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  • Cinéma: "Before Midnight", excellente comédie avec Julie Delpy et Ethan Hawke

    before-midnight-video-articleLarge-v3[1].jpgEn 1995, Richard Linklater, cinéaste américain indépendant, entamait avec Before Sunrise le premier volet d’une série de films où il mettait en scène Céline et Jesse, deux jeunes gens qui  se rencontraient à Vienne. En 2004 on les retrouvait à Paris dans Before Sunset, alors que Jesse était devenu à la fois écrivain et père.

    Aujourd’hui, neuf ans plus tard, c’est sur une île grecque que le réalisateur de Before Midnight suit ses deux protagonistes mariés que la routine menace. 

    Parents de craquantes jumelles blondes, Céline et Jesse passent des vacances chez des amis, autour de repas bien arrosés où on refait le monde entre humour, littérature, provocation et mauvaise foi. La veille de leur retour à Paris, leurs hôtes  leur offrent une nuit dans un bel hôtel, sans les enfants. Un moment de rêve, en amoureux, qui tourne pourtant à l’affrontement sur fond de viellles rancoeurs.

    Le conflit est latent depuis le début où ils sont allés conduire Henry, le fils aîné de Jesse à l’aéroport. Au retour, alors que les fillettes sont endormies sur le siège arrière, ils entament une discussion animée sur l’éducation, l’amour, l’orientation qu’ils veulent donner à leur existence.

    Fait de variations sur les mêmes thèmes, leur échange où se mêlent complications et petits tracas inhérents à n’importe quelle vie de couple, va se poursuivre au long de l’intrigue composée de longues séquences. Mais au-delà du miroir que nous tendent Céline et Jesse tant on peut se reconnaître chez l'une ou l'autre, la question est de savoir s'ils sont capables de se réinventer pour continuer à vivre leur histoire particulière.

    Cette comédie romantique à la fascination bavarde oscillant entre Rohmer et Woody Allen, est servie par le duo impeccable que continuent à former Ethan Hawke parfois vachard et macho et une Julie  Delpy sans complexe, n’hésitant pas à jouer la passionaria féministe. Tous deux ont co-écrit le scénario, réservant d’excellents dialogues au service d’une mise en scène simple, fluide et efficace. Du tout beau travail.

    Film à l’affiche dans les salles romandes depuis mercredi 26 juin.

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  • Wimbledon, gazon maudit pour Rodgeur, Rafa, Victoria, Maria et quelques autres

    ay112996447switzerlands-rog[1].jpgEncore un tremblement de terre puissant à Wimbledon déjà sous le choc depuis la veille. Se croyant obligé d’imiter Nadal exécuté d’entrée par le second couteau belge Darcis, Federer enregistre l’échec le plus cuisant dans son jardin, en subissant prématurément à son tour la loi impitoyable d’un autre nobody, l’Ukrainien Stakhovsky.

    Chronique d’un déclin annoncé pour notre gloire nationale. Dont les experts vont évidemment faire des gorges chaudes alors que beaucoup d’entre eux, à l’instar de Pascal Droz sur la RTS, n’étaient pas loin de voir la légende rafler un huitième trophée sur sa pelouse favorite.

    Cette humiliante et honteuse nouvelle sortie dans la foulée de Roland Garros ne fait hélas que confirmer les résultats misérables du malheureux Rodgeur depuis le début de la saison. Le laissant dégringoler à la cinquième place du classement pour la première fois depuis dix ans.

    Juste en passant, il est intéressant de relever une situation inverse côté en faveur de Sa Grâce, qui a récemment vu son revenu bondir à 66 millions de francs. Il n’est devancé que par le golfeur Tiger Woods, alors qu'il pointait au... cinquième rang en 2012.

    Mais bref. Revenons-en plutôt à Wimbledon, où le gazon n’est pas maudit que pour le maestro ou le pitbull ibère. Abandons et revers ont plu en cette journée fatale. Aussi bien chez les garçons, de Tsonga à Stepanek en passant par Isner ou Cilic que chez les filles avec le forfait de Victoria Azarenka et la cruelle défaite de la belle Maria Sharapova.

    Du coup Richard Lewis, le PDG du tournoi désespéré, s’est fendu d’une déclaration solennelle selon laquelle cette funeste tournure des événements ne tient absolument pas à la qualité des courts, préparés comme d’habitude aux petits oignons.

    On ne demande qu’à le croire. Cela dit, si les choses devaient continuer de la sorte, il ne lui restera plus qu’à organiser une finale entre Serena Williams et Novak Djokovic!

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  • Cinéma: "Paradis: Amour", ou le piège humiliant du tourisme sexuel

    image[1].jpgLe provoquant cinéaste autrichien Ulrich Seidl ne s’embarrasse pas de circonvolutions politiquement correctes pour souligner le triste état de nos sociétés. Adepte de la radicalité, il s’attaque frontalement aux sujets les plus scabreux.

    Sélectionné à Cannes pour Dog Days en 2002, Import/Export en 2007, l’auteur se retrouvait en compétition en 2012 sur la Croisette avec Amour,  premier volet d’une trilogie intitulée Paradis, où des Autrichiennes vieillissantes tentent d’oublier leurs rides et leurs bourrelets dans les bras musclés d’éphèbes kényans. Sans scrupule, avides de "renifler la peau d’un nègre et admirant leurs belles dents", ce sont ces sugar mamas qui entretiennent des beachboys pour leur plaisir. Ulrich Seidl suit plus particulièrement Teresa (photo), une quinqua dodue aux chairs tombantes, obsédée par la propreté.

    L'exotisme ravageur du lieu la poussant à imaginer un prince charmant jeune et costaud, elle se laisse prendre au piège du tourisme sexuel. Plus naïve qu’une adolescente amoureuse, elle croit aux déclarations enflammées de Gabriel beau comme un Dieu, qui n’en veut évidemment qu’à son argent, comme tous ses congénères. Avant de partir à l’assaut d’une nouvelle proie facile.

    En quête d’esclave rompu aux jeux érotiques, l’exploiteuse devient l’exploitée. Le paradis se mue en enfer et l’illusion de bonheur des premiers jours se transforme en une rage et une souffrance à la hauteur de l’humiliation subie.

    Entre documentaire et fiction, Ulrich Seidel ne recule devant rien, traitant sans concession de la misère sexuelle et affective. Dans une mise en scène froide excluant toute émotion, il balaye les tabous, qu’il s’agisse de la libido marchande du Noir pauvre et lubrique, ou celle de la Blanche sur le retour dont il met impitoyablement le corps lourd à nu.

    A l'image de celui de la comédienne Margarethe Tiesel, qui se livre elle aussi sans limite et avec un naturel confondant, à la caméra crue et dérangeante du réalisateur. A noter que les protagonistes masculins sont de vrais beachboys. A commencer par Gabriel, le bourreau des cœurs du coin qui se vante, paraît-il, d’avoir tombé bien des sugar mamas.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 26 juin.

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