Nous sommes en 1963, en Angleterre. Stephen Hawking, 21 ans, fréquente l’université de Cambridge où il se penche sur le mystère de la création, auquel il est bien déterminé à donner une réponse simple. C’est là qu’il fait la connaissance de Jane Wilde (Felicity Jonnes), une jolie étudiante en art et en tombe amoureux.
Mais son corps le lâche soudain et Stephen (Eddie Redmayne) doit faire face à un diagnostic inexorable. Une dystrophie neuromusculaire, connue sous le nom de maladie de Charcot en France ou de Gehrig aux Etats-Unis va s’attaquer à ses membres, sa motricité, son élocution. La faculté lui donne au maximum deux ans à vivre.
Malgré ses réticences, Jane, refusant l’inéluctable, l’épouse et l’encourage à finir son doctorat. Ils fondent une famille de trois enfants et, tandis que le corps de Stephen se dégrade, son cerveau en ébullition fait reculer les frontières de la physique. Et partant de la date d’une mort trop tôt annoncée, puisque l’un des physiciens le plus influent de la seconde moitié du 20e siècle est toujours vivant cinquante ans après la sentence.
Jusque là tout va bien, car on n’en est qu’à l’idée d’un long-métrage sur l'homme, dont l'existence et les découvertes avaient déjà été évoquées en 2004 dans un téléfilm de la BBC, Hawking, avec Benedict Cumberbatch dans le rôle-titre. Signé James Marsh, la version cinéma intitulée Une merveilleuse histoire du temps (The Theory Of Everything), est adaptée de l’autobiographie de Jane Hawking, avec promesse d’incursion dans la vie intime, conjugale et familiale du génie.
Le brillant scientifique méritait mieux
Malheureusement, les choses ne tardent pas à se déliter. Après une première partie, la moins décevante, vouée aux années d’études de Hawking, sa rencontre avec Jane et la découverte de sa terrible affection, les fans du maître de ses travaux sur la cosmologie et ses essais sur la gravité quantique qui ont entre autres permis d’élucider le mystère des trous noirs, en seront pour leurs frais.
Bien que Stephen Hwking ait aimé le film (c’est du moins James Marsh qui le dit..), le brillant scientifique arrivé à la conclusion selon laquelle l’univers n’a pas eu besoin de Dieu pour se former, méritait mieux que la longue deuxième partie de ce biopic lisse à la mise en scène convenue et où la science est réduite à la portion congrue.
Le réalisateur a en effet choisi de s’appesantir sur les problèmes du couple qui a fini par se séparer après l’arrivée d’un deuxième homme, Jonathan Jones (Charlie Cox) dans le ménage. Et on a du coup droit au triangle amoureux sur fond de violons et de bons sentiments, nettement plus énervants qu’émouvants.
Reste l’interprétation du mannequin et acteur britannique ’Eddie Redmayne, le plus souvent portée aux nues et qui lui a déjà valu un Golden Globe. Elle est certes impressionnante, mais tellement calibrée pour l’Oscar dont il est l’un des grands favoris, qu’elle en devient caricaturale.
L’intéressé en tout cas mis tous les atouts de son côté. On peut lire que pour ressembler le plus possible au vrai Stephen Hawking, il a perdu six kilos, rencontré des gens souffrant de la même maladie et passé des heures à distordre son corps, au point d’altérer l’alignement de sa colonne vertébrale.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 janvier.