Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Cinéma: "Lore", Insaisissables", "Né quelque part"

    images[2].jpgA la fin de la guerre, en 1945, Lore et ses frères et sœurs livrés à eux-mêmes après l’arrestation de leurs parents nazis, traversent l’Allemagne vaincue et en déroute pour rejoindre leur grand-mère à Hambourg. En chemin ils rencontrent Thomas, jeune juif rescapé des camps. Pour survivre, Lore n’a d’autre choix que de lui faire confiance.

    Avec ce film, la réalisatrice australienne Cate Shortland s’empare d’un thème fort pour livrer sa réflexion sur la culpabilité collective, la transmission du mal d'une génération à l'autre, l’éveil d’une conscience. Elle gâche pourtant un peu son sujet en y mêlant, d’une manière trop maladroite et mièvre au cours de cette errance initiatique, la naissance à la sexualité de Lore, son désir pour Thomas. Le garçon qui représente tout ce qu’on lui a toujours appris à haïr.

    De même, on lui reprochera une démarche formelle trop esthétisante, souvent mal en rapport avec la violence, la désolation et le chaos ambiants. Rien à redire en revanche sur le jeu des jeunes acteurs. A commencer par l’héroïne, interprétée avec beaucoup de talent par Saskia Rosendahl (photo).

    Insaisissables, un  thriller efficace

    extrait-du-film[1].jpgDe nos jours, les magiciens ou autres illusionnistes doivent se montrer de plus en plus sophistiqués et bluffants pour remplir les salles et éblouir le public. C’est le cas des "Quatre Cavaliers" qui donnent un spectacle décoiffant sur une scène américaine, notamment en braquant simultanément une banque en France. Ils ne se contentent d'ailleurs pas de piller les banques, mais distribuent l’argent en direct pendant leurs shows.

    Promettant de faire preuve de davantage d'audace, ces Robins des Bois d’un nouveau genre ont du coup à leurs trousses le FBI et Interpol. Commence alors une course contre la montre, prétexte à une explication des tours spectaculaires et, hélas, à une surenchère de bagarres.

    Pour le reste Louis Leterrier, habile technicien pétri de bonnes idées, propose avec Insaisissables un thriller sans grand génie dans sa facture, mais efficace, ludique et divertissant. Il est emmené par Jesse Eisenberg (photo), le comédien révélé par The Social Network, film à succès où il jouait ou plutôt devenait carrément Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook.

    Né quelque part, une bonne surprise

    ne_quelque_part_-_jamel[1].jpgJeune Français de 26 ans, Farid doit se rendre en Algérie pour sauver de la démolition la maison de son père. Il découvre sa terre d’origine comme il ne l’imaginait pas, ainsi qu’une brochette de personnages drôles, chaleureux et touchants. Dont son cousin, une fripouille débrouillarde qui rêve d’émigrer en France.

    Né quelque part, premier film de Mohamed Hamidi coproduit par Jamel Debbouze est, contre toute attente, une plutôt bonne surprise. Comédie sociale douce-amère, à la fois grave et légère sur fond de quête d'identité, elle évoque aussi de façon humoristique et critique les difficultés du pays.

    En outre le réalisateur n’a pas choisi le comédien le plus moche pour le rôle principal. Belle gueule, convaincant, Tewfik Jallab (photo en compagnie de Jamel Debbouze) porte l'histoire, tout en séduisant par sa fraîcheur et son indéniable charisme. Il fait oublier la mise en scène convenue de l’opus qui n’évite pas toujours les clichés et a parfois tendance à abuser des bons sentiments.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 31 juillet.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Les Schtroumpfs 2", avec la Schtroumpfette en pleine crise existentielle

    21012563_20130614164220596.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgLe premier ayant généré un pactole de 560 millions de dollars, ne pas surfer sur la vague bleue planétaire était impensable. Dans Les Schtroumpfs 2, animation encore une fois réalisée en prises de vue mêlées à des images de synthèse, les petits personnages imaginés par Peyo en 1958 passent, toujours sous la houlette du réalisateur Raja Gosnell, de New York à Paris. Avec la Schtroumpfette en vedette, victime d’un rapt et en pleine crise identitaire. Le tout en 3 D, cela va sans dire.

    Devenu une star internationale de la magie mais rêvant toujours de posséder suffisamment d’essence de Schtroumpfs pour régner sur le monde, l’ignoble Gargamel a inventé les Canailles, la perfide Vexy et le simplet Hackus (photo ci-dessous), qu’il veut transformer en  petits personnages bleus à bonnet blanc afin d’obtenir un accès illimité au précieux arome. 

    Mais il lui manque la formule secrète que détient leur "sœur", la Schtroumpfette. Pour exécuter son plan infâme, l’immonde envoie ses deux nouvelles créatures kidnapper la demoiselle. A charge pour elles de manipuler leur victime en lui faisant croire qu’elle appartient à leur clan. Ce qui n’est pas entièrement faux, dans la mesure où Gargamel est son géniteur biologique et que le Grand Schtroumpf n’est que son père de cœur.

    274591_8424460c41e8d08d7b0a7d82a554548e[1].jpgDu coup, à chaque anniversaire, la Schtroumpfette s’interroge sur son identité, se demandant si elle est une authentique Schtroumpf. D’où l’éventuelle tentation qu’elle livre la recette magique à ses ravisseurs. Face à ce questionnement existentiel de tous les dangers, le Grand Schtroumpf mobilise ses troupes. Se retrouvant malencontreusement avec le Maladroit, le Grognon et le Coquet sur les bras, il fait appel aux Winslow, ses amis humains, pour tirer la Schtroumpfette des griffes de l’ennemi. Et la convaincre que sa vraie place est chez les gentils lutins qui l'aiment.

    L’animation est plutôt réussie ainsi que les effets spéciaux, bien que très répétitifs. Par ailleurs gags et cascades, pagaille semée dans une confiserie, course-poursuite effrénée dans les rues de Paris dans un chariot, ou encore borborygmes miauleurs du maléfique chat Azraël, devraient probablement ravir les petits (pas trop exigeants) à qui le film est destiné.

    Pauvre Pyo quand même. Car voilà qui ne fait pas oublier la pauvreté du scénario, les incohérences et les longueurs qui rendent le film interminable. Par ailleurs une chose est sûre on a encore plus de mal à supporter le baveux et horripilant Hank Azaria, cauchemar ambulant dans le rôle de Gargamel.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 31 juillet.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Solaire, sensuelle et rebelle, Bernadette Lafont a tiré sa révérence

    lafont__130725160929[1].gifSauvage et rebelle, grande comédienne, bombe sensuelle, l’icône du cinéma français dans des longs-métrages pointus ou des comédies populaires, ainsi que son plus beau sourire, comme disait Robert Hirsch, est morte jeudi 25 juillet à 74 ans. Elle avait été transportée d’urgence à l’hôpital lundi dernier à la suite d’un malaise cardiaque. Elle était en tournage avec Valérie Lemercier et Kad Merad pour Les vacances du Petit Nicolas.

    Fille d’un pharmacien nîmois qu’elle adorait et pour qui elle a voulu devenir célèbre, égérie de la Nouvelle Vague, Bernadette Lafont a illuminé les écrans de son insolence, de son naturel, de sa voix inimitable, pendant plus d’un demi-siècle.

    Le 26 octobre prochain, la populaire et charismatique actrice, à l’affiche de quelque 150 films dont Le beau Serge, l’inoubliable Fiancée du pirate,   La maman et la putanMasques ou encore L’effrontée qui lui a valu le César de la meilleure actrice dans un second rôle), devait fêter ses 75 ans. Un anniversaire qui ne l’angoissait pas tant qu’elle pouvait travailler. Elle avait en outre plein de projets et une passion, les travaux dans ses deux maisons qu’elle adorait arranger. 

    Le théâtre et le cinéma ont toujours dominé son quotidien l’ont motivée et fait avancer. Je l’avais rencontrée en janvier dernier pour Paulette, son dernier film à succès où elle incarnait une mamie dealeuse de shit méchante et raciste. Elle s’était pliée au jeu de l’interview avec grâce et humour, dévoilant une part plus intime. En voici quelques extraits :

    "Je suis une personne ordinaire qui a vécu une enfance heureuse, s’est le plus souvent bien amusée, et une têtue qui a l’habitude de réaliser ses rêves. Je mène une existence simple, saine, très réglée. Je suis assez monacale, je sors peu, je dors beaucoup. Je suis du matin, dont l’énergie me dope, et une fervente adepte de l’effort physique pour me tenir en forme et me donner à fond dans mon métier… "

    "Je n’ai pas la télévision, mais j’écoute beaucoup la radio. Je fais du feu dans ma cheminée, je lis, surtout des biographies. Je suis curieuse de tout ce que je ne connais pas et je n’ai jamais fini d’apprendre… "

    bernadette_lafont_015[1].jpgA propos de son anticonformisme légendaire, de son indépendance sexuelle et intellectuelle: "Si vous voulez la liberté, prenez-la, n’attendez pas qu’on vous la donne. C’est ce que j’ai fait. Il y a tant de pièges dans la société. Quant à l’indépendance sexuelle, chaque chose en son temps. Aujourd’hui… Mais il est vrai que je n’ai pas boudé mon plaisir, particulièrement dans les années avant le sida. J’ai eu plein d’amants. Je ne suis d’ailleurs pas la seule. A cette époque on faisait l’amour comme on prenait le thé… "

    En dépit de son côté décomplexé, certaines choses la choquaient. Par exemple "la vulgarité, l’incivilité, le spectacle parfois navrant qu’offrent nos politiciens…. Cela me met en colère. Comme l’abandon des vieux qui a inspiré Paulette. Il est parti de l’histoire vraie d’une vieille dame, qui décide de trafiquer du haschisch dans sa cuisine pour ne pas se retrouver à la rue. Aujourd’hui, on veut nier la vieillesse. Tout le monde doit être jeune et beau. C’est fatigant… "

    Hélas pour le cinéma, le théâtre et tous ceux qui l’aimaient, elle pourra désormais se reposer. Et rejoindre sa fille Pauline, morte en 1988 dans un accident de forêt. Une tragédie dont elle ne s’était jamais remise, m’avait-elle encore confié.

    Lien permanent