Que serait Locarno sans ses mini-polémiques? Autant de pétards mouillés qui "explosent" avant ou pendant le festival, "the place to be" pour le gratin politique helvétique qui aime s'y faire voir. Cette année, il s’agit des remous autour de L’Expérience Blocher du Vaudois Jean-Stéphane Bron. Certains élus se sont en effet émus à l’idée que l’Office fédéral de la Culture ait jugé bon d’allouer 260.000 francs, soit la moitié de son budget, à un documentaire sur un politicien.
A l’image de la conseillère nationale socialiste bâloise Suzanne Leutenegger, suggérant même que le tribun zurichois UDC milliardaire aurait pu payer de ses propres deniers l’opus sur sa petite personne. Une idée des plus sottes. Il suffit de connaître un peu le travail de Jean-Stéphane Bron pour savoir qu’il est à des années-lumière de ces pratiques!
Bref. Le mieux était encore de demander l’avis de notre ministre de la Culture, présent à Locarno pour la traditionnelle conférence de presse. "C’est une question de liberté de création que je respecte", a-t-il déclaré. De son côté Ivo Kummer, chef de la section Cinéma, a dit avoir soutenu le projet en suivant les recommandations des experts. Il a ajouté que ce n’était pas une première, rappelant par exemple le subventionnement du documentaire d’Andres Brütsch consacré à l’ancienne conseillère fédérale Elizabeth Kopp, Die Winterreise.
Plaidoyer pour une politique culturelle nationale
Voilà qui devrait en principe calmer les ardeurs de la gauche en colère. En attendant Alain Berset, insistant avec force sur la place récemment découverte mais absolument capitale de la culture, a engagé la discussion sur une politique nationale dans le domaine. Plaidant pour un renforcement de la collaboration entre les instances fédérales, les cantons et les villes, il milite pour un vrai partenariat, notamment générateur selon lui d’une meilleure visibilité de la culture helvétique hors des frontières, et d’une meilleure prise en compte de tous les publics.
En ce qui concerne plus précisément le cinéma, il a annoncé le lancement, en collaboration avec la SSR, d’un soutien accru au scénario, élément essentiel sous-estimé de la fiction. Ainsi qu’un assouplissement des modes de coproduction avec l’étranger. Enfin, petite cerise sur ce gâteau un rien chiche tout de même, le Prix du cinéma suisse récompensera également le montage et le film d’animation dès l’an prochain.
Fiction, documentaire, films de genre, cinéma expérimental, c’est la continuité dans le changement avec la nomination du nouveau directeur artistique Carlo Chatrian (photo), manifestant la même volonté que ses prédécesseurs de promouvoir tout le cinéma en faisant place aux réalisateurs confirmés, aux débutants, aux grosses productions, aux œuvres indépendantes. Et en conviant quelques stars comme Victoria Abril, Faye Dunaway, Christopher Lee ou Sergio Castellitto, pour ajouter du glamour à la chose.
Très grand moment dans ce cru 2013, l’intégrale Cukor. La rétrospective consacrée à ce cinéaste des femmes, maître de la comédie hollywoodienne au regard plein d’acuité et d’ironie sur la société en général et Hollywood en particulier comprend une cinquantaine d’œuvres. On y croise quelques-unes des plus grandes actrices comme Greta Garo (Le roman de Marguerite Gautier) Judy Garland (Une étoile est née) Marilyn Monroe (Le milliardaire), Sophia Loren (La diablesse au collant rose) ou encore Audrey Hepburn (My fair Lady, qui avait valu un Oscar à son auteur en 1964).
Ne parvenant pas à se remettre de la mort de son frère, Jack accepte la suggestion d’Iris, sa meilleure amie, d’aller passer une semaine, seul, dans son chalet familial pour retrouver un peu goût à l'existence.
A la demande de Michelle, son ex-maîtresse devenue celle du puissant et redoutable avocat Argento, Corso, un ancien flic reconverti dans le privé, file son jeune fils qui joue les rebelles. A la sortie d’une boîte de nuit, l’adolescent est tué dans un accident de voiture que le détective, en dépit de la thèse policière d’une tragique mais simple collision, trouve immédiatement suspect.