Après neuf ans d’absence, Marion Vernoux réapparaît heureusement avec une comédie dramatique touchante, adaptée du roman de Fanny Chesnel, Une jeune fille aux cheveux blancs.
On y retrouve Fanny Ardant dans le rôle d’une dentiste sexagénaire fraîchement retraitée que ses filles ont inscrite dans un club de loisirs pour seniors, avec poterie et yoga au menu. Tout ce qu’elle déteste. Elle n’en tombe pas moins amoureuse de l’animateur du lieu (Laurent Laffite) un quasi quadra qui pourrait être son fils.
Etant donné le niveau de certaines productions françaises récentes, on pouvait craindre le pire! C’est le contraire qui se produit. Evitant subtilement les clichés et les stéréotypes propres à ce genre de romance adultérine avec pas mal d'années d'écart, la réalisatrice livre un film à la mise en scène originale, plein de passion, d’humour, de tendresse et d’émotion.
Son héroïne n’est pas dans la revanche de la femme trompée. Elle aime son mari (Patrick Chesnais) qui le lui rend bien et cette aventure clandestine n'a rien à voir avec les frasques sexuelles d'une cougar donnant dans le jeunisme échevelé pour oublier les années qui passent.
La réussite des Beaux jours tient beaucoup à ses acteurs. A commencer évidemment par Fanny Ardant, pour qui l’adultère ne supporte pas la médiocrité. Elle le prouve par l’intelligence et la sensibilité de son interprétation. Blonde, chemise à carreaux et jeans, une première, elle sort de son registre de femme fatale, glamour, classe, mystérieuse et un peu affectée. Allant jusqu'à changer le ton de sa voix inimitable, elle se révèle à la fois sensuelle, attachante, drôle, espiègle. A ses côtés, Laurent Laffite et Patrick Chesnais se montrent à la hauteur.
Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 juin.