to-new-york-d-abel-ferrara[1].jpgOn en a heureusement terminé, du moins on l’espère, avec Welcome To New York d’Abel Ferrara, largement inspiré de l’affaire DSK, survenue le 14 mai 2011 et qui avait parasité le festival pendant des jours. Rebelote dans le genre sur la Croisette après un suspense de plusieurs mois entretenu par l’auteur, le producteur Vincent Maraval et Gérard Depardieu.

    Le voile a donc été levé samedi soir suite aux projections en marge du festival. Elles se sont déroulées au marché et sous tente pour la presse, sur la plage Nikki Beach en face du Carlton. Comme annoncé la chose ne sera donc pas visible en salle, mais bénéficie dorénavant d’une sorte mondiale en VOD. 

    Inutile de le préciser, ce fut beaucoup de bruit pour rien pour cette "bombe" en forme de pétard mouillé sur fond de partouze avec chantilly et champagne à la clé, où commence par s’exhiber Depardieu, alias DSK rebaptisé Deverreau. Puis les choses s’enchaînent avec la grande scène du viol de la femme de chambre du Sofitel, l’arrestation à l’aéroport, l’incarcération, les premières audiences judiciaires, l’arrivée de Simone, la riche épouse qui loue un somptueux appartement…

    En d’autres termes, circulez car il y avait bien autre chose à faire ce soir-là à Cannes que de courir tels des dératés et se poser dans une queue interminable dans l’espoir de voir ce long-métrage ennuyeux de deux heures, le plus souvent qualifié de navet, de nul, d’abominable, de grotesque, sinon de porno soft douteux et d’une rare indigence. Où un Gégé obèse et peu ragoûtant (difficile de l’imaginer en dirigeant du FMI ou en futur président de la République) donne la réplique à la classieuse Jacqueline Bisset dans le rôle d’Anne Sinclair, la femme bafouée.

    Lors de la conférence de presse retransmise en direct par la chaîne de télévision française BFM qui a obtenu l’exclusivité, le comédien, tout en citant Shakespeare et Handke, a avoué avoir pris beaucoup de plaisir à tourner ce film évoquant un fait divers qui a intéressé le monde entier et réjoui les médias. "Je n’ai jamais pensé à DSK, mais il était là sans arrêt… C’est une aventure unique… Comme un happening des années 60… Je n’ai pas cherché à donner tort ou raison au personnage…" De son côté Jacqueline Bisset, qui a "vécu avec des hommes difficiles" a eu l’impression de "rejouer sa propre vie".

    Dimanche, Anne Sinclair a exprimé son dégoût, mais a déclaré qu’elle ne se pourvoirait pas en justice, ne voulant pas faire ce plaisir à Abel Ferrara et à Vincent Maraval. «Je n’attaque pas la saleté je la vomis», a-t-elle ajouté sur le site français du Huffington Post qu’elle dirige.

     

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